Publié le 8 février 2006 dans 2006 par Gabriel Gélinas

Lorsque Ferrari a racheté Maserati en 1997, la marque de Modène était presque à l’agonie et, après avoir reçu une transfusion massive de capital, Maserati pouvait enfin redorer son blason avec l’arrivée du Coupé, suivi par le cabriolet Spyder en 1998. Depuis, le retour de la marque sur le marché nord-américain en 2002 et le lancement récent de la Quattroporte (voir autre texte), viennent consacrer la renaissance de la marque, qui s’apprête également à renouveler le Coupé et la Spyder en proposant une toute nouvelle génération dont l’arrivée a toutefois été retardée par les récentes tractations de jumelage de la marque au trident avec Alfa Roméo.

Ces nouveaux modèles seront probablement élaborés sur une variante raccourcie de la plate-forme de la Quattroporte et devraient être animés par une version de l’actuel V8 dont la cylindrée serait augmentée de 200 cc ce qui devrait lui permettre de développer 10 chevaux de plus, pour un total de 400. Le design à d’abord été confié à la firme Italdesign-Giugiaro, mais la direction de Maserati a jugé que le stylisme était trop conservateur et le projet est passé aux mains de Pininfarina qui a récemment créé la Quattroporte. Il faut donc s’attendre à ce que la nouvelle génération des Coupé et Spyder adopte une allure plus expressive. Il a été possible de distinguer une calandre agrandie sur certaines photos-espionnes de prototypes en période d’essai. Pour l’heure, Maserati continue de proposer les modèles déjà connus auxquels s’est ajoutée une nouvelle variante du Coupé appelée Maserati GranSport qui est essentiellement une version allégée du Coupé équipée de freins plus puissants, de suspensions plus fermes, de sièges sport, de jantes de 19 pouces, et dont la puissance du moteur a été portée à 400 chevaux.

Pour ce qui est des Coupé et Spyder, ceux-ci disposent toujours des 390 chevaux développés par le V8 de 4,2 litres qui est absolument magnifique à contempler lorsqu’on soulève le capot. Contrairement à plusieurs constructeurs qui masquent le moteur avec des pièces de plastique noir, Maserati vous invite à admirer la couleur rouge de la culasse et la couleur étain des tubulures d’admission. En fait, ce moteur est tellement beau à regarder qu’on pourrait le sortir de la voiture pour le recouvrir d’une plaque de verre et en faire une œuvre d’art… Il n’a cependant pas que des qualités esthétiques, puisqu’il livre beaucoup de couple et est également doté d’une limite de révolutions très élevée de 7 500 tours/minute qui s’accompagne d’une sonorité remarquable. Des deux transmissions à six rapports proposées, la boîte de type CambioCorsa dérivée de la boîte du même type développée par Ferrari est la mieux adaptée à ces voitures.

Sur la route, on constate immédiatement que le châssis du Coupé possède une rigidité exemplaire, mais que la Spyder fait justement défaut de ce côté, car elle est amputée de son toit qui est un élément important pour assurer la rigidité structurelle d’une voiture. Sur les routes de moindre qualité, ces deux Maserati nous font ressentir la moindre lézarde et le bruit de roulement est très présent. Aussi, la traversée d’une voie ferrée a pour effet de transmettre une onde de choc dans le châssis de la Spyder qui réagit plus fortement à ce passage que le Coupé, en raison du fait que son empattement est plus court, cette voiture n’étant pas dotée de places arrière. Lorsque la route est belle cependant, l’expérience de conduite est celle d’une belle symbiose entre performance et confort, puisque les suspensions pilotées électroniquement réagissent rapidement aux légères inégalités de la chaussée. Les freins surdimensionnés conçus par Brembo autorisent par ailleurs des distances d’arrêt remarquables, et le comportement en virage est très bon en raison de l’équilibre des masses de la voiture.

L’autre aspect séduisant de ces Maserati est le design de l’habitacle. Les cuirs sont de très grande qualité et la présentation originale rappelle un peu le cockpit d’un bateau sport avec des formes courbées très expressives. On apprécie au plus haut point que les designers italiens aient décidé de jouer la carte de l’originalité, tout en respectant les traditions en disposant notamment de très beaux cadrans au tableau de bord ainsi qu’une horloge analogique qui est localisée juste au-dessus de l’écran intégré à la console centrale. Si les places avant sont accueillantes et confortables, il en va tout autrement des places arrière du Coupé qui sont tout simplement inutilisables pour des adultes.

Conduire une Maserati, c’est aussi vouloir s’afficher au volant d’une voiture garante d’une certaine exclusivité puisque la diffusion de ces modèles est très limitée. Par ailleurs, la très forte concurrence livrée par des marques établies comme Porsche, Mercedes-Benz, BMW et même Jaguar fait en sorte que les progrès réalisés par Maserati demeurent modestes. Le premier chapitre étant annonciateur d’une belle relance, nous attendons maintenant le prochain épisode qui sera écrit par l’arrivée de la future génération des Coupé et Spyder.

Feu vert

Moteur performant
Style distinctif
Design de l’habitacle
Prestige de la marque

Feu rouge

Manque de rigidité du châssis (Spyder)
Places arrière inutilisables (Coupé)
Rudesse des suspensions sur routes dégradées

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