Cadillac STS, injustement snobée

Publié le 8 février 2008 dans 2008 par Antoine Joubert

Le seul fait de penser que cette superbe STS est la descendante de l’horrible Seville au derrière aplatit qui était commercialisée au début des années 80 me fait bien rire. Hélas, il semble que la STS ne soit pas aussi populaire que celle qui jouait son rôle il y a vingt-cinq ans. Pourquoi ? Parce que justement, des voitures comme cette abominable Seville ont fait en sorte que la réputation de la marque est passée de héros à zéro. Et aujourd’hui, même si tous disent que Cadillac a remis ses pendules à l’heure, chez GM, on ramasse encore les pots cassés…

Pour ne pas m’éterniser sur le sort de Cadillac, je vous dirai simplement de mettre vos préjugés de côté et d’ouvrir vos œillères. Car la STS, c’est tout une voiture. Et quoi qu’en disent certains, elle mériterait de connaître le même succès que la plupart de ses rivales.

Cette année, on amorce avec la STS le deuxième cycle de vie de cette génération. C’est donc dire que d’importantes modifications sont apportées afin de suivre la tendance du marché. D’abord, vous remarquerez que cette élégante berline reçoit pour 2008 de nombreux changements esthétiques qui non seulement la modernisent, mais aussi l’identifient à la nouvelle CTS qui selon moi, mériterait assurément un prix de design. Par conséquent, on lui reconnaît une grille de calandre plus agressive, un carénage avant plus imposant et de nouvelles jantes nettement plus jolies. Pour couronner le tout, Cadillac a ressorti des boules à mites les espèces d’ouïes qui décorent les ailes avant, un peu de la même façon que chez Buick.

À bord, vous ne retrouverez pas de centralisateur informatique du genre MMI (Audi) ou I-Drive (BMW). Cela signifie que vous serez en mesure d’utiliser la plupart des fonctions de l’ordinateur de bord, de la chaîne audio et du système de navigation, sans avoir à retourner sur les bancs d’école ! Et Dieu merci, le tout est méticuleusement positionné pour assurer une excellente ergonomie.

Bien entendu, boiseries d’eucalyptus, cuirs et accents métalliques se partagent la vedette dans cet environnement où le luxe abonde. Chaleureux, cet habitacle n’a rien de bien extravagant lorsqu’on le compare à celui d’une Audi A6 ou d’une Série 5. Plus classique dans sa présentation, il ne manque toutefois pas d’offrir aux occupants tout l’espace nécessaire, ainsi qu’un nombre suffisant de compartiments de rangement. Aussi, mentionnons que la qualité des matériaux et de la finition est désormais de classe internationale.

À ceux qui croient toujours que Cadillac rime avec mollesse, je vous invite à monter à bord de la STS. Non seulement vous découvrirez des baquets confortables à souhait et bien sculptés, mais vous remarquerez également que la fermeté de ces derniers se compare avec ceux des produits BMW. La STS n’est pas une voiture destinée à ceux qui affectionnent un confort « à l’américaine », mais bien à tous ceux qui recherchent une berline de luxe de classe mondiale.

Avantage V6

En 2008, la STS nous propose toujours ce fameux V6 de 3,6 litres à 24 soupapes, qui s’étend à plusieurs autres produits de la marque. Notre sujet, ainsi que la nouvelle CTS, est toutefois le seul à bénéficier de ce moteur, qui reçoit désormais l’injection directe de carburant. Résultat, on obtient une puissance accrue qui atteint 302 chevaux etune consommation d’essence encore améliorée qui se situe autour de 12 litres aux 100 kilomètres. Et comme cette version à moteur V6 peut être dotée de la traction intégrale, elle m’apparaît de loin la version la plus intéressante.

Maintenant, n’allez pas croire que le modèle V8 est inintéressant ! Utilisant le réputé moteur Northstar de 4,6 litres, cette version octroie d’excellentes performances ainsi qu’un rendement des plus agréables. Le prix de ce modèle est cependant nettement plus élevé, et la consommation aussi. Quant à la STS-V, elle demeure l’un des secrets les mieux gardés de l’industrie. Voilà un bolide capable d’intimider à peu près tout ce qui circule sur nos routes ! C’est sans doute pourquoi elle mérite le surnom de « Corvette quatre portes » !

Ni Munich, ni Stuttgart

Pour décrire le comportement de la STS, on pense tout de suite à un juste milieu entre une BMW de Série 5, très sportive, ou une Mercedes-Benz de Classe E qui favorise davantage le confort. Les éléments de suspension sont donc passablement fermes sans l’être trop, la direction est précise et communicative, et le plaisir de conduire est assurément au rendez-vous. On remarque également que le châssis est d’une étonnante rigidité et qu’il n’a rien à envier à quiconque. Bref, c’est une routière à découvrir.

Est-ce que cette Cadillac peut faire mieux pour notre petit marché ? Certainement. Et particulièrement lorsqu’on considère que les versions V6 et V8 sont toutes deux offertes avec la traction intégrale. Une meilleure campagne publicitaire de la part de Cadillac ainsi qu’un réseau de concessionnaires davantage à l’écoute de cette clientèle sélecte serait nécessaire. Mais il faut surtout convaincre les gens que Cadillac, c’est aussi bien que Mercedes, Audi, Lexus ou BMW. Et ça, ce n’est toujours pas chose faite…

Feu vert

Grande routière
Performances exaltantes
Traction intégrale avec V6 et V8
Confort exceptionnel
Belles retouches esthétiques

Feu rouge

Image toujours péjorative de la marque
Dépréciation importante
Version V8 chère et gourmande
Certains concessionnaires mal préparés

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