Chrysler Sebring, pour tous les goûts
L’an dernier, Chrysler dévoilait sa nouvelle Chrysler Sebring. Elle remplaçait un modèle qui n’en était plus à sa première jeunesse, pour être poli ! La génération précédente de la Sebring n’était pas mauvaise, loin de là, mais elle ne pouvait soutenir la comparaison avec des modèles aussi au point que les Toyota Camry, Ford Fusion et Hyundai Sonata pour ne nommer que ceux-ci. Même si les lignes de la nouvelle Sebring n’ont pas fait l’unanimité (certains n’apprécient pas les rainures sur le capot), on peut au moins dire que cette auto se veut plus moderne. Et la version cabriolet, si populaire auparavant, est revenue au catalogue.
Pour ne pas être en reste face à la compétition, Chrysler ne propose pas moins de trois moteurs pour sa Sebring. On retrouve tout d’abord un quatre cylindres de 2,4 litres de 172 chevaux. Ce moteur n’est pas des plus doux et le fait qu’il ne puisse être associé qu’à une automatique à quatre rapports seulement n’en fait pas un modèle d’économie d’essence. Il est par contre à considérer si le budget est compté et les performances ne sont pas une priorité. L’équipement de base de ce modèle est nécessairement moins complet que dans les autres versions. Viennent ensuite deux V6, un de 2,7 litres de 190 chevaux et un de 3,5 litres de 235 chevaux. Inutile de dire que ce dernier moteur s’avère plus doux et mieux adapté à la Sebring, d’autant plus que la transmission automatique qu’on lui a assignée possède six rapports. Les accélérations et les reprises sont vigoureuses tandis que la transmission travaille généralement en douceur, sauf lorsqu’on se sert du mode manuel en conduite sportive (bien que cet adjectif ne soit pas vraiment approprié ici, la Sebring se voulant surtout une berline confortable offrant suffisamment de puissance pour une conduite sécuritaire). Tant qu’à être dans le paragraphe « moteur », profitons-en pour mentionner que la batterie loge dans un compartiment accessible en passant par la fausse aile avant gauche… comme dans la génération précédente.
Comportement routier correct
Au chapitre de la conduite, la Sebring ne réserve pas de mauvaises surprises. La tenue de route se montre très correcte grâce à un châssis suffisamment rigide auquel on a accroché des suspensions indépendantes qui font leur boulot efficacement. La direction, autrefois conspuée, est désormais plus précise même si son feedback pourrait être un peu plus relevé. En conduite inspirée, on sent que la voiture a tendance à sous-virer (l’avant tend à continuer tout droit) mais ce n’est pas dangereux, à moins, bien sûr, d’être plus fort du pied droit que des neurones. Au sujet de la sécurité active (pour éviter un impact), la Sebring compte sur un système de contrôle de la traction fort efficace mais peu discret. Le terme « très audible » serait mieux approprié ! Et si jamais le pied droit l’emportait, il y a pas moins de six coussins gonflables.
Si la Sebring affiche des lignes extérieures plus modernes, il en va de même dans l’habitacle. Le design est soigné et tous les boutons et jauges sont placés au bon endroit. Mais pourquoi fallait-il que Chrysler y mette si peu de passion ? L’ensemble s’avère efficace et bien assemblé, certes, mais totalement dénué d’intérêt. On dirait qu’il n’y a que du plastique. Et gris souris en plus ! Au moins, le système audio Boston Acoustics de notre voiture d’essai méritait le détour. Les sièges, puisque vous insistez, ne sont pas des plus confortables (selon le douillet auteur de ces lignes). Les places arrière réservent suffisamment d’espace pour les jambes et la tête et, curieusement, m’ont semblé plus confortables que celles d’en avant ! Il est possible d’abaisser les dossiers pour agrandir le coffre dont l’ouverture se montre désespérément petite et le seuil trop élevé. Et je désire profiter de l’occasion pour souligner l’atroce finition de l’intérieur du couvercle du coffre de notre voiture d’essai. De plus, le couvercle était difficile à refermer, refusant de s’enclencher tant qu’on n’abusait pas de la force musculaire et des mots lus, il y a très longtemps, dans le petit catéchisme.
Et le cabriolet ?
Même si le marché des cabriolets se veut toujours moins grand que celui des berlines, Chrysler a prévu deux types de toit différents pour la Sebring cabriolet, soit un toit souple et un toit rigide rétractable. Pour l’instant, seul le toit en toile a été présenté. Son étanchéité à l’eau s’avère sans reproches mais, lorsqu’on ouvre les portières par temps de pluie, le caoutchouc qui entoure le cadre du pare-brise laisse échapper l’équivalent des chutes Niagara sur le rebord du siège... C’est à se demander si les designers ont essayé ce toit sous la pluie ! Quant aux bruits de vent, notre voiture d’essai aurait eu besoin d’un ajustement de la vitre avant gauche. Pour cette version décapotable, on retrouve quatre coussins gonflables. Le toit se ferme en environ 30 secondes et se rétracte en 25. Le mécanisme hydraulique qui l’actionne n’est pas des plus discrets mais il nous a semblé plus solide que celui de la Pontiac G6 cabriolet. Lorsque le toit est relevé, la visibilité vers l’arrière n’est pas parfaite mais puisque Mini, avec sa Cooper décapotable, a redéfini les normes en matière de mauvaise visibilité, nous ne ferons pas de cas de celle de la Sebring… Par contre, il faut souligner que même si la convivialité des sièges arrière n’est pas celle de la berline, on ne s’imagine pas assis dans une jarre à biscuits fermée. En fait, le seul irritant majeur que nous avons à déplorer est le fait que les ceintures de sécurité du siège arrière, placées côte à côte, s’entrechoquent si personne ne les utilise et que le toit est baissé. L’installation (facile) du coupe-vent stoppe cet ennuyant problème. Bien entendu, l’espace de rangement diminué dans le coffre quand le toit est baissé pourrait aussi être considéré comme un irritant.
Pour 2008, la version de base s’appelle LX et Chrysler offre toujours les livrées Touring et Limited. En courant de l’année, une version intégrale de la berline fera son apparition. La gamme Sebring deviendra alors l’une des plus complètes sur le marché. Avec cette nouvelle génération, la Chrysler Sebring a fait d’immenses progrès. Toutefois, les valeurs sûres du marché ne seront pas ébranlées et il y a de fortes chances que la Sebring continue à être appréciée des entreprises de location. Remarquez que ces entreprises doivent offrir des véhicules fiables, au comportement routier sans surprise, économes d’essence et procurant un confort au dessus de la moyenne. Et la nouvelle Sebring, c’est tout ça !
Feu vert
Moteur 3,5 litres performant et économique,comportement routier
sain, version cabriolet réussie, version intégrale à venir,
habitacle confortable
Feu rouge
Moteur 2,4 litres peu adapté à la voiture, tableau de bord très
{{plastique}}, sièges plus ou moins confortables, manque de passion,
valeur de revente devrait être faible