Toyota bZ4X 2023 : en toute modération

Publié le 12 avril 2022 dans Premiers contacts par Louis-Philippe Dubé

Toyota a été l’un des pionniers de l’industrie automobile à électrifier ses véhicules au tournant du XXIe siècle avec la Prius, puis avec une gamme étendue de modèles hybrides. Cela dit, le constructeur tardait encore à présenter un premier modèle 100% électrique.

C’est avec le multisegment bZ4X, développé en partenariat avec Subaru, que Toyota se lance dans l’aventure électrique. Voyez le Toyota bZ4X comme un rival direct au Hyundai IONIQ 5, au Kia EV6 et au Chevrolet Bolt EUV, pour ne nommer que ceux-là.

La plate-forme e-TNGA sur laquelle est monté le bZ4X sera l’hôte de nombreux modèles de la série bZ qui signifie Beyond Zero. Le Subaru Solterra est monté sur la même plate-forme et propose à peu près la même formule, à quelques détails près.

Toyota affirme que le bZ4X incarne le parfait compromis entre la fiabilité et la robustesse signées Toyota, et les capacités hors route/performances reconnues du côté de Subaru. Il va sans dire que cette déclaration est très audacieuse…

Des spécifications plutôt conservatrices

Sur le plan de la performance et de l’autonomie, le Toyota bZ4X avance des chiffres plutôt timides. Il est offert en configuration à roues motrices avant et avec la traction intégrale. Le bZ4X à traction développe 200 chevaux et 196 lb-pi grâce à une batterie de 71,4 kWh. Côté autonomie, on parle d’une distance maximale de 406 kilomètres dans des conditions météorologiques idéales.

Le bZ4X à traction intégrale est armé de deux moteurs (un à l’avant et un à l’arrière) qui développent conjointement 214 chevaux grâce à une batterie légèrement plus puissante de 72,8 kWh. L’autonomie est alors réduite à 367 kilomètres.

La capacité de recharge du bZ4X semble également modeste. Par exemple, sur une borne de niveau 3, les modèles à roues motrices avant sont limités à une vitesse de 150 kW, tandis que ceux munis de la traction intégrale peuvent recevoir 100 kW. À titre de référence, le Hyundai IONIQ 5 et le Kia EV6 offrent une recharge pouvant aller au-delà de 220 kW.

Selon Toyota, cette capacité de recharge inférieure vise à diminuer la dégradation de la batterie au fil du temps. Apparement, la batterie du bZ4X ne devrait pas perdre plus de 10% de sa capacité après 10 ans sur la route. C’est un compromis qui comporte ses avantages et qui cadre bien avec la philosophie du constructeur, dont la réputation en matière de fiabilité n’est plus à faire.

Le Toyota bZ4X est vendu à partir de 44 990 $, le rendant ainsi admissible aux pleines subventions gouvernementales. Mais à ce tarif, vous devrez vous contenter d’un modèle à roues motrices avant. Pour un modèle à traction intégrale vous devrez débourser un minimum de 54 990 $.

Photo: Toyota

Habitabilité et visibilité à la hauteur

À des fins de comparaison, le bZ4X est 5 mm plus bas qu’un Toyota RAV4, mais son empattement est supérieur de 160 mm. De fait, il fournit un espace intérieur très généreux, autant pour les passagers que pour le volume chargement. Dans le coffre, un espace de 784 litres est à votre disposition – avec les sièges arrière en place. Hélas, le volume total avec les sièges rabaissés n’a pas encore été dévoilé. Fait à noter, contrairement au RAV4, la ligne de toit inclinée peut empiéter sur la capacité de chargement verticale.

Derrière le volant, on se retrouve entouré de plastique « noir piano », une tendance lourde qui semble toujours coller dans l’industrie. Mais ce matériau est agrémenté d’un tissu agréable au toucher qui recouvre le tableau de bord, remplaçant ainsi le besoin pour davantage de plastique.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Ce tableau de bord est dominé par un écran tactile de 8 pouces dans les modèles de base, ou de 12,3 pouces en option. Le tout supporté par une série de commandes analogiques.

L'interface du système d’infodivertissement semble meilleure que jamais, même si certaines commandes simples sont toujours complexes à exécuter. Tout comme dans le nouveau Lexus NX, Toyota a agrémenté son système d’un assistant vocal, permettant aux conducteurs d'accomplir certaines tâches grâce à la commande « Hey, Toyota », ou « Dis, Toyota.»

Avec une sellerie confortable et une bonne visibilité du côté conducteur, le bZ4X est convivial sur la route. De l’extérieur, la lunette arrière inclinée donne l’impression d’offrir une visibilité moyenne, ce qui n’est heureusement pas le cas. Malheureusement, celle-ci est dépourvue d’essuie-glace, ce qui est généralement de mauvais augure pour la visibilité en hiver.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Parlant de conditions hivernales, Toyota a donné une thermopompe de série à toutes les versions du bZ4X, ce qui contribuera aux économies d'énergie pendant les mois froids d'hiver. Un chauffage radiant pour les pieds est également offert.

Une conduite sobre et équilibrée

Si le partenariat entre Toyota et Subaru pour les sportives GR 86 et BRZ était centré sur la sportivité, celui concernant le bZ4X est davantage axé sur l’efficacité. Même si notre véhicule d’essai s’est prouvé adéquat dans les virages, il va sans dire que l’émotion ne fait pas partie de ses champs de compétences. Et c’est normal, étant donné le contexte dans lequel il est mis en marché. Sa direction précise et ses technologies provenant du coffre à outils de Subaru, comme la version électrique du X-Mode, lui seront probablement utiles dans certaines conditions plus exigeantes.

À l’instar des véhicules électriques déjà sur la route, le bZ4X envoie la totalité du couple vers les roues dès les premiers tours, ce qui donne lieu à des accélérations convaincantes. Certes, la cavalerie de 200 chevaux (214 dans le modèle AWD) peut sembler timide, surtout à haute vitesse sur l’autoroute, mais elle s’avère généralement suffisante pour la conduite quotidienne.

Photo: Toyota

Le mot de la fin

Avec un nom et un look beaucoup plus abracadabrants que les spécifications qu’il déploie, le Toyota bZ4X est somme toute assez conservateur, visiblement dans l’esprit d’entretenir et de protéger la réputation de Toyota en matière de fiabilité pour les décennies à venir.

Le temps nous dire si la stratégie employée est la bonne, mais pour le moment, nous sommes impatients de mettre ce nouveau multisegment à l’essai en conditions hivernales dans le but d’évaluer ses compétences par temps froid sur les plans de l’agilité et de l’autonomie.

En vidéo: le Subaru bZ4X débarque bientôt sur nos routes

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Toyota bZ4X 2023
Version à l'essai Limited AWD
Fourchette de prix 45 000 $ – 53 000 $
Prix du modèle à l'essai 53 000 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Bolt EUV, Hyundai IONIQ 5, Kia EV6, Mazda MX-30, Nissan Ariya, Volkswagen ID.4, Volvo C40 Recharge
Points forts
  • Espace intérieur généreux
  • Confort et visibilité à la hauteur
  • Direction précise
Points faibles
  • Autonomie légèrement inférieure aux concurrents
  • Puissance limitée
  • Vitesse de recharge modeste
Fiche d'appréciation
Consommation n.d. Non calculée lors de l'essai.
Confort 4.5/5 La sellerie est confortable à l'avant comme à l'arrière.
Performances 3.5/5 Même si le couple est ample à bas régime, le puissance pourrait s'avérer insuffisante à haute vitesse.
Système multimédia 3.5/5 Il y a encore place à amélioration pour ce système.
Agrément de conduite 4.0/5 Loin d'être exaltante, la dynamique du bZ4X est tout de même adéquate et précise en conduite normale.
Appréciation générale 4.0/5 On mise sur la fiabilité future plutôt que sur la performance immédiate. Et ça, c'est très Toyota!
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