Les différents concepts de bus Volkswagen à travers les années

Publié le 22 mai 2022 dans Voitures anciennes par Hugues Gonnot

Volkswagen a récemment présenté son minibus électrique ID.Buzz, qui est un hommage appuyé au Type 2 des années 50/60. Pourtant, il ne faudrait pas oublier que cela fait plus de 20 ans que la marque joue avec l’idée de faire renaître un tel véhicule.

Le public est tenu en haleine. Vont-ils le faire? Vont-ils ne pas le faire? Pour un peu, on se croirait dans une franchise de films…

Type 2 : l’original

On l’a appelé Microbus, Samba, Bulli, Transporter, Combi, Camper… mais au départ, il se nommait Type 2, tout simplement parce que la Beetle s’appelait Type 1. L’idée est venue de l’importateur Volkswagen néerlandais, Ben Pon, qui en visitant l’usine en 1946 avait vu un châssis de Type 1 modifié pour transporter des pièces. Il réalisa un dessin en avril 1947 (dessin qui est aujourd’hui conservé dans un musée). Ce devait être un engin uniquement utilitaire, il connaîtra cependant de nombreuses déclinaisons en pick-up, familial (avec les onéreuses versions à 21 et 23 fenêtres) ou camper.

Sa signature est bien sûr le grand V à l’avant, initialement tracé pour simplement renforcer le panneau de tôle, avec un grand logo VW. C’est le véhicule qui aidera à rebâtir l’Allemagne et, paradoxalement, qui deviendra un symbole de la contre-culture des années 60. Lancé au millésime 1950, il sera fabriqué en Europe jusqu’en 1967 et au Brésil jusqu’en 1975.

Photo: Volkswagen

Microbus : le retour

Nous sommes au Salon de l’auto de l’auto de Détroit en 2001. La vague du rétro design bat son plein et la New Beetle, présentée trois ans plus tôt, se vend comme des petits pains chauds. Volkswagen propose un concept qui reprend la même recette que pour la New Beetle : design nostalgique, plate-forme moderne, moteur refroidi par eau placé à l’avant. Les dimensions extérieures sont similaires à celles du Transporter T5 (longueur de 4,72 mètres).

Photo: Volkswagen

Stylistiquement, le grand V est bien présent à l’avant, les surfaces vitrées généreuses rappellent le modèle 23 fenêtres et les stries à l’arrière sont un clin d'œil à l’emplacement original de la motorisation sur le Type2. Le moteur, justement, est un VR6 de 3,2 litres développant 231 chevaux. L’ambiance néo-rétro se poursuivait à l’intérieur avec un intéressant placement du levier de vitesses. Les sièges de la deuxième rangée pouvaient se tourner vers ceux de la troisième. Volkswagen misait sur la technologie en installant des écrans… wow!

À la fin du salon, tout le monde est bien excité et on commence à entendre des rumeurs d’une future commercialisation. Volkswagen les confirme en juin 2002 : le Microbus sera produit à l’usine de Hanovre, sur une base de T5. Mais en 2003/2004, la marque traverse une période difficile et le projet est mis sur la tablette de façon indéfinie. À la place, nous aurons droit en 2009 au Volkswagen Routan

Bulli : la suite

Microbus 2 : le retour. Et cette fois-ci, il est électrique! Voilà ce que l’on pourrait lire sur l’affiche. Dix ans plus tard, au Salon de Genève 2011, Volkswagen retente l’expérience. La couleur à deux tons et le large V avant sont toujours là, mais le capot est plus marqué que celui du Microbus.

Photo: Volkswagen

Le Bulli est cependant plus compact, avec une longueur de seulement 3,99 mètres. Il offre pourtant de la place pour six, sur deux rangées de sièges. Le mélange de rouge et de blanc se poursuit à l’intérieur, le blanc domine toutefois sur la planche de bord pour souligner l’écran tactile trônant en son centre. Nous sommes entrés dans la génération iPad. Le système audio est fourni par Fender et, dans son communiqué de presse, Volkswagen rappelle que Jimmy Hendrix a joué sur une Fender Stratocaster à Woodstock en 1969. Un peu tiré par les cheveux…

Plus intéressant est le passage à l’électrique. Le moteur, placé à l’avant, développe 114 chevaux et 199 lb-pi de couple. La batterie de 40 kWh, située dans le plancher, permettrait une autonomie allant jusqu’à 300 km. VW évoque clairement une production en série. On entend parler de versions hybrides avec des moteurs à essence ou diesel de 1,0 ou 1,4 litre qui serviraient de génératrices. Là encore, l’accueil est positif et, là encore, il ne se passe rien.

Photo: Volkswagen

BUDD-e : la rédemption

C’est au CES de Las Vegas, le 5 janvier 2016, que Volkswagen dévoile BUDD-e. Le scandale des émissions polluantes du « Dieselgate » vient d’éclater quatre mois plus tôt et, la veille, le département de la justice américaine avait déposé une plainte pour tricherie dans les tests de l’EPA. La marque a besoin de se refaire une virginité au plus pressant. Quoi de mieux qu’un nouveau Combi, histoire de dire « Hey, on est une compagnie cool, on a fait le Microbus, les années 60, le pouvoir des fleurs et tout et tout… »

Pourtant, esthétiquement, c’est le moins rétro de toute la série. Le traitement bicolore est limité au toit et les lignes sont plus acérées. La longueur est de 4,60 mètres, plus proche de celle du Microbus original. L’intérieur, dessiné comme un lounge, n’a pas un grand aspect pratique. Mais le plus important, c’est le dévoilement de la plate-forme MEB (pour Modularer Elektrischer Baukasten en Allemand) qui servira de base au plan massif d’électrification de toutes les filiales du groupe Volkswagen d’ici 2030. Ici, on trouve une batterie lithium-ion de 101 kWh installée dans le plancher, deux moteurs propulsant les quatre roues avec une puissance combinée de 302 chevaux, la possibilité de chargement rapide (80% en 30 minutes) et un 0 à 100 km/h réalisé en 6,9 secondes. Les panneaux solaires situés sur le toit aident à la recharge. On a évidemment droit à une pléthore d’écrans, de connectivité et autres fonctions numériques. Cette fois-ci, Volkswagen est sérieux et va vite le confirmer.

Photo: Volkswagen

I.D.BUZZ : le chapitre final

Volkswagen présente le concept I.D.BUZZ au Salon de Détroit 2017. Il n’est désormais plus question de rumeurs et de suppositions : il s’agit bel et bien de l’avant-goût de la version de série, prévue pour 2022. Les lignes retrouvent leurs rondeurs et les (pseudo) ouïes d’aération sur le pilier C font leur retour. Seul l’intérieur reste typé très « prototype » avec une planche de bord dessinée autour d’un volant rétractable, conçu pour la conduite autonome… qui pourrait apparaître en 2025 selon Volkswagen. On verra.

La plate-forme est allongée (rebaptisée MEB-XL) et la longueur passe à 4,95 mètres. La batterie, quant à elle, grossit aussi et a une capacité de 111 kWh. Les deux moteurs offrent une puissance combinée de 369 chevaux, autorisant un 0 à 100 km/h en près de 5 secondes. Volkswagen précise qu’avec l’architecture MEB, il serait très facile d’avoir une version deux roues motrices avec une plus petite batterie (268 chevaux et 83 kWh) selon les besoins. Le constructeur annonce une autonomie de 430 km selon le cycle EPA américain. Une variante utilitaire baptisée Cargo est présentée au Salon IAA d’Hanovre en 2018.

Photo: Volkswagen

Et aujourd’hui, nous y voilà! Les premières versions de série sont disponibles en Europe dans une variante à empattement court et roues arrière motrices, en applications passagers ou utilitaire. Suivront des modèles allongés, quatre roues motrices et même caravane motorisée  . À moins d’un énième changement de plan, l’ID.Buzz arrivera chez nous en 2024. Il était temps, on a failli attendre…

En vidéo: les premières images du Volkswagen ID. Buzz

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