Infiniti G35/G35x/G37, l'envie est un péché… pardonné !

Publié le 10 février 2008 dans 2008 par Alain Morin

Il est difficile de ne pas associer la nouvelle Infiniti G et l’envie. Qu’il s’agisse du visage des gens qui voudraient bien pouvoir un jour se payer une Infiniti, de l’anticipation de l’expérience de conduite ou de la façon dont les autres manufacturiers regardent les Infiniti G35, G35x et G37, l’envie prend tout son sens. Et dans ce cas-ci, elle est parfaitement justifiée. Non pas que les Infiniti G soient des voitures parfaites, loin de là, mais la marque de luxe de Nissan a réussi à créer des voitures à la hauteur de ses ambitions. Lorsque l’Infiniti G35 est débarquée en sol américain en 2003, il était évident que la Série 3 de BMW était dans la mire. Même si la G35 s’avérait l’une des voitures japonaises les plus (sinon la plus) agréables à conduire, il lui manquait encore ce petit quelque chose que seuls les Allemands semblaient avoir trouvé : un amalgame parfait de raffinement, de solidité et de performances. Et voilà que cette année, Infiniti présente une G35 améliorée. BMW n’a qu’à bien se tenir !

Même si la G35 a été présentée l’automne dernier, la date de tombée du Guide ne nous avait pas permis de faire son essai. Depuis, nous avons eu amplement le temps de faire connaissance avec les deux modèles, soit la G35 et la G35x, une version avec rouage intégral. Et depuis à peine quelques semaines, les concessionnaires offrent le modèle coupé, nommé G37. Une partie de la désignation des modèles Infiniti réfère à la cylindrée du moteur. On parle donc d’un 3,5 litres pour la G35 et d’un 3,7 litres pour la G37.

Sortez le cash !  

Pour chacune des versions de la G35, Infiniti propose les livrées Premium, Sport et Sport M (pour la transmission manuelle). Seule la G35x, à cause de son rouage intégral, ne peut recevoir cette transmission. Les modèles de base ne sont pas si de base que ça. Par exemple, une G35 « toute nue » reçoit quand même des sièges en cuir, le toit ouvrant, un système audio de haute fidélité et j’en passe. Comme sur toute marque de prestige qui se respecte (et on sait qu’elles se respectent beaucoup !), on ne retrouve pas beaucoup d’options mais plutôt des groupes d’options facturés à prix élevés. Par exemple, pour avoir droit au système de navigation, il faut cocher l’ensemble Navigation à 2 950 $. Sauf que pour obtenir cet ensemble, on doit au préalable avoir choisi le groupe Tourisme à 4 200 $... 

Au chapitre de l’équipement, la G37 Coupé, de par son statut plus exclusif, en offre un peu plus que la berline… à un prix toutefois plus élevé ! Le modèle de base comprend entre autres, le système audio Bose Studio on Wheels qui vous caressera le marteau et l’enclume presque aussi bien que le Mark Levinson d’une Lexus. Énumérer tout l’équipement standard suffirait à remplir douze pages de ce Guide ! Les modèles G37 Sport ont droit à des accessoires et à des composantes mécaniques qui accentuent leur côté sportif.

Deux V6

Si Infiniti a choisi de nommer sa voiture d’après la cylindrée du moteur, c’est que ce dernier élément est sans doute celui qui a primé dans le cahier de charges. La G35 est donc propulsée par un V6 3,5 litres de 306 chevaux et 268 livres-pied de couple. Pour diriger la puissance aux roues arrière, Infiniti fait appel à une automatique à cinq rapports avec passage manuel des rapports ou à une manuelle à six rapports. Chez Infiniti, la transmission manuelle est considérée comme un modèle à part. La G35 M6 (manuelle six rapports) a droit, vous l’aurez deviné, à une transmission manuelle à six rapports. La première génération de la G35 devait composer avec deux puissances différentes selon que la voiture possédait une automatique ou une manuelle mais ce n’est plus le cas. Un peu plus haut dans la hiérarchie, on retrouve l’Infiniti G35x qui propose un rouage intégral. Dans ce cas, seule l’automatique est disponible. Vient enfin la G37 avec son V6 de 3,7 litres. Il s’agit en fait du 3,5 litres amené à 3,7. Ce moteur dispose de 330 chevaux et 270 livres-pied de couple et est relié aux roues arrière par une manuelle à six rapports ou une automatique à cinq rapports. En passant, ces deux moteurs ne fonctionnent qu’au super...

Le 3,7 donne quasiment des ailes à la G37. Sa sonorité est plus agréable à écouter que celle de la génération précédente et, surtout, il ne semble jamais épuiser sa réserve de chevaux. Ce moteur profite de la technologie V VEL, soit Variable Valve Event and Lift, une nouvelle interprétation du calage variable des soupapes de la part d’Infiniti. L’action de ce système nous est apparue moins brusque que sur certaines Acura (CSX Type S centre autres) équipées du VTEC. La transmission automatique qu’on peut lui accoler possède un mode manuel qui assure des performances plus relevées. Lorsque le conducteur pousse le levier sur le mode manuel, la transmission se retrouve alors sur le mode SD (Sport Drive). On sent aisément que le passage des rapports s’avère plus viril et que le frein moteur est plus présent. Il est aussi possible de changer les rapports manuellement, à l’aide du levier ou des palettes situées derrière le volant. Quant à la manuelle à six rapports, la course de son levier est courte et son action donne une impression « mécanique » pas désagréable du tout. De plus, le pédalier permet une utilisation facile de la technique « pointe-talon ». 

Même si nous venons d’encenser le moteur 3,7 litres, il ne faudrait pas négliger le 3,5 pour autant. Souple et performant, lui non plus n’est pas avare de ses chevaux même s’il ne bénéficie pas du V VEL. Quant à sa sonorité, elle se montre aussi intéressante que celle du 3,5 litres et on se surprend toujours à enfoncer l’accélérateur pour écouter les chevaux galoper. Tout comme la G37, les transmissions automatiques ou manuelles qui l’accompagnent fonctionnent avec rapidité, mais on souhaiterait que le passage des rapports en mode manuel sur l’automatique soit à l’occasion un peu moins brusque. Dans la G35x, le rouage intégral assure à la voiture une tenue de route relevée d’un cran sur surfaces sèches ainsi qu’une meilleure traction durant la blanche saison. Il n’est pas dit qu’une G35 propulsion se débrouillerait bien dans trois pouces de neige, mais je n’aurais aucune crainte au volant d’une G35x équipée de bons pneus à neige.

Si le moteur et les transmissions adoptent un comportement professionnel, on peut en dire autant du châssis. Encore une fois, l’exécution est quasiment parfaite. Celui de la G35 ne montre aucune flexion et, aidé de suspensions indépendantes certes un peu dures, il assure une très bonne tenue de route. En conduite sportive, on ne sent presque pas de roulis et le contrôle de stabilité latérale (VDC) laisse la voiture aller un peu à la dérive avant de tempérer ses ardeurs. Il est toutefois possible de débrancher ce système. La direction s’avère un peu lourde à basse vitesse mais se fait pardonner en offrant un très bon feedback. De plus, les sièges retiennent bien en virage, une qualité plus rare qu’on ne le croit dans l’industrie automobile. Les freins impressionnent par leur force et la douceur de leur ABS. Les impressions de conduite de la G37 sont comparables à celles de la G35 tout en étant une coche plus relevées, les deux véhicules partageant le même châssis. Aussi, il y a la possibilité d’équiper la G37 Sport du 4WAS (4 Wheel Active Steer). Il s’agit d’un mécanisme qui permet aux roues arrière de pivoter de un degré dans la même direction que les pneus avant. Ce système n’aide pas à se stationner mais il assure encore une meilleure tenue de route. Oui, la G35, la G35x et la G37 sont des machines à plaisir ! Ce n’est pas un péché tant qu’on ne se fait pas prendre…

Bien plus que deux portes en moins

Lorsqu’est venu le temps pour Infiniti de créer une version coupé, les designers auraient très bien pu enlever deux portes à la G35 et le tour aurait été joué. Mais oh que non ! Tout d’abord, les dimensions ne sont pas les mêmes. La G37 se montre plus courte, moins haute et plus large que la G35. Elle semble donc plus trapue et mieux rivée au sol que la G35. Outre les poignées de porte, les deux voitures ne partagent aucune pièce de carrosserie. Par exemple, le capot de la berline s’avère beaucoup moins courbé que celui du coupé. La G35 possède une grille de calandre unique en son genre. Les barres horizontales qui la forment imitent les lames des sabres des samouraïs. C’est du grand art (qui coûtera une fortune à réparer en cas de collision) mais, malheureusement, il ne se retrouve pas sur la G37. On a simplement imité l’imitation et ce n’est pas très convaincant.

Si, comme la famille moyenne québécoise, vous possédez 1,4 enfant ou si vous véhiculez souvent des passagers, la G35 serait à privilégier. Le confort n’est pas la principale qualité des sièges arrière car on ressent bien chaque trou et chaque bosse de notre réseau routier mais, au moins, il y a suffisamment d’espace pour une personne et demie, maximum !. Le coupé, bien entendu, fera la vie plus dure aux occupants arrière alors que l’espace ne vous permet qu’une famille de ,4 personne…  Par contre, dans le reste de l’habitacle, c’est le bonheur ! Les sièges avant sont confortables, l’instrumentation à rétroéclairage se montre bien lisible, la finition s’avère de très haut calibre tandis que la qualité des matériaux ne peut être prise en défaut. Pour ce qui est du coffre, mentionnons que celui de la berline G35 est d’une bonne grandeur mais que ses côtés sont passablement torturés par les puits de roue. Aussi, le dossier du siège arrière ne s’abaisse pas. De ce côté, le coupé G37 fait preuve de plus de compréhension et il est possible d’abaisser le dossier. Malheureusement, on ne peut le faire de façon 60/40. Mais ne nous plaignons pas, il permet d’agrandir un coffre qui en a bien besoin. Dans les deux cas, le seuil de chargement est trop élevé. 

Les G35, G35x et G37 s’avèrent des réussites qui, pour une rare fois, feront sérieusement trembler les BMW Série 3. Ces dernières jouissent encore d’une réputation de sportivité inégalée, mais Infiniti propose quasiment autant de plaisir, plus de puissance et, sans aucun doute, une meilleure fiabilité. La lutte s’annonce passionnante, BMW n’ayant pas l’habitude de se laisser marcher sur les… pneus !

Feu vert

Plaisir garanti, châssis super rigide,
G37 Coupé très performant, équipement de base relevé,
transmissions agréables à utiliser

Feu rouge

Prix de certains groupes d'options frauduleux,
places arrière coupées (coupé), coffre étriqué (coupé),
suspensions quelquefois trop sèches 

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