Jaguar S-Type, vivement une nouvelle génération !

Introduite initialement en 1999, la S-Type se positionne dans la gamme Jaguar entre le modèle d'entré de gamme X-Type, et le modèle phare du constructeur, la XJ. Conçue à l'origine afin de concurrencer des véhicules tels la BMW de Série5 et la Mercedes de Classe E, ont doit malheureusement constater que la S-Type n'a jamais réussi à s'attirer la faveur des consommateurs, affichant des chiffres de vente de loin inférieurs à ses principales rivales. Peu importe les qualités de cette voiture, il semble que Jaguar a beaucoup à faire pour convaincre les acheteurs de se tourner vers la célèbre marque anglaise.

Pourtant, Jaguar jouit toujours d'une renommée et d'un prestige auprès du public en général, mais le constructeur n'a jamais profité de cet élément depuis son arrivée au sein du Premier Automotive Group, la division qui regroupe les marques de luxe de Ford. Alors que Ford est dans la tourmente depuis quelque temps, voilà qui n'aide pas la cause de Jaguar. On nous annonce cependant une nouvelle génération de S-Type, un peu plus tard en 2008. Selon les quelques informations disponibles, il est permis de croire que cette nouvelle génération redonnera à Jaguar ses lettres de noblesse.

Trois modèles pour autant de motorisation

Histoire d'offrir une gamme étendue, Jaguar propose la S-Type en trois versions se distinguant principalement par leurs motorisations. On retrouve à la base la S-Type 3.0 qui dispose d'un moteur V6 de 235 chevaux. Voilà une puissance un peu juste si l'on tient compte du poids de la voiture et surtout, si on la compare à ses rivales. Pour plus de puissance, la S-Type 4.2 reçoit de série un moteur huit cylindres de 4,2 litres développant 300 chevaux combiné de série à la boîte automatique ZF, celle qui équipe d'ailleurs toutes les S-Type. Il faut avouer que la S-Type n'est pas la plus moderne du lot, tant au chapitre du style que des composantes mécaniques. Son comportement révèle peu de sportivité, alors ceux pour qui le plaisir de conduite passe après le confort seront servis.

Histoire de rivaliser avec les puissants modèles AMG de Mercedes-Benz et M de chez BMW, Jaguar a introduit la S-Type R, un bolide de 400 chevaux qui transforme ce salon sur roues en véhicule capable d'en surprendre plusieurs. Son couple généreux apporté par son moteur suralimenté procure à cette édition des accélérations franches et des reprises beaucoup plus énergiques. Quant à son comportement, elle est certes plus rapide, mais pour ce qui est de l'agilité, on repassera. Elle reçoit plus de puissance et des freins de dimensions supérieures, mais la mollesse du châssis, un excès poids et une direction surassistée ne lui donnent pas tout le dynamisme qu'une telle version devrait posséder. Disons que les grandes sportives comparables n'ont rien à craindre de la S-Type R.

Le style qui prime

Le style de la S-Type est un élément qui joue en sa faveur. On peut rapidement tomber sous son charme et il faut avouer que l'intérêt apporté par la nouvelle XK joue actuellement en faveur de Jaguar. On peut adresser quelques critiques au constructeur, mais on ne peut lui reprocher de nous présenter des voitures banales. Sobre et relativement discrète, la S-Type R se distingue par quelques éléments trahissant ses aspirations plus sportives, notamment des jantes sport laissant entrevoir des freins Brembo de large dimension. Quant à l'intérieur, on apprécie l'utilisation massive du cuir, ce qui procure à la voiture un habitacle somptueux. Cependant, on déplore le manque d'espace tant pour les passagers avant qu’arrière, surtout aux jambes. La concurrence fait mieux à ce chapitre. L'imposant tableau de bord amplifie également cet effet alors que l'ergonomie de certaines commandes n'est pas au mieux.

Au volant de la S-type, on retrouve une conduite fortement axée sur le confort. Le six cylindres n'est certes pas le choix idéal en raison de sa puissance un peu juste, le huit cylindres est beaucoup plus approprié. Il faut donner le crédit à Jaguar concernant la boîte automatique ZF, l'une des meilleurs sur le marché. Cette dernière répond promptement à vos moindres demandes et elle se veut d'une souplesse exemplaire. Son mode manuel vous permettra aussi de dynamiser la conduite et de pousser les régimes au maximum. Finalement, cette boîte à six rapports n’ingurgite pas trop d'essence. Bref, la voiture demeure performante et  on retrouve nombre d’astuces  destinées à assurer un meilleur confort.

Il faut l'avouer, peu de consommateurs canadiens ont en tête la S-Type lorsque vient le temps de se procurer une berline intermédiaire de luxe. Son prix est loin d'être compétitif, ses technologies et son style commencent à dater alors que la féroce concurrence innove sans cesse. Il lui reste certes le nom prestigieux et le style classique typique des anglaises, mais il semble que cet élément ne réussit pas à convaincre les acheteurs. Espérons que la nouvelle génération saura raviver l'intérêt de ce modèle, car pour le moment, il y a beaucoup mieux.

Feu vert

Style agréable, nom prestigieux,
moteurs performants,
boîte automatique ZF emballante

Feu rouge

Fiabilité incertaine, valeur de revente,
dégagements réduits, moteur six cylindres un peu juste,
comportement peu exaltant