Ferrari Roma - Savoureuse riposte à Aston Martin

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Antoine Joubert

Étant devenu le principal actionnaire de la marque Aston Martin, Laurence Stroll (père de Lance) s’est récemment contraint à céder sa concession montréalaise Ferrari. Or, à peine quelques mois avant la transaction, la firme de Maranello débarquait avec la Roma, une voiture ciblant directement l’acheteur d’une DB11. Voilà qui est ironique, bien que cela fasse le bonheur des amateurs de Ferrari, lequel poursuit la multiplication de ses sportives tandis que les autres logos de prestige s’appuient sur leur VUS.

Soyez sans crainte, Ferrari dévoilera également sous peu son propre VUS, le Purosangue ( « pur sang « en italien). N’allez surtout pas croire que ce dernier dénaturera la marque, puisque pas moins de sept gammes de sportives sont offertes cette année, alors que s’effectue actuellement la transition de la F8 Tributo à la 296 GTB.

Débarquée l’an dernier, la Roma n’est proposée que sous forme de coupé, la Portofino se chargeant de ceux souhaitant rouler à ciel ouvert. Ces deux autos partagent d’ailleurs structure et empattement, bien que la Roma soit plus longue, plus basse et encore plus épurée en matière de design. Son long capot plongeant et sa cabine fortement déportée vers l’arrière font d’elle une authentique GT. Une voiture qui n’a d’ailleurs que très peu de rivales directes, encore une fois, à l’exception de la DB11 d’Aston Martin.

Se tremper les orteils

Quelques heures passées à son volant auront suffi pour bien en saisir l’approche. La Roma transpire l’ADN de Ferrari en demeurant toutefois à l’écart des projecteurs. Loin d’être banale, elle n’est pas non plus tape-à-l’œil comme certains autres modèles de la marque. Moins « rasoir » dans sa conduite que la F8 Tributo, elle est indéniablement plus athlétique que ses rivales anglaises. Ainsi, bien que la Roma témoigne d’un raffinement quasi inimaginable pour ce genre de bolide, la grande précision de sa direction ainsi que l’heureuse impression de solidité et de légèreté la font se distinguer encore davantage. Sa structure tout aluminium permet de maintenir le poids à seulement 1 570 kilos, pour une parfaite répartition des masses.

Bien ancrée au sol, la Roma peut se montrer docile et conviviale au quotidien. Il suffit cependant de passer au mode Sport ou Race pour littéralement constater sa transformation comportementale. Une action permettant de découvrir ce qu’elle a dans le ventre, tant en matière de puissance que de maniabilité. Alors certes, les accélérations comme les reprises sont foudroyantes, au même titre que la sonorité de ce V8 turbocompressé qui chante jusqu’à 7 500 tr/min. La rapidité d’exécution et le rendement de la boîte à double embrayage impressionnent tout autant, contribuant aux chiffres d’accélération qui surpassent ceux d’une Aston Martin DB11 à moteur V12. Cela dit, le freinage est si puissant, qu’il vous faudra apprendre à doser l’appui avec un peu plus de délicatesse qu’à l’habitude.

Comme un gant

Plusieurs voitures sport d’exception vous impressionneront en matière de performance, négligeant toutefois votre aisance à la conduite. Ce qui n’a pas lieu d’être avec la Roma, conçue pour vous offrir confort et convivialité, y compris pour de très longs trajets. En revanche, les sièges arrière sont accessoires. Et vous constaterez une visibilité très moyenne vers l’arrière, problème en partie réglé par cette caméra de recul qui, en fonction, occupe le plein espace de l’écran d’instrumentation. Néanmoins, cet habitacle nous fait bénéficier d’une expérience sensorielle hors du commun. Les odeurs, le toucher des cuirs, la beauté de l’environnement comme la richesse des matériaux vous transportent automatiquement dans une autre dimension. Du grand art italien, où s’intègre également une technologie de pointe, ce qu’Aston Martin ne peut se vanter d’offrir.

Devant le conducteur, une instrumentation numérique d’une grande qualité graphique, où prédomine bien sûr le tachymètre, et où l’essentiel de l’information vous est transmis avec simplicité. Puis, directement sur le volant, l’activation des clignotants, phares et essuie-glaces, malgré une présentation très sobre. L’écran destiné au passager transmet diverses informations relatives à la conduite, lui donnant aussi accès à la navigation et au système audio. Un écran optionnel, comme d’innombrables autres accessoires, Ferrari allant même jusqu’à facturer dans les quatre chiffres pour obtenir Apple CarPlay...

Un moindre mal lorsque le portefeuille le permet, puisque ce splendide coupé fait figure d’exception dans un monde où la distinction par l’élégance et non pas par l’opulence est de plus en plus rare.

Feu vert

Feu rouge

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