Land Rover Defender - Des revenants surdoués
Le nouveau Defender n’a rien en commun avec l’ancien, à part le nom. Pas un boulon, pas un bouton, pas un piston. Pour remplacer un véhicule aussi robuste qu’inconfortable, qui avait tout d’un tracteur et rien d’une limousine, Land Rover a créé une famille d’utilitaires sport remarquablement polyvalents, raffinés et chics à leur manière, qui savent tout faire et rouler à peu près partout. Pour son deuxième anniversaire, le Defender a droit à un nouveau moteur plus puissant et à de nouvelles technologies. Et qui sait, nous verrons peut-être débarquer bientôt sa version hybride rechargeable.
On les a baptisés Defender 90 et 110 en hommage à l’empattement de leur valeureux ancêtre, mais celui de ces nouveaux Land Rover fait plutôt 102 et 119 pouces. Le premier peut explorer les coins perdus plus facilement avec son angle de rampe de 31 degrés. Le second peut y emmener une famille complète, avec ses quatre portières et une soute qui gobe 1 075 litres de bagages, avec le dossier arrière en place, ou 2 380 litres s’il est replié. Les deux profitent de la carrosserie autoporteuse en aluminium de l’architecture D7x qui serait trois fois plus rigide en torsion que le châssis séparé de l’ancien Defender.
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Vaisseau terrestre
Perché haut derrière le volant des deux frères, dans un siège confortable et juste assez ferme, on ressent une espèce d’invincibilité. Le charme opère et l'on se met à rêver d’expéditions, si farfelu que ça puisse nous sembler. Ces diables de Britanniques ont parfaitement réussi leur coup. Ils offrent d’ailleurs une impressionnante collection d’accessoires conçus pour satisfaire vos projets ou velléités d’aventure, de la banlieue aux confins de la toundra.
L’habitacle joue la carte du fonctionnel avec la poutrelle exposée du tableau de bord et les vis hexagonales qui fixent les moulures des contre-portes et de la grande console en passerelle. Le sélecteur de la boîte automatique, les commandes pour la climatisation et les huit modes de conduite, implantées juste au-dessus, sont simples et efficaces. Les nombreux autres réglages se font sur l’écran tactile rectangulaire de dix pouces par l’interface multimédia Pivi Pro. Un nouvel écran de 11,4 pouces est livré en option dans les versions cossues. Le conducteur dispose d’un écran de 12,3 pouces où s’affichent des cadrans ronds classiques ainsi qu’une kyrielle de données.
La marche est haute vers la banquette arrière, mais l’accès, facilité par les grandes portières du 110. C’est mieux avec les marchepieds optionnels, fixes ou rétractables. L’opération demeure nettement plus acrobatique dans le 90. Dans les deux cas, les places extérieures sont accueillantes et la place centrale est correcte, même si elle reste un peu étroite. La troisième banquette optionnelle est minimaliste par contre.
L’accès à la soute arrière se fait par une grande porte latérale à laquelle est fixée la roue de secours. Elle s’ouvre de la gauche, ce qui n’est pas la solution la plus pratique chez nous. Dans le Defender 110, le dossier arrière se replie en sections 40/20/40 pour former un plancher rigoureusement plat, couvert d’un caoutchouc à l’épreuve de tout et bordé de gros anneaux pour bien arrimer armes et bagages. Dossier replié, il reste une marche d’environ 10 cm dans la soute du Defender 90.
L’art et la manière
Le moteur de base des Defender S est un quatre cylindres turbo de 2 litres et 296 chevaux qui promet des chronos de 7,1 et 7,4 secondes pour le sprint de 0 à 100 km/h aux Defender 90 et 110. À l’autre extrême, le nouveau V8 surcompressé de 5 litres livre 518 chevaux et livrerait des chronos de 5,2 et 5,4 secondes, forte consommation à l’avenant.
Entre les deux, le six cylindres en ligne à hybridation légère de 3 litres et 395 chevaux a beaucoup de cœur et de caractère. Il permet des accélérations franches, nimbées d’une belle sonorité, en symbiose avec une boîte automatique à 8 rapports douce, précise et rapide. Avec ce moteur, le Defender 90 sprinte de 0 à 100 km/h en 6,7 secondes, franchit le quart de mille en 14,89 secondes et passe de 80 à 120 km/h 4,35 secondes, alors que la version 110 y parvient en 7,27, 15,32 et 5,45 secondes. Pour tous les modèles et moteurs, la capacité de remorquage est de 7 716 lb.
Les Defender 90 et 110 affichent une excellente stabilité sur autoroute, dans un silence louable. Ils ont un bel aplomb et prennent peu de roulis en virage, malgré une hauteur et un poids substantiels. Aucun souci pour la conduite tout-terrain, bien sûr, avec les systèmes électroniques efficaces qui appuient leurs aptitudes naturelles. Surtout la suspension optionnelle qui fait passer la garde au sol de 22,6 cm à 29,1 cm grâce à ses ressorts pneumatiques.
Avec ces nouveaux Defender doués en toute chose, on se demande un peu pourquoi Land Rover s’entête à produire d’autres modèles. C’est sûrement que le standing a des raisons que la raison ignore.
Feu vert
- Comportement stable
- Silhouette irrésistible
- Habitacle spacieux et pratique
- Moteur six cylindres convaincant
Feu rouge
- Le rétroviseur gauche bloque la vue en virage
- Accès plus difficile sans marchepieds
- Consommation assez forte
- Fiabilité à confirmer