Lincoln Navigator - Prendre le large

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Louis-Philippe Dubé

Pour son opus 2018, le Lincoln Navigator a reçu une refonte empreinte de saveur et de nouveauté. Design modernisé, habitacle relooké et généreusement saupoudré de technologie et de confort, le Navigator avait hissé ses plus belles voiles.

Au Canada, c’est le Cadillac Escalade qui fait la loi dans ce créneau de mastodontes opulents. Et même avec un caractère plutôt désuet qui l’a mené jusqu’à sa refonte en 2021, il jouissait d’une popularité impressionnante. Aujourd’hui, on a renouvelé de fond en comble le rival principal du Navigator avec une offre franchement difficile à égaler. Le Navigator doit sans tarder gagner du coffre pour demeurer pertinent. Avec le départ de la berline Continental - et le triste fait que la nouvelle Zéphyr boude le marché nord-américain, ce Navigator est l’élu pour gouverner la marque Lincoln en tant que porte-étendard.

Une motorisation plus « Boost » qu’« Eco »

Le Lincoln Navigator compte sur une seule motorisation pour mouvoir ses quelque 2,7 tonnes, soit le V6 EcoBoost de 3,5 litres qui déballe 450 chevaux et 510 lb-pi de couple. Cette cavalerie regorge d’entregent et s’avère à la hauteur des ambitions de tout type de conducteur, avec des accélérations franches et des reprises convaincantes sur l’autoroute. Le moulin œuvre en duo avec une transmission automatique à dix rapports bien étagée qui est, somme toute, rapide dans son exécution. Le tout en acheminant le fruit des efforts du moteur au système 4x4.

Considérant le format du véhicule, le Navigator dispose « d’en masse de jus » sous la pédale de droite. Au moment d’écrire ses lignes, une rumeur avance que le Navigator s’apprêterait à recevoir une seconde motorisation, hybride cette fois, qui serait repêchée dans le clan du F-150. Même si ce n’est pas encore confirmé à ce stade, il s’agirait d’une décision stratégique parce que le Navigator pourrait bénéficier d’un peu de frugalité côté consommation, et proposer un modèle électrifié qui n’existe pas chez son rival, l’Escalade.

Au sujet de la tenue de route, le Navigator s’exécute généralement bien en conduite de tous les jours et sur les voies rapides en bon état. Lorsque son conducteur s’anime, la hauteur et le poids le rattrapent – mais ça, c’est quasi inévitable dans cette classe. En revanche, on s’attendrait à un confort de roulement rehaussé pour un tel véhicule.

Format croisière

Dire que le Lincoln Navigator est gros serait un euphémisme. D’une part, ce physique est bénéfique, surtout lorsque vous devez accueillir plusieurs passagers sur de longs trajets avec tout le chargement qui les accompagne. Avec un dégagement pour la tête et les jambes stratosphérique, il déploie un environnement palatial pour l’ensemble des passagers, même pour ceux de la troisième rangée à qui l'on octroie 917 mm de dégagement pour les jambes, ce que l’Escalade ne peut égaler.

Or, si le constructeur dépeint constamment son Navigator comme un véhicule urbain, la réalité de la conduite citadine entre en conflit avec ses dimensions. Par exemple, la hauteur moyenne d’un stationnement souterrain à Montréal est de 6’2". Le Lincoln Navigator a une hauteur totale d’un peu plus de 6’3,5", ce qui signifie que le Navigator doit être, la plupart du temps, stationné en parallèle dans la rue. Et avec ses 5 334 mm (5 636 mm dans sa version élongée « L »), la manœuvre peut s’avérer épineuse.

En fait de technologie, on a agrémenté le poste de conduite d’un bloc d’instrumentation de 12 pouces paramétrable, lequel fait partie des points forts du Navigator. À la fois épuré et d’une clarté cristalline, il a tout à fait sa place dans un véhicule de ce calibre. Toujours au registre des écrans, le système d’infodivertissement, tout de même facile à utiliser, est accessible via un écran en forme de tablette de 10 pouces qui sort de la planche de bord. Des photos-espionnes nous ont récemment dévoilé un écran renouvelé pour le modèle 2022, mais rien n’a été confirmé à son sujet. Une mention spéciale se doit d’aller à la sellerie du véhicule, spécialement à l’avant, où le conducteur et son passager profitent de sièges qui étreignent de manière douillette, peu importent leur gabarit et le type de trajets qu’ils entreprennent.

Le Navigator s’exécute en toute serviabilité sur le plan de l’espace et de la puissance, le tout agrémenté d’une prestance stylique à la fois imposante et épatante. Toutefois, ses aptitudes en ce qui concerne la maniabilité et le confort de roulement pourraient être revues, et s’il pouvait calmer sa soif avec une motorisation hybride, il conserverait sa pertinence dans le contexte actuel. Si le Lincoln Navigator figure sur votre liste d’achats potentiels, n’oubliez pas de faire un tour du côté de Cadillac pour essayer le nouvel Escalade. Bien que celui-ci ne soit pas sans ses lacunes, il apporte certaines solutions aux carences du Navigator.

Feu vert

Feu rouge

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