Chevrolet Suburban/Tahoe/GMC Yukon - La vraie passion de General Motors

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Antoine Joubert

Créer des camions, c’est dans l’ADN des constructeurs américains parce que les concepteurs comme la clientèle les adorent et parce qu’avec le produit vient une palpable fierté qu’on ne ressent pas lorsqu’il est question d’un Trailblazer ou d’une Bolt. Bien sûr, les Tahoe, Yukon et Suburban constituent plus que jamais un symbole de démesure à l’américaine, faisant rêver les habitants des quatre autres continents. Reste qu’ils sont des monstres mécaniques qu’on jugerait inadmissibles en Norvège, où la majorité des véhicules vendus sont électrifiés. Or, ils continuent de gagner en popularité chez nous. Pour combien de temps encore?

Chose certaine, GM balaie désormais Ford et son Expedition du revers de la main avec une gamme de camions beaucoup plus complète qui corrige heureusement la vaste majorité des irritants du modèle de précédente génération. Vous constaterez donc, d’entrée de jeu, que les Tahoe et Yukon à empattement régulier se voient allongés de 17 cm, permettant d’offrir plus d’espace aux places arrière, un facteur sur lequel GM se devait de travailler. On a aussi augmenté l’espace de chargement de façon considérable en retravaillant le moulage des panneaux, mais surtout en abaissant le seuil du plancher. On a réussi cet exploit grâce à l’élimination (enfin!) de l’essieu arrière rigide au profit d’une suspension entièrement indépendante.

Ces mastodontes offrent donc plus d’espace et de confort que par le passé, l’accès aux places arrière étant également plus facile. Il faut aussi mentionner que les passagers de la troisième rangée, bien qu’ils ne soient manifestement pas aussi bien installés qu’à l’avant, n’ont désormais plus les genoux au front comme c’était le cas avec le précédent modèle. Devant, le conducteur profite d’un environnement plutôt classique dans son approche. La finition est nettement supérieure à celle du précédent modèle, mais ne rivalise hélas pas avec celle de Ford, et encore moins celle du nouveau Jeep Wagoneer, son nouveau pire ennemi ! Cela dit, l’ergonomie générale est irréprochable et le confort, exceptionnel. Notons d'ailleurs le retrait du traditionnel levier de vitesse à la colonne au profit d’un système à bouton poussoir, ce que les ingénieurs n’ont conservé que pour les camionnettes Silverado et Sierra.

Du solide

Sur papier, notre quatuor de VUS remorque un peu moins que la compétition, à peine 8 400 lb contre 9 300 chez Ford, et 10 000 chez Jeep. Cet élément freinera-t-il les acheteurs? Assurément pas, puis le véhicule propose des capacités remarquables, malgré tout. Même lorsque lourdement attelé, le Yukon mis à l’essai ne semblait aucunement souffrir. Voilà un signe que les suspensions sont extrêmement efficaces et que le châssis est capable d’en prendre. Proposant un comportement routier se situant à des années-lumière des anciens modèles, ces VUS témoignent d’ailleurs de tout le travail de recherche effectué par les ingénieurs afin d’éliminer le sautillement, les bruits de caisse et l’instabilité. Aujourd’hui, le véhicule est maniable et nettement plus confortable, pour une expérience de conduite des plus agréables.

Maintenant, parce que GM ne fait pas les choses à moitié, on y propose trois choix mécaniques. D’abord, un puissant et réputé V8 de 6,2 litres, exclusif aux versions High Country (Chevrolet) et Denali (GMC), ensuite, un V8 de 5,3 litres de série pour l’ensemble des autres modèles ainsi qu’un moteur turbodiesel de 3 litres offert partout, à l’exception des modèles Z71 (Chevrolet) et AT4 (GMC). Voilà d’ailleurs un point décevant, considérant que ces versions sont conçues pour être plus aventurières, elles profiteraient justement de l’avantage d’un couple généreux à très bas régime. L’angle d’attaque optimisé pour la conduite hors route par la modification du bouclier avant, propre à ces versions, expliquerait l’impossibilité de GM de pouvoir y greffer son moteur diesel.

Avantage diesel

Sans contredit, le six cylindres Duramax constitue un net avantage pour ces camions qui, malgré toutes leurs qualités, consomment encore de façon considérable, malheureusement même un peu plus que leurs devanciers (5,3 et 6,2 litres), quoi qu’en disent les cotes de consommation annoncées. Avec une moyenne enregistrée à seulement 9,7 L/100 km pour un Suburban Premier, il est évident que l’option du diesel reste fort intéressante.

Certes, elle engendre des frais supplémentaires de 2 000 $ et des coûts d’entretien plus élevés, néanmoins le rendement et les performances de cette motorisation vous convaincront. Reste à voir si GM saura suffire à la demande puisque la disponibilité chez les concessionnaires, au moment d’écrire ces lignes, semblait être problématique.

Avec un choix de six versions, deux configurations de carrosserie et trois moteurs qui ont fait leurs preuves, GM s’assure une position de tête dans le segment. Il faudra cependant s’attarder rapidement à ce fort appétit de carburant des moteurs V8 avant que la concurrence ne s’en mêle.

Feu vert

Feu rouge

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