Infiniti QX50/QX55 - Répéter les mêmes erreurs

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Antoine Joubert

Soyons francs, le QX50 est un échec. Ce véhicule fait face à une très féroce compétition chez qui les arguments de ventes sont tout simplement plus nombreux. Pourtant, il devait constituer le nouveau souffle de la marque. Celui qui allait permettre à Infiniti de se sortir la tête hors de l’eau. Car, faut-il le rappeler, la division de luxe de Nissan Canada voyait ses ventes chuter de 47,3% en 2020, avec un total de seulement 5 783 unités vendues.

Pourtant, le QX50 a bonne mine. Joliment sculpté, il embrasse avec élégance l’image que la marque souhaite se donner: une proposition stylistique empreinte de luxe, de dynamisme et de raffinement. Le problème ne concerne donc pas la robe, qui a d’ailleurs droit à de petites améliorations pour 2022.

QX55

Cette année, la gamme se voit également bonifiée d’une déclinaison « coupé », rebaptisée QX55, un véhicule longtemps attendu, qui aurait dû faire son apparition pour 2021, mais que la COVID-19 a repoussé de près d’un an. En somme, il s’agit d’une riposte d’Infiniti aux Audi Q5 Sportback, BMW X4 et Mercedes-Benz GLC Coupe, qui rappelle aussi les premiers pas d’Infiniti dans le monde des VUS, avec le FX35. Son look est plus polarisant, mais encore plus sportif, bien que greffé à une base en tout point identique à celle du QX50. Contrairement à ce dernier, le QX55 n’est pas offert en version « Pure » de base, ce qui explique un prix d’entrée dépassant légèrement les 54 000 $ (transport et préparation inclus).

Essentiellement, les QX50 et 55 se distinguent par leurs lignes et bien sûr, leur espace de chargement, légèrement moindre sur le second, conséquence d’une ligne de toit plus fuyante. Pour cette même raison, les passagers arrière constateront d’ailleurs un plus faible dégagement à la tête. Cela dit, l’habitabilité demeure un des points forts de cette gamme face à la concurrence. Ce sont des VUS conséquemment plus pratiques, d’autant plus grâce à la banquette arrière divisée et coulissante, permettant d’optimiser le volume du coffre ou l’espace dévolu aux occupants.

Ce ne sont toutefois pas ces éléments qui font vendre un VUS de luxe. Les acheteurs y recherchent d’abord le prestige et une technologie de pointe, deux facteurs sur lesquels Infiniti doit travailler. Alors oui, l’emblème de la marque ne brille pas comme il le devrait, et il faut aussi admettre qu’à bord, le constructeur nous sert du réchauffé. On a droit à une instrumentation vieillotte accompagnée de deux écrans superposés, dont la qualité graphique diffère sérieusement et où l’information est souvent dédoublée. À cela s’ajoute une molette pour le contrôle de l’écran supérieur qui n’est qu’accessoire, comme si l’utilisation de ces écrans n’était pas encore assez complexe.

Les irritants technologiques se poursuivent également sur la route, où vous constaterez une hypersensibilité des systèmes d’assistance à la conduite, notamment du côté du régulateur de vitesse dit intelligent, que vous préférerez proscrire tellement son utilisation est enrageante.

Le plus économique…sur papier !

Pour obtenir le meilleur rendement énergétique qui soit, le constructeur Nissan a développé un moteur 2 litres turbo à taux de compression variable. En vous épargnant les détails techniques, le système permet théoriquement d’optimiser à la fois les performances et l’économie d’essence. Or, il serait plus juste d’affirmer qu’on optimise l’un ou l’autre de ces deux facteurs puisque le seul fait d’accélérer un peu plus promptement ou encore de rouler 115 km/h (au lieu de 100 km/h) viendra considérablement affecter la consommation. En somme, on a affaire à une motorisation qui a certes un peu de punch, mais qui consomme autant sinon plus que la compétition. Le comble, c’est sa boîte automatique à rapport continuellement variable (CVT), qui vient littéralement gâcher tout le plaisir qu’on pourrait obtenir au volant. De notre point de vue, voilà un des facteurs qui explique pourquoi une majorité d’acheteurs lui tourne le dos.

Relativement confortable, le QX55 récemment mis à l’essai affichait un certain sentiment de légèreté, loin d’être vilain, ainsi qu’une qualité de fabrication louable. Or, bien que sa robe et sa peinture rouge aient fait tourner les têtes, l’impression de conduire un VUS plus générique façon Nissan Rogue demeurait présente. Cela s'explique, encore une fois, par cet effet d’élasticité de la boîte CVT, et aussi par la dynamique de conduite qui n’a certainement rien de comparable avec ce que proposent Acura, Audi ou BMW.

Le QX55, plus pointu dans son approche, est donc voué à l’échec au même titre que le QX50 parce qu’on y a répété les mêmes erreurs et parce que les corrections qu’on aurait dû apporter se font toujours attendre, au même titre que la clientèle, qui préfère avec raison se procurer un produit plus convaincant.

Feu vert

Feu rouge

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