Jeep Wrangler - Légende et paradoxes

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Marc Lachapelle

Le Wrangler est le descendant indirect d’un véhicule simple et modeste qui a marqué l’Histoire il y a plus de huit décennies. Entièrement renouvelée il y a quatre ans, cette série est plus complète que jamais. Pourtant, si moderne qu’il soit devenu, on reconnaît instantanément la silhouette anguleuse et à peine dégrossie de cet utilitaire sport costaud et robuste qui est le cœur et l’âme d’une marque légendaire. Et les ventes continuent de suivre et même de croître.

Que l’on choisisse le modèle classique à deux portières ou la version Unlimited à quatre portières qui gonfle sa popularité depuis quinze ans, le Wrangler est livré, de série, avec le V6 Pentastar de 3,6 litres et 285 chevaux, jumelé à la boîte manuelle à 6 rapports. À cette valeur sûre s’ajoutent un 4 cylindres turbo de 2 litres, un V6 Diesel turbo de 3 litres, un groupe propulseur hybride rechargeable et même un V8 de 6,4 litres. Sans compter les inévitables versions spéciales, pourvues de motorisations spécifiques.

Le triomphe des boutons

Les Wrangler n’ont pas honte de leur kyrielle de cadrans, commutateurs et leviers. Leur tableau de bord bien fini, truffé de bidules réjouissants, est même un hommage enjoué à l’âge de la mécanique en cette ère de numérique intégral. Ce qui ne l’empêche nullement d’offrir la meilleure interface multimédia du moment. Votre enfant intérieur en sera ravi, d’une manière comme de l’autre.

L’accès aux sièges est plutôt ardu parce que la marche est haute. Surtout dans les Rubicon. Les poignées sont vraiment utiles pour grimper à bord. Une fois en place, on apprécie le siège bien découpé et on déplore l’absence d’un repose-pied. On aime le volant drapé de cuir lisse et le sélecteur coiffé du profil d’un Jeep argenté sous une pastille transparente.

Les places arrière extérieures sont honnêtes dans les Unlimited. L’assise maintient bien les jambes, malgré un coussin écourté. La place centrale serait correcte sans ce gros bloc au plancher avec ses porte-gobelets. Les grands appuie-tête se replient vers l’arrière. Heureusement pour le coup d’œil dans le rétroviseur. On accède au coffre en soulevant la lunette en verre, après avoir dégagé la grande porte à laquelle est fixée la roue de rechange. Un bac, sous le plancher, permet de ranger les goujons et chevilles des portières et panneaux de toit amovibles.

Au gré des vents

La direction floue est une caractéristique inhérente au Wrangler qui louvoie toujours un peu en ligne droite, sensible de surcroît aux vents obliques. Le roulement est ferme et sautillant, ça claque de partout à l’intérieur et le bruit du vent est déjà fort à 90 km/h. Malgré tout, ce Jeep des puristes est toujours amusant et agréable, sur la route comme en ville. Irrésistible, quoi! Et ses aptitudes pour le tout-terrain tiennent de l’évidence.

Le quatre cylindres est une espèce de retour aux sources pour le Wrangler. Surtout que le spécimen actuel n’est pas le dernier venu. Ce groupe motopropulseur de 2 litres, suralimenté par un turbo, produit 270 ch et 295 lb-pi. Il propulse le Wrangler Unlimited Sport de 0 à 100 km/h en 7,53 s, jumelé à une boîte automatique à 8 rapports. Une transmission qui se révèle toutefois hésitante et paresseuse en pleine accélération et en reprises.

Le mode 4H Auto du rouage Selec-Trac et du Rock-Trac (à prise constante) permet une conduite fluide, même en plein braquage sur l’asphalte. Ce que ne tolèrent aucunement les rouages débrayables Command-Trac et Rock-Trac en mode quatre roues motrices. La tenue en virage est correcte, si l’on considère les limites des pneus tout-terrain. Le Unlimited Sport accuse peu de roulis et tient sa trajectoire sans broncher et sans presque faire crisser les pneus, malgré ses 1 903 kg.

Deux frères aux extrêmes

Dans le Wrangler 4xe à groupe hybride rechargeable, les transitions entre moteur électrique et thermique sont imperceptibles en conduite tranquille. Les 134 ch du moteur électrique maintiennent sans peine une vitesse de 100 km/h et fournissent amplement d’accélération. La meilleure recharge a produit une autonomie promise de 43 km. En plus des modes électrique et hybride, le mode E-save permet de conserver l’énergie accumulée ou de recharger la batterie aux ions de lithium 17,3 kWh avec le moteur thermique.

Le 4xe n’a rien d’une machine de performance. Son rouage hybride de 375 chevaux a été pris de secousses en livrant un chrono de 7,82 secondes pour le 0 à 100 km/h. Il faut dire qu’à 2 369 kg, le 4xe Rubicon est le plus lourd des Wrangler. Le rôle de bolide de la famille revient plutôt au Rubicon 392, propulsé par un V8 de 6,4 litres qui livre 470 ch et promet d’atteindre 100 km/h en quelque 4,7 s.

Comme quoi Jeep ne veut rater aucune occasion d’accroître le rayonnement et la popularité du véhicule intemporel qui est le cœur de son identité. Le plus dur est de choisir le sien.

Feu vert

Feu rouge

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