Lexus LC - Un paradigme nommé désir
Il fut un temps où la cylindrée du moteur et son nombre de cylindres déterminaient le niveau de prestige d’un véhicule. Plus, c’était mieux. Les considérations environnementalistes ont inversé cette philosophie. Maintenant, pour bien des créneaux, moins c’est mieux. Tous les créneaux ? Non. Pour le haut de gamme, on maintient les références d’antan, même si certains fabricants s’affairent à teinter d’un vert écolo leurs modèles.
La Lexus LC l’illustre bien. Lancée en 2017, elle a comblé un vide engendré par le retrait, en 2010, de la Lexus SC, un coupé-cabriolet en manque de panache. En troquant un « Sport Coupé » pour un « Luxury Coupé », Lexus a mieux défini, la mission de son porte-étendard. Désormais, l’élégance s’allie habilement à la performance et au raffinement, un constat qui se confirme davantage avec la décapotable.
La joie de voyager à l’air libre dans un habitacle somptueux et climatisé explique sûrement l’engouement à son égard. Mais il faut savoir que cette décapotable est un modèle en soi. Des renforts structurels ajoutés à sa plateforme ont ajouté la rigidité souhaitée pour maintenir stabilité et réactivité. On a aussi prévu une calibration distincte pour les amortisseurs adaptatifs, compte tenu de la répartition différente d’un poids supérieur.
Le plaisir de sentir le vent
Mais le toit souple fait toute la différence. Une fois en place, il ne gâche nullement la silhouette équilibrée de la LC. Puis, la simple pression d’un bouton suffit pour amorcer un élégant ballet mécanique de la capote coordonné avec les vitres latérales et le panneau qui va la recouvrir. Quinze secondes et tout est fait. Ses concepteurs ont même prévu un système permettant à la capote d’être abaissée ou relevée (en 1 seconde de plus) en roulant jusqu’à 50 km/h. On n’a pas oublié, non plus, la chaîne audio, digne de mélomanes, dotée d’un égaliseur l’ajustant à l’environnement de conduite, qu’on soit à ciel ouvert ou non.
La décapotable et le coupé LC 500 partagent un puissant V8 atmosphérique mis au point avec Yamaha. Ce moteur de 5 litres produit 471 chevaux que transmet aux roues arrière une boîte de vitesses à 10 rapports à l’action progressive et discrète. C’est une force vive capable de propulser l’élégante Lexus à 100 km/h en 5,4 secondes mesurées.
Avec ce moteur, la LC se compare favorablement à une SL de Mercedes-Benz ou une M850i de BMW. Pas à une AMG ou une M8, non. Chez Lexus, on n’a pas dilué l’image de marque du porte-étendard en créant une « LC F », une variante vouée à la performance comme le coupé RC F. Et c’est mieux ainsi. Une transformation pareille contredirait le sens de l’acronyme LC.
Une version « verte »
Pour aligner cette Lexus sur son époque, dès ses débuts, on a offert l’option d’une motorisation électrifiée. Une hybride de haut rang ? Voilà la meilleure façon de décrire la LC 500h. Sa motorisation mixte, réservée au coupé, est cependant plus sophistiquée que celle d’une Prius. Elle réunit un V6 de 3,5 litres à cycle Atkinson à deux moteurs/générateurs électriques. Semblable au groupe hybride de l’utilitaire RX, celui de la LC livre plus de puissance. Ce sont 354 chevaux qui parviennent aux roues arrière par un tandem de boîtes de vitesses automatiques : une à variation continue et l’autre à 4 rapports. Ensemble, elles allient douceur d’opération et performance selon l’usage que fait le conducteur de sa voiture. Il peut aussi choisir d’exploiter cette horde de chevaux avec le mode manuel commandé par des palettes fixées au volant. L’agrément est assuré ! On s’étonnera, par ailleurs, d’apprendre que ce système hybride, destiné d’abord à fournir une assistance électrique à basses vitesses, permet néanmoins à la LC 500h de se déplacer en propulsion électrique brièvement même à 140 km/h !
Quel pourcentage d’acheteur choisit cette motorisation verte ? Le constructeur ne révèle pas cette information. De toute façon, pour cette voiture d’exception que choisissent chaque année une centaine de Canadiens fortunés, elle serait futile.
L’ampleur de la popularité de la décapotable a plus d’importance. En 2020, près de 60 % des acheteurs l’ont préférée au coupé. De plus, au moment d’écrire ces lignes, nos sources chez Toyota Canada estimaient qu’elle serait encore plus populaire en 2021. Or, puisque la motorisation hybride n’est pas offerte pour la décapotable, on peut en déduire que la grande majorité d’acheteurs préfère le V8, que ce soit pour les performances ou simplement parce qu’il correspond mieux à l’image de prestige qu’on prête à cette voiture.
Chez Toyota, la popularité du cabriolet semble aussi confirmer l’importance qu’attache la clientèle visée à ce type de carrosserie. De toute évidence, c’est une composante de ce paradigme nommé désir.
Feu vert
- Conduite très agréable
- Motorisations performantes
- Finition soignée
Feu rouge
- Lunette réduite (décapotable)
- Très petit coffre
- Sièges arrière symboliques