Karma GS-6 - En avez-vous déja vue une sur la route?

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Gabriel Gélinas

Dans le cas présent, poser la question, c’est y répondre. Si vous en voyez une rouler dans le paysage, courez acheter un billet de 6/49! Même si elles sont vendues au compte-goutte, c’est une fascinante saga que celle des Karma Revero GT et GS-6, évolutions de la Karma Revero, née Fisker Karma. Pour bien comprendre la genèse de cette élégante voiture à motorisation hybride rechargeable, il faut remonter à 2010, date à laquelle Henrik Fisker, designer automobile et fondateur de la marque qui porte son nom, dévoile la Fisker Karma au Mondial de l’automobile à Paris.

Henrik Fisker est un designer automobile de renom. C’est le créateur des BMW Z8, Artega GT ainsi que des Aston Martin DB9 et V8 Vantage, en plus d’œuvrer pour une courte période chez Tesla. Dans le monde du design, c’est un Top Gun. Lorsqu’il décide de fonder sa propre marque en 2007, il dessine la Fisker Karma, qu’il compte produire à 2 500 exemplaires.

La production en série, qui débute en 2011, est confiée à la compagnie Valmet Automotive en Finlande, laquelle a fabriqué des voitures sport pour d’autres marques dans le passé, notamment la Porsche Boxster de première génération. La motorisation de la Fisker Karma est assurée par deux moteurs électriques entraînant les roues arrière, tandis qu’un 4 cylindres turbocompressé de 2 litres, soit l’Ecotec produit par General Motors agit comme prolongateur d’économie.

En 2012, Fisker est frappé de plein fouet par deux évènements qui vont le mener à la faillite. La perte de 320 voitures qui furent détruites lors de l’ouragan Sandy, et les problèmes majeurs de rappels affligeant le fournisseur A123 qui produisait les batteries aux ions de lithium d’une capacité de 20,1 kWh de la Fisker Karma. Fin du premier chapitre.

Le groupe chinois Wanxiang décide de racheter les actifs de Fisker et de A123 pour relancer la production de ce qui devient alors la Karma Revero GT. En février 2021, Karma Automotive ajoute une variante GS-6 à prix plus abordable à la gamme. Dans les deux cas, le moteur thermique servant de prolongateur d’autonomie est le 3 cylindres turbocompressé produit par BMW pour la défunte i8.

Sous-compacte de cinq mètres de long

Ce qui est paradoxal avec ces voitures, c’est qu’elles sont considérées comme des sous-compactes par la EPA (Environnemental Protection Agency) aux États-Unis, en raison d’un très faible volume d’espace intérieur, bien qu’elles mesurent cinq mètres de long. Si l’habitacle est aussi exigu, c’est à cause de la localisation de la batterie qui occupe un large tunnel central. On ne compte donc que quatre places avec un dégagement très limité, surtout en arrière. Claustrophobes s’abstenir! Le design de l’habitacle date de 2011, et les Karma sont largement déclassées aujourd’hui, malgré la présence d’un écran compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. La Revero GT comme la GS-6 sont plutôt chiches concernant le volume du coffre qui n’est que de 182 litres et, contrairement aux Tesla, la Karma n’est pas dotée d’un coffre avant puisque c’est là où réside le moteur BMW.

Selon Ressources naturelles Canada, l’autonomie en mode électrique s’élève à 98 km (87 km avec les jantes de 22 pouces). La recharge complète sur une borne rapide est maintenant possible en environ trente minutes. Comme la Revero GT et la GS-6 sont très longues et très lourdes, les performances sont nettement en retrait par rapport à la Tesla Model S et plusieurs rivales à motorisation hybride rechargeable.

Une variante 100% électrique en approche

Karma Automotive compte lancer en cours d’année 2022 une variante à motorisation électrique qui répondra à la désignation GSe-6. L’architecture de la voiture demeurera la même, ce qui signifie que la batterie continuera d’occuper le tunnel central mais aussi la partie avant de la voiture qui sera libérée du moteur thermique. La batterie de cette variante aura une capacité de 110 kWh et l’autonomie est estimée à 480 km, selon Karma.

En fin de compte, il faut se poser de très sérieuses questions sur la fiabilité à long terme et, surtout, sur la valeur de revente de ces modèles dont la marque n’est connue que par les initiés. Il faut également s’interroger sur la viabilité à long terme de Fisker qui n’a ni l’envergure ni la renommée de Tesla, ou les ressources des marques établies pour assurer sa pérennité. Bref, faire le choix de rouler en Karma, c’est faire fi de toutes ces considérations et exprimer son désir de s’afficher au volant d’une voiture dont l’exclusivité relève d’une diffusion limitée au point d’être presque inexistante.

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