Hyundai Venue - On s'ennuie de l'Accent
De grâce, ne le catégorisez pas comme un VUS, bien que l’industrie le qualifie ainsi. Certes, le Venue est à la mode, mais plus court, moins spacieux, moins puissant, plus gourmand et plus cher que la défunte Hyundai Accent, une sous-compacte dont le constructeur s’est volontairement défait parce que la profitabilité s’était évaporée.
Le Venue reprend donc le flambeau de l’Accent au sein de la famille Hyundai, faisant office de modèle d’entrée de gamme. Affichant un prix d’entrée sous la barre des 20 000 $ (transport et préparation inclus), assurément, ce dernier parvient à charmer. Joliment tourné et habilement publicisé, il donne l’impression d’un produit plus huppé et raffiné que sa devancière, proposant bien sûr cette position de conduite surélevée et cette impression d’être au volant d’un « camion ».
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Sans surprise, moins de 5% des acheteurs optent hélas pour une version de base baptisée Essential, la seule à pouvoir bénéficier d’une boîte manuelle. En fait, la grande majorité privilégie les modèles Preferred ou Trend, vendus, avec les frais, entre 23 500 $ et 25 000 $. Alors oui, ils s’affichent à des prix certainement plus élevés que ceux d’une Accent, vendue en moyenne à environ 17 000 $ à sa dernière année de commercialisation. Remarquez, Hyundai n’est pas le seul constructeur à avoir adopté cette stratégie puisque le même parallèle se voit chez Nissan, avec un Kicks n’étant, en vérité, qu’une Versa hatchback haute sur pattes.
Joli comme tout !
Bien que les derniers designs du constructeur (Elantra, Tucson) soient franchement polarisants, celui du Venue nous décroche automatiquement un sourire. Esthétiquement, la version Preferred ajoute les rails de toit et les jantes d’alliage de 15 pouces, alors que la version Trend hérite d’un toit ouvrant et de jantes de 17 pouces, ou encore d’une combinaison « Urban », avec mariage de teintes extérieures et phares à DEL. Bien qu’on y dénote une très forte présence de plastiques rigides, l’habitacle reste lui aussi de bon goût, particulièrement si vous optez pour cette sellerie de denim offerte sur le modèle Trend. Moderne, ergonomique et étonnamment confortable, il n’offre toutefois pas l’espace d’un « vrai » VUS, pas même celui d’une compacte plus traditionnelle. Sachez d’ailleurs que le volume de chargement y est passablement limité, nettement inférieur à celui d’une Kia Soul, du Nissan Kicks et, encore une fois, de la défunte Accent.
Oui, on livre de série chaque Venue avec un écran tactile de 8 pouces, Apple CarPlay/Android Auto ainsi que des sièges chauffants. L’ajout de la clé intelligente, du volant chauffant et de l’accoudoir rabattable incite toutefois à monter en gamme, les choix de couleurs étant également plus nombreux. Au sommet, vous pourriez bien sûr opter pour la version Ultimate et obtenir de multiples accessoires de luxe (écran HD, radio satellite, navigation, etc.), mais pour une facture qui vous permettrait alors de faire le saut dans un Kona beaucoup plus attrayant.
La forme, pas le fond
Oreilles sensibles, soyez averties. Le Venue est malheureusement très bruyant. En accélération comme à vitesse de croisière, où les bruits éoliens se multiplient en fonction de la vitesse. Il faut dire que le coefficient aérodynamique déçoit extrêmement (0,34), expliquant d’ailleurs une consommation d’essence mesurée autour de 8 L/100 km. Voilà une bien triste constatation considérant que la précédente Accent, pourtant plus puissante, nous faisait économiser près d’un litre par 100 km parcourus.
Lorsque jumelé avec la boîte CVT, le petit quatre cylindres peine d’ailleurs à offrir une puissance adéquate, surtout lors des reprises. Puis, encore une fois, l’exercice s’accompagne d’une cacophonie mécanique dont on se passerait bien. Ne soyez donc pas étonnés de l’absence d’un rouage intégral, qui viendrait alourdir le véhicule tout en affectant encore davantage les performances et la consommation. Heureusement, la direction précise et le faible diamètre de braquage contribuent à sa maniabilité en milieu urbain, là où il est le plus à l’aise. Assurément plus que sur autoroute, où sa sensibilité aux vents latéraux affecte sa stabilité.
Tout compte fait, il est dommage de constater que Hyundai nous sert ici un produit certes plus moderne, mais qui en offre beaucoup moins que la précédente Accent, même en matière de qualité. Et tout cela, en considérant une facture beaucoup plus élevée. Ne soyez donc pas surpris de constater la très faible dépréciation des Hyundai Accent 2018 et 2019, qui se négocient aujourd’hui pour quelques milliers de dollars de moins que leur prix d’origine et qui constituent une meilleure affaire que le Venue, qui ne nous sert à peine plus que du vent, enrobé d’un joli plumage.
Feu vert
- Design réussi
- Ergonomie d’ensemble
- Maniabilité en ville
- Bonne garantie
Feu rouge
- Véhicule très bruyant
- Consommation décevante
- Volume du coffre
- Sensible aux vents latéraux