Audi Q8 - Trois degrés d’inspiration

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Marc Lachapelle

Sans surprise, Audi a joué sur ses forces pour ajouter à sa gamme un grand utilitaire sport de luxe coiffé d’une ligne de toit fluide comme celle d’un coupé. Le résultat fut probant. Confortable, moderne, raffiné et bien fini, le Q8 a été rejoint ensuite par les versions SQ8 et RS Q8 qui distillent leurs vertus de comportement et de performance à des niveaux de concentration supérieurs. Comme pour votre salsa ou votre café préféré, c’est essentiellement une question de goût et de gros sous.

Plus large, plus bas et plus court que le Q7, le Q8 est une machine attrayante, avec ses lignes plus tendues et sa grande calandre. Et les différences entre les trois versions demeurent subtiles. Le Q8 se reconnait à sa grille de calandre carrelée couleur titane, avec des contours de glaces nickelés. Ses embouts d’échappement sont en forme de trapèze et il est posé sur des roues de 20 pouces.

Le SQ8 se distingue par sa calandre et ses contours de glaces noirs, ses deux paires d’échappements ronds et ses roues de 21 pouces. Le RS Q8, quant à lui, se démarque par une grille en alvéoles, de minces contours et moulures en aluminium (ou autre), des embouts d’échappement de forme ovale, des roues de 22 pouces et un aileron RS au sommet du hayon. On peut aussi choisir des moulures noires ou en fibre de carbone, des roues plus grandes et une poignée d’autres détails de finition.

Du muscle et du mordant

C’est malgré tout sous les capots et dans les passages de roue que les différences restent les plus marquées entre les trois frères. Le Q8 est animé par un V6 biturbo de 3 litres et 335 chevaux, plus sympathique que bestial, qui le propulse de 0 à 100 km/h en 6,3 secondes. Prestation convenable, sans plus. Le SQ8 promet de retrancher plus de deux secondes à ce chrono et de s’exécuter en 4,1 secondes grâce à son V8 biturbo de 4 litres et 500 chevaux. Audi affirme enfin que le RS Q8 bouclera le même exercice en 3,8 secondes, animé par une version plus poussée du même moteur, qui produit 591 chevaux. Là on parle.

Pour simplifier, le RS Q8 possède déjà les versions les plus achevées des composantes qui rehaussent les performances et le comportement. Par exemple, une suspension à ressorts pneumatiques réglable sur une hauteur de 9 cm, huit modes de conduite, dont un pour le tout-terrain (c’est un VUS, après tout), des modes RS1 et RS2 entièrement configurables et accessibles par un bouton au volant, quatre roues directrices, de larges pneus de taille 295/40 R22 et des freins métalliques plus grands. Des sièges sport plus sculptés sont installés sans frais, tandis que des pneus de taille 295/35 R23 peuvent être montés en option.

On peut également lui ajouter un système antiroulis électronique et un différentiel arrière avec transfert de couple en continu, inclus au groupe Dynamique de 7 300 $, et aussi d’immenses freins à disque carbone-céramique de 400 mm à l’avant et 370 mm à l’arrière, pincés par des étriers à dix pistons, pour la modique somme de 10 500 $. Aussi, un échappement sport avec des embouts noirs pour 1 200 $. La calculatrice s’emballe.

Sobres et modernes

Le Q8 et ses variantes plus corsées partagent le même habitacle cossu, spacieux et confortable. Selon la logique du statut et du prix, le RS Q8 profite cependant d’une série de touches qui soulignent son pedigree sportif et qui soignent son exclusivité. Pour tous, les grands écrans tactiles sur la console sont magnifiques. Leurs surfaces noires laquées se couvrent toutefois rapidement d’empreintes de votre index à force d’utiliser commandes et menus. Sur le grand écran numérique de 12,3 pouces du conducteur, des tableaux RS affichent une kyrielle de données telles que les chronos sur circuit, le couple, la pression des pneus et la température des organes vitaux. L’affichage tête-haute présente lui aussi des tableaux RS.

Les sièges avant des Q8 et SQ8 sont confortables et cintrés, juste ce qu’il faut. Ceux du RS Q8, plus sculptés, peuvent être ventilés et même dotés de fonctions de massage en option. La position de conduite est sans reproche, les places extérieures arrière, spacieuses et confortables, et l’ouverture, agréablement large sous le hayon arrière. On allonge la soute à bagages en repliant les dossiers découpés en sections 60/40.

Le Q8 impressionne par son silence et son aplomb sur autoroute, mais sa distance d’arrêt de 44 mètres en freinage à 100 km/h est décevante à cause de ses pneus à indice d’usure élevé (560). C’est une autre histoire sur route sinueuse où il s’inscrit en courbe et pivote sans le moindre sous-virage. Il doit une part de cette agilité à ses quatre roues directrices et ses frères font sûrement mieux, un ou deux crans plus haut.

Comble d’ironie, même avec toutes les options imaginables, le RS Q8 est une espèce d’aubaine à plus de 160 000 $, face à des Bentley Bentayga et Lamborghini Urus qui se vendent deux fois le prix, avec la même architecture et la même base mécanique.

Feu vert

Feu rouge

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