Subaru WRX - En transition
Apparue en 2015, la berline sportive de Subaru n’a pas connu de révolution depuis. Dans l’industrie automobile, six ans d’existence peuvent représenter une éternité, d'autant plus que la concurrence n’est pas restée les bras croisés. Si la Ford Focus RS, arrivée après cette génération de WRX et STI, a rapidement abandonné le combat, les Honda Civic Type R et Hyundai Veloster N sont plus récentes. Sans oublier la Volkswagen Golf R dont l’arrivée est imminente.
Pourtant, la WRX et la STI se défendent encore remarquablement bien. Grâce à leur format pratique, leur coffre logeable (340 litres) et leur habitacle suffisamment spacieux pour accueillir quatre adultes, les deux autos soignent leur polyvalence. Sans oublier le rouage intégral à prise constante, d’une efficacité à toute épreuve, qui les rend efficaces et sûres été comme hiver.
C’est surtout à l’intérieur que les deux berlines peinent à cacher leur âge. L’habitacle, au design plutôt daté, ne peut plus rivaliser avec des modèles plus récents. Au moins, cette simplicité apparente permet de profiter d’une bonne ergonomie, avec des boutons physiques faciles à actionner. D’ailleurs, une fois sur la route, le niveau sonore risque de vous déplaire, les deux autos souffrant de bruits de roulement trop présents à vitesse d’autoroute.
Toujours dans le coup
Sous le capot, on retrouve deux blocs bien connus, dont les pistons sont évidemment disposés à plat. Pour la WRX, le moteur de 2 litres turbocompressé développe 268 chevaux et 258 lb-pi de couple. Ce dernier peut être jumelé à une boîte manuelle à 6 rapports ou à une automatique à variation continue. Habituellement employée sur des véhicules plus utilitaires, la CVT n’est pas vraiment la transmission qui donne le plus de plaisir à son conducteur.
Cela dit, Subaru parvient à déjouer les préjugés dans la WRX. Bien aidée par la force du moteur, la boîte ne fait pas hurler le 4 cylindres inutilement et sa calibration n’appelle aucune critique. Pour ceux qui aiment conduire avec trois pédales, mieux vaut opter pour la manuelle à 6 rapports. Une transmission un peu datée toutefois, qui souffre d’un levier un peu accrocheur et d’une pédale d’embrayage manquant de progressivité.
Du côté de la STI, le moteur retenu est également un 4 cylindres turbocompressé, mais de 2,5 litres. Les performances font logiquement un bond en avant, avec 310 chevaux et 290 lb-pi disponibles sous le pied droit. Pour envoyer toute cette cavalerie aux quatre roues, pas de compromis possibles puisque la boîte manuelle à 6 rapports reste la seule disponible.
Au quotidien, la différence entre les deux motorisations n’est pas énorme. La STI possède plus d’allonge à haut régime et sa puissance maximale est aussi obtenue plus haut (6 000 tr/min contre 5 600 tr/min pour la WRX). La spécificité de la STI se remarque surtout quand on s’attarde sur ses trains roulants. Avec un tarage de suspension nettement plus ferme, elle propose une tenue de route plus tranchante, et se montrera plus rapide en conduite sportive sur des routes sinueuses. Par contre, cette efficacité s’obtient au prix d’un roulement trop dur pour les routes québécoises. Plus fatigante lorsque la route devient mal revêtue, la STI perd des points face à une WRX plus conciliante. Mais n’ayez crainte, peu importe le modèle choisi, les capacités dynamiques demeurent actuelles, la WRX comme la STI étant capables d’adopter un rythme soutenu sans aucune difficulté.
Et demain?
Lorsque nous avons demandé à Subaru Canada si des changements étaient prévus pour 2022, leur silence nous a mis la puce à l’oreille. Après six ans de bons et loyaux services, et en dépit de ventes qui demeurent fortes au Québec, il est temps de se renouveler pour ne pas laisser la concurrence prendre ses aises.
Au moment d’écrire ces lignes, nous ne pouvons pas vous certifier que le duo WRX/STI sera bel et bien renouvelé pour l’année-modèle 2022. Néanmoins, plusieurs rumeurs concordantes laissent entendre que Subaru pourrait frapper un grand coup avec deux nouvelles moutures utilisant une nouvelle plateforme. La base moteur retenue serait le 4 cylindres 2,4 litres turbo déjà monté dans la Legacy, l’Outback et l’Ascent. Profondément remanié, il serait en mesure de développer jusqu’à 400 chevaux, ce qui ferait de la future STI la compacte sportive la plus puissante du marché, loin devant la Civic Type R, la Veloster N et la Golf R.
Côté design, on suppose que Subaru rajeunirait son duo mythique en puisant son inspiration du côté du concept VIZIV Performance, aux lignes plutôt radicales et trapues. On s’attend aussi à un habitacle profondément revu, avec une qualité de finition rehaussée et un dessin modernisé. Sans oublier les nouvelles technologies, désormais indispensables, avec un système multimédia remis au goût du jour.
Feu vert
- Toujours dans le coup dynamiquement
- Moteurs volontaires et performants
- Pratique et utilisable toute l’année
Feu rouge
- Habitacle daté et bruyant à haute vitesse
- Boîte manuelle un peu accrocheuse
- Roulement ferme (STI)