Toyota C-HR - Le mouton noir

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Jean-François Guay

Toyota a l'habitude de dominer les segments où ses modèles sont inscrits. Au registre des ventes : la Camry, la Corolla, le Highlander, la Sienna, le RAV4 et le Tacoma sont de gros joueurs dans leur catégorie. En somme, il est plutôt rare qu'un véhicule arborant le logo du géant japonais tire de la patte dans un groupe donné. Pourtant, il en existe un! Le nom de ce mouton noir : C-HR (pour Coupé-High Rider).

À sa défense, il faut dire que la conception du C-HR remonte au milieu des années 2010 et que ce modèle devait faire partie, à l'époque, de la marque Scion - la division « jeunesse » de Toyota. On connaît la suite... Scion a été dissoute en 2016 et Toyota a récupéré, entre autres, le C-HR et le coupé F-RS (maintenant appelé GR 86) pour les inclure dans sa gamme.

Pourtant, le C-HR a plusieurs atouts pour se faire désirer. Ce VUS sous-compact a une belle gueule, il est fiable et sa conduite s'avère plutôt amusante. En contrepartie, ses tarifs restent corsés et il ne possède pas de rouage intégral (même en option) alors que la plupart de ses rivaux offrent ce dispositif fort apprécié par les automobilistes québécois. Et le C-HR vendu en Amérique du Nord ne sera jamais pourvu d'un rouage intégral puisque son moteur de 2 litres est incompatible avec un tel mécanisme. En Europe, seul le C-HR animé par un moteur turbo de 1,2 litre (116 chevaux) avec une boîte CVT propose (ou a déjà proposé) la traction intégrale sur des marchés ciblés.

Bousculade en vue

Il y a fort à parier que le C-HR n'aura pas de descendance. D'autant plus qu’avec l’arrivée du nouveau Corolla Cross, il est probable que l’écrasante majorité des acheteurs optent pour le nouveau venu. Quant au Yaris Cross, vendu en Europe, il est peu probable qu'il débarque chez nous puisque la Yaris régulière a été radiée du parc automobile nord-américain l'an dernier.

Afin d'évaluer les dimensions des véhicules Toyota les uns par rapport aux autres, sachez que le C-HR mesure 4,35 mètres de long tandis que le Corolla Cross et le Yaris Cross ont une longueur respective de 4,46 mètres et 4,18 mètres. Pour sa part, le RAV4 mesure 4,59 mètres tandis que la Corolla Hatchback fait 4,37 mètres. D’ailleurs, il ne faudrait pas oublier l'arrivée prochaine du bZ4X, un VUS électrique dont la taille s’apparente à celle du RAV4. Bref, une guerre fratricide se pointe à l'horizon chez Toyota...

Comportement routier étonnant

Sous le capot d'un véhicule aussi anticonformiste, on pourrait croire que la puissance du quatre cylindres de 2 litres dépasse 144 chevaux... Mais non. Quoi qu'il en soit, la vigueur de ce moteur est amplement suffisante même si le C-HR prend dix longues secondes pour accélérer de 0 à 100 km/h. Ailleurs sur la planète, Toyota propose, depuis l'an dernier, une motorisation hybride de 2 litres et 184 chevaux. Il va sans dire que la venue de cette motorisation chez nous donnerait un second souffle à la carrière du C-HR.

La carrosserie a bien vieilli au fil des ans même si le design tarabiscoté de la partie arrière apporte son lot d'inconvénients. En effet, la petitesse des vitres latérales arrière et de la lunette rogne le champ de vision extérieur aux trois quarts arrière. Pour ce faire, le conducteur devra y regarder à deux fois avant de faire un dépassement sur l'autoroute. Il va sans dire qu'une caméra latérale d'angle mort serait la bienvenue même si des détecteurs conventionnels équipent les versions plus cossues (XLE et Limited).

Au cours des dernières années, l'agrément de conduite des produits Toyota a fait des progrès notables. Le C-HR fait partie des modèles qui ont amorcé cette nouvelle tendance. Bien campé sur ses pneus de 17 ou 18 pouces, ce petit VUS aborde les virages avec aplomb grâce à un centre de gravité relativement bas. Inutile de dire que ce VUS à vocation urbaine n'a pas été conçu pour rouler en terrain accidenté comme un Jeep Compass ou un Subaru Crosstrek.

Parmi les points forts, mentionnons le confort des sièges, la douceur de la suspension, la bonne insonorisation du soubassement et l'orientation du tableau de bord vers le conducteur. Par contre, le C-HR provoque quelques irritants dus à la faible hauteur intérieure du coffre à bagages et à l'accès étriqué à la banquette arrière. De même, on ne peut passer sous silence l'emplacement excentrique des poignées de portes arrière, lesquelles sont exposées à la neige et à la glace en hiver, et pratiquement inaccessibles aux jeunes enfants. En conclusion, le C-HR souffre de défauts trop marqués pour se montrer compétitif dans une catégorie où les très bons joueurs ne manquent pas. Si vous cherchez un multisegment urbain plus intéressant, regardez plutôt du côté des Nissan Kicks, Mazda CX-3 et Kia Soul qui vous en offriront bien plus pour un prix similaire.

Feu vert

Feu rouge

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×