Porsche Panamera 2010, une voiture d'anthologie
L’une des voitures les plus attendues de la dernière année est certainement la Porsche Panamera, la première berline à jamais être produite par ce prestigieux constructeur. Avant le dévoilement de ce modèle, les rumeurs les plus folles fourmillaient sur l'Internet et les dessins tous aussi extravagants les uns que les autres nous montraient plus ou moins une version berline de la 911. Lorsque la version définitive a été dévoilée, on était loin du compte.
En effet, cette voiture se présente avec une silhouette que l'on peut interpréter ou apprécier de multiples façons. De l'arrière, la majorité des gens la trouve élégante. De l'avant, les avis sont plus partagés alors que certains trouvent une trop étroite ressemblance avec la 911 tandis que l'autre moitié est en accord avec cette présentation. Par contre, vue de profil, elle semble balourde et déséquilibrée sur le plan visuel. Mais comme plusieurs autres voitures au dessin particulier, cette Porsche Panamera est plus élégante lorsqu'on la voit sur la route et encore davantage lorsqu'elle roule.
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Mais peu importe qu'on apprécie sa silhouette, un fait demeure : il s'agit d'une voiture extraordinaire à plus d'un point de vue. Maintenant que j'ai vendu le punch, voici les faits.
Un habitacle intimiste
La première chose qui nous frappe lorsqu'on prend place à bord, c'est le confort des sièges qui nous enveloppent et nous supportent aussi bien au chapitre des jambes que latéralement. Comme toute voiture allemande qui se respecte, le support est ferme, mais nullement inconfortable. La second chose qui nous vient à l'esprit est le sentiment d'intimité avec l'ensemble de la voiture puisque les larges piliers A et B semblent se refermer sur nous pour former un cocon protecteur nous isolant du reste du monde. Claustrophobe s'abstenir.
Malgré tout, même les personnes de grande taille s'y trouveront à l'aise et les places arrière ne sont pas mauvaises non plus et ce même si vous êtes de taille supérieure à la moyenne. Il s'agit par ailleurs d'une voiture quatre places seulement puisque la console centrale avant se prolonge jusqu'à l'arrière et les deux sièges arrière sont de type baquet pour assurer un meilleur support et plus confort. Soulignons au passage la qualité des matériaux et de la finition.
Il est facile de savoir que nous sommes au volant d'une Porsche, en constatant que le cadran indicateur principal est un très imposant compte-tours placé en plein centre de la nacelle des instruments. Et pour respecter la tradition, la clé de contact est toujours à gauche. Une autre chose démarque cette voiture des autres, c’est la double rangée de boutons placée de chaque côté du levier de vitesses. À prime abord, cela est passablement intimidant, mais cette disposition est très logique et on s'y retrouve plus facilement que dans la dispersion des commandes d'une Honda Accord par exemple.
Bref, c'est une voiture pour conducteur et tout est placé pour assurer une conduite efficace et confortable. Notre voiture d'essai était également dotée de l'option Pack Sport Chrono identifiée par la présence d'un cadran circulaire analogique monté en plein centre de la partie supérieure de la planche de bord. Ce système permet d'optimiser sa conduite en piste et de modifier au besoin les différents réglages électroniques que permettent les nombreux accessoires électroniques d'aide au pilotage incorporé dans la voiture. Par contre, sur notre voiture, pas moyen de le faire fonctionner…
Le petit moteur
Notre voiture d'essai était la version 4S qui représente à mon avis le meilleur compromis quant au choix d'achat d'une Panamera. Son rouage intégral est exceptionnellement efficace tandis que son moteur V8 4,8 litres de 400 chevaux est plus qu'adéquat tant au chapitre des reprises et des performances. Par contre, il s'agit du petit moteur de la gamme. En effet, si vous êtes du type pressé et passablement fortuné, vous pourrez commander la version Turbo dont le moteur V8 de 4,8 litres produit 500 chevaux. Mais la facture est également passablement spectaculaire avec un prix de base de plus de 150 000$, soit tout près de 30 000$ de plus que la 4S.
Dans les deux cas, ces modèles sont tous équipés de la boîte de vitesse PDK à 7 rapports qui s’utilise en mode manuel ou automatique. Le passage des rapports est ultrarapide et sans coupure de puissance. L’étagement des 6 premiers rapports est sportif – la vitesse de pointe est atteinte en 6e. La 7e est un rapport long qui autorise une baisse de la consommation. Et pour la petite histoire, PDK est l’abréviation de Doppelkupplung ou double embrayage en allemand.
Comme son nom l'indique, elle est conçue avec deux embrayages. Ce double embrayage relie les deux sous-boîtes via 2 arbres de commande indépendants (l’arbre 1 tourne à l’intérieur de l’arbre 2, évidé à cet effet), qui transmettent le couple moteur en alternance. La force du moteur est toujours transmise par l’une des sous-boîtes et son embrayage, le rapport directement supérieur étant « en attente », prêt à être activé dans la seconde sous-boîte. Les changements de vitesse s’effectuent en quelques millièmes de seconde.
L’embrayage 1 commande la première sous-boîte pour les rapports impairs (1, 3, 5, 7). L’embrayage 2 commande la deuxième sous-boîte pour les rapports pairs (2, 4, 6) et la marche arrière. Le rapport engagé est affiché au tableau de bord. En plus, si vous optez pour l’option Sport Chrono Plus dédié comme c’était le cas sur notre voiture d’essai, la boîte PDK propose une fonction « Launch Control ». Cette dernière favorise les accélérations départ arrêté et rend le passage des rapports plus dynamique en mode automatique. En mode manuel, le passage des rapports est encore plus rapide. Soulignons en terminant que le passage des rapports peut être totalement automatique, géré par des boutons montés sur le volant ou en manipulant le levier de vitesse. Vous le poussez vers l’avant pour monter les rapports et le tirer vers l’arrière pour rétrograder.
Bon sang ne saurait mentir
On peut accuser la compagnie Porsche de bien des choses, on peut également ne pas être d'accord avec leurs stylistes, ou encore avec les politiques de groupes d'options aux prix exorbitants, mais force est d'admettre que ses ingénieurs sont capables de concocter des voitures qui ne sont pas piquées des vers. En effet, même si elles ne semblent pas trop plaire par leur look à part, même si une fois en place on se sent quelque peu intimidé par le caractère enveloppant de l'habitacle, une fois le moteur en marche et que la voiture roule, c'est un ravisissement total.
Vous prenez votre Panamera pour aller faire des courses, vous rendre à votre travail ou tout simplement pour visiter des amis ? Elle se montre docile comme une berline soporifique d'origine nipponne. Le moteur ronronne sans ennui, l'habitacle est confortable et la climatisation correcte. De plus, la voiture se conduit au doigt et à l'œil et elle surprend par son agilité et sa capacité à se faufiler dans la circulation. Le moteur est passablement souple à bas régime et on ne doit pas attendre qu’il monte en régime pour pouvoir obtenir des accélérations intéressantes, un critère essentiel en conduite urbaine.
Mais je suis persuadé que personne ne va se procurer une voiture de ce caractère et de ce prix pour aller faire ses emplettes. C'est une voiture de performances capable d'impressionner le plus blasé en la matière. Il est certain que ses dimensions et son poids ne la rendent pas aussi agile qu'une 911, mais elle est capable de se défendre plus qu'honorablement que ce soit sur une autoroute européenne à grande vitesse, un circuit routier en parc fermé ou encore une route sinueuse. La rigidité de la plate-forme est impressionnante tout comme le réglage des suspensions et leur efficacité. Bien entendu, la présence de pneus sport vient contribuer à ce tout. Les performances sont naturellement au rendez-vous et bien qu'il s'agit du moteur le plus modeste de la famille, il faut un peu moins de cinq secondes pour atteindre les 100 km/h départ arrêté. Et si vous promettez de ne pas le dire à la police, la vitesse de pointe est de 282 km/h !
Et malgré ces performances, la consommation est tout de même passablement raisonnable pour une voiture de performances puisque nous avons enregistré une moyenne de 11,5 litres aux 100 km. Bien entendu, un tel moteur s'abreuve au super et les litres au 100 km vont s’élever si on roule agressivement.
En conclusion, malgré son prix qui est tout de même corsé vous l'avouerez et sa silhouette pour le moins particulière, les qualités techniques et dynamiques de cette voiture en font déjà un modèle qui passera à la légende. Et c'est l'une des seules berlines cinq portes capables de joindre l'utile au très agréable. Il y a un fort prix à payer, mais cette voiture en vaut la peine.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Porsche Panamera 2010 |
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Version à l'essai | 4S |
Fourchette de prix | 115 100 $ – 155 000 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$147,000 |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 4 ans/80 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12.9 / 8.3 / 11.5 L/100km |
Options | Groupe Sport Chrono Plus, Sièeges Sport , Systèeme navigation GPS |
Modèles concurrents | Audi A8, Aston Martin Rapide, Bentley Continental GT, Mercedes-Benz Classe S |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |