Nissan Armada - Grand pas pour le modèle, petit pas pour le segment

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Louis-Philippe Dubé

Le Nissan Armada survit dans le catalogue Nissan et tente toujours de rivaliser dans le segment des utilitaires plein format pour une autre année, tout comme son cousin plus bourgeois, l’Infiniti QX80. La demande pour ces mastodontes est palpable, et il y a un certain intérêt pour le constructeur nippon à maintenir une présence dans ce créneau.

En réponse aux offensives des concurrents tels que le Chevrolet Tahoe et le Ford Expedition, et la venue prochaine de nouveaux joueurs comme les Jeep Wagoneer et Grand Wagoneer, Nissan a donné à l’Armada 2021 quelques chevaux de plus et un relooking intérieur et extérieur. Une cure dont le modèle avait grandement besoin. Mais un an après cette opération, nous nous demandons encore si celle-ci est suffisante pour garder l’Armada à flots.

Un bon groupe motopropulseur

Une chose qui a toujours fait partie de l’ADN de l’Armada est une motorisation qui a du cran. Cette année, les conducteurs de cette montagne sur roues ont droit à toute la férocité d’un V8 5,6 litres qui déballe 400 ch et 416 lb-pi de couple, la même prestation que le QX80 à ce chapitre. La cavalerie est envoyée à une transmission automatique à sept rapports, une caractéristique plutôt unique dans la gamme Nissan, qui s’appuie généralement sur des boîtes à variation continue. L’Armada, tout comme le QX80, est armé d’un système 4x4 avec mode Auto, ainsi que des gammes hautes (4H) et basses (4L).

À priori, la puissance et le couple déployés par le V8 sont amplement suffisants pour mouvoir les 6 000 lb de ce « mur dans le vent » qu’est l’Armada. Les changements de rapport se font de manière fluide et les accélérations sont surprenantes considérant le format et l’aérodynamisme discutable. Une capacité de remorquage de 8 500 livres est incluse, soit une donnée impressionnante même dans ce segment.

Là où ça accroche, c’est sur le plan de la dynamique de conduite. L’Armada et le QX80 sont construits sur un châssis en échelle, ce qui constitue un élément garant de robustesse. Par contre, le comportement routier en souffre. Sur des routes saccadées ou sur une autoroute au tablier un peu vieilli, l’Armada procure un confort de roulement raboteux. La direction est également très légère, une caractéristique qu’un VUS de ce format peut se permettre, mais sur l’Armada c’est un peu trop.

Le système 4x4 est compétent sur les sentiers et vous permettra de circuler sur les routes enneigées avec peu de tracas, sachez cependant qu’il n’offre pas tous les modes dont ses rivaux disposent pour diverses situations, c’est un système 4x4 de base. Les  dispositifs de sécurité active sont nombreux. Certains sont très efficaces, notamment le système de freinage d’urgence, qui a su stopper notre Armada à toute vitesse sur la route avec un freinage brusque, mais sécuritaire, lorsqu’un véhicule s’est immobilisé d’urgence devant nous. L’assistance de maintien sur la voie, elle, est un peu capricieuse et intervient souvent – (l’Armada est un véhicule très large, après tout).

Un habitacle renouvelé, mais toujours un peu vieillot

Si l’habitacle de l’Armada 2020 avait l’air d’avoir été conçu en 1998, le nouvel intérieur a gagné en modernité. Hélas, mis à part le nouvel écran du système d’infodivertissement qui trône en haut de la planche de bord, cet habitacle ne peut pas être qualifié de moderne. Il ne rejoint pas le calibre de ses rivaux du côté des marques américaines sur ce plan. Pour le QX80, c’est invariablement le fameux design à deux écrans qui règne, un agencement à l’utilité discutable.

Dans l’espace intérieur étonnamment vaste de l’Armada, le conducteur profite d’une position de conduite surélevée dans un siège revêtu d’un cuir matelassé fort confortable, une caractéristique partagée dans l’ensemble de la sellerie du véhicule. Un seul petit irritant dans ce poste de conduite : le volant, qui est anormalement mince, s’apparente à celui d’une compacte. Ceci peut paraître anodin, mais dans un VUS dit cossu de cette grosseur, il serait bon d’avoir une meilleure prise sur le volant.

Les défauts que nous reprochions à l’Armada - le look de son habitacle et son comportement routier rustre - n’ont pas disparu, mais semblent avoir perdu de leur ampleur avec les récentes améliorations apportées au modèle. Au final, lui et son homologue QX80 marient toujours le luxe et l’utilité d’une manière un peu plus primitive que les ténors du segment qui ne font que gagner en modernité, en confort et en valeur. En revanche, si vous désirez sortir du lot, sachez que ces camions sont moins populaires, donc finalement plus exclusifs en leur genre.

Feu vert

Feu rouge

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