Honda Odyssey - Traditionnellement viable
Il y a maintenant 27 ans que Honda commercialise l’Odyssey chez nous. D’abord introduite sous forme de monospace à moteur quatre cylindres et sans portières coulissantes, elle s’est ensuite harmonisée à ce que l’Amérique proposait de mieux en matière de fourgonnette familiale. De nos jours, elle jouit d’une enviable réputation qui explique son succès comme sa faible dépréciation. Toutefois, dans un marché ne comptant désormais que quatre constructeurs, Honda se retrouve soudainement avec un produit qui n’est plus avant-gardiste.
Débarquée très tôt en 2021, la cuvée 2022 de l’Odyssey ne change guère. Les légères retouches apportées l’an dernier sur un modèle très faiblement diffusé en raison de la pandémie auront incité le constructeur à passer très rapidement à un modèle de nouveau millésime, permettant du coup aux acheteurs de profiter d’un véhicule « de l’année » pendant 18 mois. Les retouches apportées en 2021 accompagnent également l’élimination des modèles LX et EX de base, faisant passer le prix de base d’environ 38 000 $ à 45 000 $ (transport et préparation inclus).
Niveler vers le haut
Honda explique bien sûr cette approche en affirmant que la majeure partie des ventes s’effectue sur les moutures plus luxueuses, parce que les familles d’aujourd’hui ont soif de luxe et de confort. Et sur ce point, ces stratèges n’ont pas tout à fait tort. En effet, lorsqu’il est question de ventes au détail, les acheteurs ne choisissent que très rarement une version de base. Cela dit, l’élimination de ces dernières permet aussi à Honda de faciliter la gestion des unités pour ses concessionnaires tout en augmentant son seuil de rentabilité.
En optant pour une Odyssey, on obtient désormais de série un système de divertissement à l’arrière (sauf EX-L Navi), les portes coulissantes à commande électrique, ainsi que la possibilité d’accueillir jusqu’à huit occupants grâce à une banquette de seconde rangée ingénieusement pensée, qui permet d’accéder à la troisième sans devoir démanteler le siège d’appoint y étant installé. On peut d’ailleurs mentionner que l’ergonomie demeure l’un des points forts de ce véhicule, avec lequel la famille profite d’une foule de gadgets pratiques, à condition bien sûr d’y mettre le prix. Par exemple, la version Touring comprend le dispositif CabinWatch qui affiche sur l’écran central une vue parfaite des rangées arrière. Puis, le système CabinTalk amplifiera votre voix à travers les haut-parleurs afin de communiquer avec les passagers arrière sans hausser le ton.
Le poste de conduite est de son côté un véritable havre de paix où le confort est exceptionnel. Bien que chargée, la console centrale qui englobe l’écran, les commandes de ventilation et le levier de vitesses à bouton-poussoir s’avère intuitive et facile à manipuler. Bien sûr s’y intègrent les applications Apple CarPlay et AndroidAuto, de série sur tous les modèles. Retenez cependant qu’avec du verre acoustique à l’avant et aux vitres de portière, l’insonorisation de la Touring s’en voit nettement optimisée, vous laissant ainsi jouir du système audio de 550 watts lui étant exclusif.
Pas d’hybride ni d’intégrale
Conservant comme seule motorisation un puissant V6 de 3,5 litres, l’Odyssey perd l’avantage du meilleur rendement énergétique qu’on lui accordait il y a quelques années. Il faut dire que Chrysler et Toyota proposent aujourd’hui des options hybridation permettant de maintenir des moyennes de consommation bien en deçà de celle de l’Odyssey, qui oscille entre 10 et 11 litres aux 100 km. Accordons tout de même à Honda l’avantage d’une fourgonnette qui se démarque au chapitre du comportement routier, avec une puissance notoire et une maniabilité supérieure à la moyenne. Vous y apprécierez notamment la précision de la direction ainsi que sa grande stabilité, deux points dont la Sienna ne peut se vanter. Vous constaterez aussi la qualité d’assemblage se traduisant par l’absence de craquements et bruits de caisse, certainement plus difficiles à éliminer dans une fourgonnette que dans une berline.
À l’inverse de Chrysler et Toyota, Honda n’offre pas non plus de rouage intégral. Un choix assurément économique sachant qu’il se vend douze fois plus d’Odyssey aux États-Unis qu’ici, au Canada. D’ailleurs, l’Odyssey et la Pacifica se disputent là-bas la position de tête du segment, alors que la Sienna est loin derrière. Pour la majorité des acheteurs, l’absence des quatre roues motrices n’est donc pas dramatique, d’autant plus qu’avec cette fourgonnette, l’effet de couple en accélération n’est pas un irritant. Retenez que l’Odyssey demeure la plus intéressante des fourgonnettes sur le plan dynamique et qu’en dépit d’une facture initiale salée, le coût de revient à long terme - considérant la dépréciation et les coûts d’entretien - est certainement moindre que chez Chrysler.
Feu vert
- Espace et aménagement
- V6 puissant et agréable
- Fiabilité remarquable
- Faible dépréciation
Feu rouge
- Technologie mécanique conservatrice
- Pas de rouage intégral
- Prix d’entrée à plus de 40 000 $