Ferrari F8 - Une constante évolution

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Gabriel Gélinas

Chez Ferrari, l’évolution est constante pour toutes les lignées de modèles, et elle l’est particulièrement dans le cas des sportives à moteur central. C’est la raison pour laquelle la F8 Tributo représente une évolution de la 488 GTB qui a reçu le moteur de la 488 Pista, alors que de nombreuses modifications ont été apportées à son aérodynamique, son châssis et à sa boîte de vitesses. Quant au nom F8 Tributo, il a été choisi en hommage à son moteur V8, le plus puissant de l’histoire de la marque.

Ferrari court non seulement en formule 1, mais aussi dans les catégories GT, ce qui lui permet d’optimiser constamment la performance de ses voitures de course et ses modèles de série. C’est pourquoi la F8 Tributo se différencie autant de sa devancière, son aérodynamique ayant été dictée par la performance sur circuit. À l’avant, on remarque les petites ouvertures pratiquées au-dessus des blocs optiques, servant au refroidissement des freins, tandis que la partie arrière arbore un diffuseur dérivé de la 488 Challenge.

Le look est particulièrement frappant et on aime beaucoup les feux ronds qui évoquent la première Ferrari 308, ainsi que la lunette arrière en Lexan dont les ouvertures permettent d’admirer le moteur, comme sur la mythique F40. Les jantes en alliage forgé sont tout simplement magnifiques, et il est possible d’opter pour des jantes en fibre de carbone, inaugurées sur la 488 Pista.

Un véritable cockpit

L’offre de la F8 est doublée par la Spider dont le toit rigide-rétractable se replie ou se déploie en une quinzaine de secondes, même lorsque la voiture est en mouvement à basse vitesse. La Spider étant dépourvue de la lunette arrière de la Tributo, on doit obligatoirement soulever un capot pour admirer le moteur. Qu’il s’agisse de la Tributo ou de la Spider, l’habitacle évoque un véritable cockpit avec le volant sport qui regroupe les principales commandes, notamment celle des essuie-glaces et des clignotants.

C’est aussi au moyen d’un bouton localisé sur le côté gauche du volant que l’on commande le démarrage du moteur, alors que le sélecteur de modes de conduite se trouve sur le côté droit. Pour enclencher la boîte de vitesses, il suffit d’appuyer sur le bouton placé sur le pont central et de passer les rapports au moyen des palettes au volant. Ou de laisser la boîte à sept rapports faire le travail en mode automatique…

Docile et furieuse à la fois

Lors de la conduite en zones urbaines, en mode Automatique, on remarque que la boîte à double embrayage égrène les rapports rapidement afin que le moteur tourne à bas régime pour réduire la consommation. Il n’est pas rare de s’apercevoir que la boîte est engagée sur le cinquième rapport même si la voiture ne roule qu’aux environs de 60 km/h. Dans ces conditions, l’auto se montre très docile et d’une facilité déconcertante à conduire malgré le fait qu’il s’agisse d’une sportive de très haut calibre. Dans ce contexte, il faut juste apprendre à moduler correctement la pédale de frein qui s’avère très sensible. Lorsque la qualité du revêtement laisse à désirer, il suffit d’activer le mode Bumpy Road qui permet de composer plus efficacement avec les inégalités de la chaussée. Bref, la F8 Tributo se montre relativement à l’aise dans la circulation dense.

Pour exploiter un tant soit peu le potentiel démentiel de cette sportive ultraperformante, mieux vaut mettre le cap sur un circuit où l’on peut apprécier au plus haut point la phénoménale poussée du V8 biturbo de 3,9 litres, ainsi que la réactivité du châssis. La F8 Tributo est aussi dotée d’un arsenal électronique complet qui se met au service de la performance. À titre d’exemple, le système Side Slip Control 6.1 permet de paramétrer l’angle de dérive maximal de la voiture dans les virages, alors que le Dynamic Enhancer commande le freinage sélectif des roues pour optimiser la motricité. Encore et toujours, le charme opère lorsqu’une Ferrari à moteur central peut s’exprimer librement dans un environnement contrôlé.

Au cours des récentes années, Ferrari a fait la transition des moteurs atmosphériques vers les moteurs suralimentés par turbocompresseur avec brio, mais une nouvelle transition est sur le point de débuter avec un éventuel passage à la motorisation hybride, déjà amorcée avec la SF90 Stradale. Ceci porte à croire que la descendante de la F8 Tributo ne sera peut-être plus animée par un V8 biturbo, mais plutôt par un V6 biturbo secondé par un ou des moteurs électriques, permettant ainsi de récupérer l’énergie cinétique lors de la décélération et du freinage afin de la redéployer au cours de l’accélération. Histoire à suivre.

Feu vert

Feu rouge

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