Mazda CX-3 - Pas mort, mais pas fort

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Guillaume Rivard

Depuis l’arrivée du chic et sportif CX-30 en 2020, le Mazda CX-3 semblait voir ses jours comptés. Et effectivement, la compagnie a décidé qu’il ne serait pas de retour pour l’année modèle 2022… aux États-Unis. Véritable échec commercial sur le marché américain, ce petit multisegment survit au Canada où la demande est beaucoup plus forte, toutes proportions gardées.

Or, le CX-3 n’est plus le joueur étoile qu’il était à la suite de son lancement comme modèle 2016. La concurrence frappe plus fort que jamais. Mazda le conserve aux côtés du CX-30 pour essentiellement les mêmes raisons que Chevrolet garde le Trax avec le Trailblazer et que Buick demeure fidèle à l’Encore malgré la venue de l’Encore GX. C’est un produit simple et très abordable qui peut encore séduire de premiers acheteurs ou ceux qui ne veulent pas se tourner vers un véhicule usagé.

Dans les ligues mineures

Le Mazda CX-3 possède de belles qualités, mais il ne peut plus rivaliser avec les VUS sous-compacts plus modernes, plus spacieux, plus conviviaux et plus compétents en général. Pensons au Subaru Crosstrek ou au Kia Seltos. Et avez-vous vu le Honda HR-V redessiné? Ces modèles des ligues majeures, ainsi que le CX-30, relèguent aujourd’hui le CX-3 dans les mineures où il côtoie les Ford EcoSport et Mitsubishi RVR de ce monde. Disponible avec un rouage intégral, il s’agit également d’une solution de rechange aux utilitaires à vocation citadine et exclusivement à traction comme le Hyundai Venue, le Toyota C-HR, le Nissan Kicks et le Kia Soul.

Le CX-3 ne cadre pas vraiment dans la stratégie actuelle de Mazda, qui tend à devenir une marque plus huppée avec des produits raffinés. Prenons son design, par exemple. Il n’est pas laid et on peut dire qu’il a sa personnalité, toutefois, il détonne avec la dernière évolution du langage « Kodo » de Mazda. L’habitacle, lui, n’a à peu près pas changé en six ans. Certes, la présentation et la finition sont louables, mais il n’y a plus d’effet « wow ». Regardez le combiné d’instruments démodé et qui manque d’informations. Au moins, la plupart des commandes sont intuitives et l’écran central n’a pas l’air d’une vulgaire tablette collée à la planche de bord.

Puisque l’on parle de ce dernier, le système d’infodivertissement n’est clairement pas un exemple à suivre. Il est plutôt lent à réagir et requiert des manipulations complexes pour obtenir ce que l’on désire. Ça devient vite frustrant en plus d’être une cause de distraction au volant. Si vous préférez utiliser Apple CarPlay ou Android Auto, c’est possible de le faire dans toutes les versions.

Une autre raison qui empêche le CX-3 de jouer dans la cour des grands, c’est son manque de confort sur de longues distances et surtout d’espace aux places arrière et dans le coffre. De grâce, n’imposez pas à vos passagers des sorties de plusieurs heures! Bien sûr, la banquette convient à des enfants, mais en vérité, le CX-3 n’est pas un véhicule familial. Il s’adresse nettement davantage aux célibataires et aux couples, encore faut-il que ceux-ci n’aient pas beaucoup de matériel à transporter, car le volume de chargement avec les dossiers en place frôle le ridicule.

Pour la conduite

Là où le Mazda CX-3 continue de dominer bon nombre de ses rivaux, c’est un niveau de l’agrément de conduite et de la maniabilité. Animé par un moteur à quatre cylindres de 2 litres qui répond sans délai quand on le sollicite, il démontre un beau côté fringant. Sa puissance de 148 ch et son couple de 146 lb-pi correspondent toujours à la moyenne de la catégorie, exception faite des modèles proposant un second, voire un troisième moteur. Une direction franche combinée à une suspension ferme (trop pour certains, en tout cas sur les chaussées détériorées) encourage aussi la conduite dynamique en ville comme sur les routes sinueuses.

On applaudit par ailleurs le CX-3 pour sa faible consommation d’essence (7,7 L/100 km en moyenne en version à traction ou 8,1 L/100 km avec le rouage intégral). Sa boîte automatique à six rapports est bien calibrée en ce sens et fait du bon boulot en général, malgré de petits accrocs occasionnels dans les premiers rapports. En revanche, le moteur a tendance à se montrer bruyant, constat amplifié par le manque d’insonorisation par rapport aux autres véhicules de Mazda. La garde au sol et la visibilité, sans être mauvaises, nécessitent parfois de redoubler de prudence.

En somme, le Mazda CX-3 est un multisegment frugal, sécuritaire et qui sait plaire aux amateurs de conduite. Cependant, il impose quand même plusieurs sacrifices au quotidien et il est de toute évidence moins raffiné que les nouveaux produits de Mazda. Bien qu’il poursuive sa route au Canada, c’est dans une classe inférieure de VUS sous-compacts qu’il faut le placer.

Feu vert

Feu rouge

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