Ferrari Portofino M - De modèle décrié à pur-sang en quelques années

On a tendance à croire que Ferrari est une compagnie plutôt conservatrice et, pourtant, elle a souvent essayé de lancer des produits que plusieurs qualifiaient de « fausses Ferrari ». On se rappelle la belle Dino, devenue iconique, alors qu'elle avait été mal accueillie à l’époque.

La plus récente voiture, chez Ferrari, à avoir reçu cette critique est la California. Quand Ferrari l’a mise sur le marché, certains ont crié à l’imposture ! Qu’est-ce qu’une voiture de grand tourisme décapotable avec un toit rigide vient faire dans la gamme Ferrari ?

Cette California, digne de la marque ou pas, a connu du succès et a été modifiée à plusieurs reprises, recevant un nouveau moteur, avant d’être réincarnée en un nouveau modèle, la Portofino. Eh bien, pour 2022, la Portofino n’est plus ! À la place, voici la Portofino M., le M signifiant Modificata en italien, ou « modifiée ». Bien que les modifications apportées n’aient rien de majeur, elles permettent à la Portofino de mériter d’être appelée un « pur-sang ».

Un look toujours aussi chargé

Par rapport à la Portofino, la Portofino M reste essentiellement inchangée, stylistiquement. Ainsi, quand on la regarde, on est confronté à une jolie silhouette typiquement GT. Ce qui est bien avec la Portofino, c’est qu’elle a un toit rigide qui se cache dans le coffre quand on sélectionne le mode « décapotable ». Ainsi, on a une allure d’enfer, peu importe la situation !

Malheureusement, ce look est quelque peu alourdi par les nombreux accents que Ferrari a mis un peu partout sur la voiture. Si son devant demeure typiquement Ferrari, les côtés sont affublés de lignes plus ou moins réussies. On comprend qu’elles sont là pour rehausser son aérodynamisme, néanmoins, il y aurait sans doute eu une manière de faire mieux.

L’habitacle de la Portofino n’a rien de particulièrement élégant. On a plutôt l’impression d’un mélange entre voiture de course et voiture de luxe. On a donc une planche de bord étrangement découpée, avec un écran multimédia large, bien que placé plutôt bas. On retrouve aussi un petit écran rectangulaire face au passager avant, une disposition également adoptée chez Porsche, qui permet de choisir la musique et de consulter d’autres paramètres. Le combiné d’instrumentation, lui, est occupé par un gigantesque cadran analogique intégrant le compte-tours. Ce dernier est entouré d’écrans numériques qui affichent les autres informations nécessaires à la conduite.

Mais bon, ce qui plait le plus chez Ferrari, ce sont leurs magnifiques volants, inspirés de la Formule 1. Par exemple, on démarre la voiture en appuyant sur le bouton rouge situé sur ce dernier. Nouveauté sur la Portofino M, on retrouve finalement le « manettino », une petite commande qui permet de changer les modes de conduite facilement. Habituellement réservée aux super voitures de la marque, c’est la première fois qu’une manette du genre se retrouve sur une Ferrari décapotable.

La Portofino offre techniquement quatre places, toutefois, les places arrière conviennent à peine à des enfants. Si vous reculez suffisamment votre siège à l’avant, vous ne pourrez pas assoir quiconque à l’arrière. Reste que les sièges avant sont vraiment confortables, supportant le conducteur à merveille, même sur les longs trajets.

Une mécanique un peu plus épicée

La Portofino est mue par un merveilleux moteur Ferrari qui fait saliver quiconque connaît la mécanique. Il s’agit d’un V8 biturbo de 3,9 litres, moteur qui a été hautement récompensé lors de sa sortie. Il produit plus de 612 chevaux et 561 lb-pi de couple.

Nouveauté sur la Portofino M, la puissance maintenant acheminée aux roues arrière à l’aide d’une boîte à double embrayage comptant huit rapports, directement inspirée des transmissions actuellement utilisées en Formule 1.

Bien entendue, la Portofino M emploie également une suspension parmi les plus raffinées de la planète, ce qui lui confère une tenue de route franchement impressionnante, qui vient se combiner à une direction précise difficile à égaler. Encore mieux, Ferrari arrive à offrir une conduite céleste sans pour autant compromettre le confort puisque, ne l’oublions pas, la Portofino n’est pas une voiture de course à la base.

Avec l’arrivée de cette transmission à double embrayage et de la légendaire manette qui contrôle les modes de conduite, la Portofino M ajoute les ingrédients qui lui manquaient pour compléter l’expérience Ferrari. On cessera de la traiter d’impostrice pour finalement apprécier pleinement le produit fantastique que Ferrari est arrivée à créer : une GT décapotable qui offre la conduite d’une vraie Ferrari.

Feu vert

• Mécanique divine
• Conduite précise
• Parfaite pour les balades

Feu rouge

• Style extérieur chargé
• Très dispendieuse