McLaren 720S/765 LT/Artura - Fuite en avant
Durant sa première décennie, McLaren Automotive a connu une progression phénoménale, créant trente voitures différentes et les produisant à plus de vingt mille exemplaires. Parmi elles, cinq voitures de course qui ont multiplié les victoires et une brochette de grandes sportives qui ont repoussé les limites de la performance et du raffinement, assorties de prix dans les sept chiffres, soit les Elva, P1, Senna et Speedtail. Or, le constructeur britannique au nom mythique lance maintenant une voiture entièrement inédite qui amorce pour lui un tout nouveau chapitre, placé résolument sous le signe de l’électrification.
Cette voiture s’appelle Artura, un nom qu’on peut trouver étonnant ou bizarre, qui signifierait « noble » dans la tradition celtique. L’Artura se retrouve dans une catégorie nouvellement baptisée Supercars, avec les 720S, 720S Spider et 765LT qui marqueront sans doute l’apogée des premières McLaren de l’ère moderne, toutes propulsées par des V8 à double turbo montés en position centrale. Des bolides qui descendent tous de la (MP4) 12C qui a lancé le bal en 2011.
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D’abord l’hybridation
La nouvelle Artura se démarque nettement de ses aînées par son groupe propulseur hybride rechargeable construit autour d’un V6 biturbo de 3 litres, qui est nouveau de la première vis au dernier boulon. Ce moteur se distingue par la disposition à 120 degrés de ses cylindres, une première pour l’automobile. On l’a choisie pour abaisser le centre de gravité et installer les turbos et collecteurs d’échappement au creux du V, question d’améliorer à la fois la gestion thermique et l’efficacité. Un balancier d’équilibrage se charge ensuite d’éliminer les vibrations. Et pour la sonorité mécanique, un conduit fermé par une membrane, comme le tympan d’une oreille, en transmet une partie à l’habitacle.
Le nouveau V6 biturbo est également plus court de 19 cm, plus étroit de 22 cm et plus léger de 50 kg que le V8 biturbo de 4 litres. Il est jumelé à une boîte de vitesses à double embrayage et 8 rapports dont le carter loge le moteur électrique qui assure également la marche arrière. Ses 94 chevaux s’ajoutent aux 577 chevaux du V6, pour une puissance combinée de 671 chevaux, ce qui devrait permettre à l’Artura de passer de 0 à 100 km/h en 3 secondes et de franchir le quart de mille en 10,7 secondes grâce à la motricité du premier différentiel électronique chez McLaren. Des performances très proches des chronos de 3,06 et 10,46 secondes obtenus au volant de la 720S Spider de 710 chevaux.
Le moteur électrique est alimenté par une batterie lithium-ion de 7,4 kWh qui se recharge à 80% en 2,5 heures. Logée sous les sièges, vers l’arrière, où elle ajoute à la rigidité structurelle, elle doit permettre 30 km de conduite en mode électrique. Par ailleurs, les ingénieurs n’ont pas doté l’Artura de la récupération d’énergie cinétique au freinage pour ne pas affecter la modulation des grands disques en carbone-céramique. De quoi égaler aussi les 32 mètres de la 720S Spider, la distance la plus courte que nous ayons mesurée à ce jour, pour un freinage à 100 km/h.
Première d’une nouvelle lignée
L’Artura n’a pas les moteurs électriques qui animent les roues avant de la Ferrari F90 Stradale hybride, mais elle est plus légère de 175 kg et moitié moins chère. La première, aussi, à profiter de la nouvelle architecture MCLA (McLaren Carbon Lightweight Architecture), conçue pour les voitures électrifiées qui composeront la totalité de la gamme d’ici la fin de la décennie. Elle combine essentiellement une coque en fibre de carbone et des sous-châssis en aluminium, pour plus de rigidité et de légèreté que sa devancière.
L’accès aux sièges, par les portières en élytre, est facilité par les seuils plus étroits de la nouvelle coque. L’habitacle entièrement redessiné comprend une nacelle fixée à la colonne de direction, pour une vue toujours parfaite des cadrans numériques. Des commandes, de part et d’autre, vous laissent régler la suspension et le comportement d’un côté ainsi que les modes de conduite et de propulsion de l’autre, du bout des doigts. Un écran tactile vertical de 8 pouces permet de contrôler le reste grâce à une architecture électrique allégée et une interface multimédia sous système Android.
L’Artura est offerte en trois présentations différentes : Performance, TechLux et Vision, à 7 960 $ chacune, avec le choix de quinze couleurs de base pour la carrosserie. S’y ajoutent une liste d’ajouts possibles et la série toujours hallucinante des options MSO, dont une sellerie en cuir à 32 510 $ ou une peinture satinée vendue 45 240 $.
Entre-temps, les grands crus que sont les 720S et la 765LT, leur alter ego allongé, plus légère et plus puissante encore, sont toujours au catalogue. La seconde sera évidemment disponible jusqu’à ce que la limite de 765 exemplaires soit atteinte. La suite n’aura sûrement rien de banal.
Feu vert
- Artura hybride audacieuse et novatrice
- Performances époustouflantes (720S)
- Tenue de route exceptionnelle
- Fabrication rigoureuse et soignée
Feu rouge
- Réglages des sièges peu accessibles (720S)
- Visibilité arrière à peu près nulle (720S)
- Rangement très limité
- Le coût des options