Ram ProMaster City - Le mal aimé
Le Ram ProMaster City est sans contredit un mal aimé. Pour les concessionnaires, il devait servir d’alternative au Ford Transit Connect. Au contraire, il est devenu le fourgon commercial le moins populaire au pays, et de loin. Pourtant, a priori, le City ne semble pas dénué d’intérêt. Comparativement au plus petit fourgon de Ford, ce jumeau du Fiat Doblò a des dimensions comparables à quelques millimètres près. D’ailleurs, le terme compact reste relatif puisqu’il est aussi long qu’un Hyundai Santa Fe ou qu’un Jeep Wrangler Unlimited.
Le constat demeure le même pour l’habitacle, du moins en ce qui concerne les versions commerciales biplaces. Ses places avant sont aussi spacieuses que celles d’un Ford. On y trouve également une large tablette de rangement fixée au plafond, près du pare-brise. C’est un fourre-tout très pratique.
Bien que ces fourgons soient recherchés avant tout pour leurs variantes commerciales, le City et le Connect proposent également des versions pour passagers. Chez Ram, on l’appelle Microbus. Là, il y a des différences. D’abord, l’embrasure plus étroite des portes coulissantes latérales du Ram (environ une vingtaine de centimètres en moins) complique l’embarquement aux places arrière. De plus, le Microbus offre 5 places, alors que le Ford, 6 ou 7 selon l’aménagement choisi par l’acheteur. Or, on sait combien les consommateurs américains raffolent des véhicules ayant trois rangées de sièges... même si la plus reculée ne sert quasiment jamais !
Le volume maximal de l’aire de chargement favorise marginalement le Ford à hauteur de 5 à 10 %, selon qu’il s’agit d’une version commerciale ou celle pour passagers. Dans les deux cas, par contre, la largeur entre les passages de roues gravite autour de 120 cm et la hauteur du seuil du plancher au niveau des portes arrière est presque égale.
Charge utile supérieure
En revanche, la charge utile du Ram est supérieure. Comparativement au Ford, elle est environ 15 % plus élevée pour sa version commerciale, alors que la différence pour le Microbus est de l’ordre de 6 %. Quant à la capacité de remorquage de ces deux fourgons, elle est égale : 2 000 lb. Elle passe à 1883 lb cependant pour le Microbus. Fait à noter, pour profiter de cette capacité de remorquage, dans chaque cas, il faut ajouter un ensemble d’accessoires optionnel valant quelques centaines de dollars.
À l’arrière, le Ram dispose de portes asymétriques (60/40) originales. Elles s’ouvrent d’abord sur 90 degrés. Puis, en enfonçant un bouton sur le loquet de porte, elles poursuivent leur course sur 180 degrés. La porte la plus étroite se trouve du côté du trottoir, ce qui réduit l’encombrement derrière le véhicule et le risque de heurter un piéton en l’ouvrant. Cette formule apparaît plus pratique que les portes symétriques (50/50) ou le hayon optionnel du Transit Connect.
En somme, ces particularités devraient placer ces fourgons sur un pied d’égalité. Mais, l’impopularité du Ram démontre le contraire. Même son moteur, marginalement plus puissant, n’y fait rien. Ce 4 cylindres Tigershark MultiAir atmosphérique de 2,4 litres propose 178 chevaux contre 162 pour le moteur de 2 litres du Ford (169 pour le moteur optionnel de 2,5 litres). Le Tigershark s’avère en outre moins gourmand sur grand-route, mais le 2 litres de Ford fait un peu mieux en ville.
Écueils irritants
Est-ce à dire que le choix du véhicule devrait être dicté par la vocation qu’on lui prête et l’écoperformance du moteur ? Logiquement, oui. Mais dans le cas du ProMaster City, il faut aussi prendre en considération la piètre réputation acquise par sa boîte de vitesses automatique à 9 rapports au fil des ans. Certes, cela contribue à l’impopularité de ce fourgon, tout comme son rayon de braquage important : 12,8 mètres contre 11,7 pour le Ford. Ironiquement, un Ram ProMaster 1500 à empattement long fait mieux : 12,4 mètres !
Au fond, plus que tout ce qui précède, le ProMaster 1500 constitue une cause importante de l’insuccès du ProMaster City. Pensez-y. Pour environ 3 000 $ de plus, le 1500 d’entrée de gamme à empattement court dispose d’un coffre plus volumineux, d’une charge utile deux fois supérieure, d’une capacité de remorquage trois fois plus grande ainsi que d’une motorisation plus puissante et plus coupleuse. Et son rayon de braquage se limite même à 11,1 mètres !
Si le Microbus était abordable, il pourrait présenter un quelconque intérêt, par exemple, pour un artisan souhaitant profiter de sa double personnalité, à la fois utilitaire et familiale. Malheureusement, même cette version est défavorisée par une dotation moins sophistiquée que celle du Transit Connect (peu de dispositifs d’aide à la conduite et de sécurité, pas d’intérieur en cuir, pas de toit ouvrant, etc.). Pas surprenant, donc, qu’il soit mal aimé...
Feu vert
- Format pratique
- Portes arrière asymétriques intéressantes
Feu rouge
- Boîte automatique perfectible
- Dotation moins sophistiquée
- Prix élevés