Nissan Versa - L’ultime berline citadine?

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Germain Goyer

Chez Nissan, la gamme de berlines pourrait difficilement être plus complète, mais surtout plus claire. Depuis la disparition de la Versa à quatre portes en 2014 – pour laisser le champ libre à la Micra -, le créneau de la berline sous-compacte demeurait inoccupé chez le constructeur japonais. Or, depuis l’année passée, Nissan effectue un retour sur ce marché et navigue littéralement à contre-courant puisqu’il offre la seule – et possiblement la dernière – berline sous-compacte du paysage actuel. Rappelons que Kia ne propose plus que la Rio à hayon, tout comme Mitsubishi qui a éliminé la Mirage G4. Sans oublier les Hyundai Accent et Toyota Yaris, tout simplement supprimées du  catalogue.

Si au Canada la Versa à quatre portes a disparu de la carte l’instant de quelques années, ce n’est pas le cas aux États-Unis où la génération actuelle a débarqué dès 2020. Soulignons que les Américains n’ont pas eu droit à la Micra contrairement à nous. Si l’on pouvait justifier jusqu’à il n’y a pas si longtemps d’avoir une offre différente de voitures sous-compactes de part et d’autre de la frontière, la situation a changé. Dorénavant, nous avons tous droit à la même Versa.

La gamme ne pourrait être plus simple. En effet, une version de base, portant l’appellation S, est vendue à partir de 18 283 $ (transport et préparation inclus). Sous son capot se cache un moteur à quatre cylindres de 1,6 L qui déploie 122 ch et 114 lb-pi. Ce n’est rien de bien généreux, force est de l’admettre. On souhaite toujours une plus grande cavalerie, cependant, on demeure conscient du format de la voiture et, surtout, de sa vocation. Conçue pour vous déplacer du point A au point B en milieu urbain, la Versa accomplit bien le mandat qu’on lui a assigné. La Versa S est livrée de série avec une boîte manuelle à cinq rapports.

Au prix initial, il faut ajouter 1 500 $ pour obtenir la transmission à variation continue. Considérant que l’engouement pour la boîte manuelle est en chute libre, il est légitime de croire qu’une majorité de consommateurs opteront pour la boîte CV.T Cela dit, il est important de savoir que Nissan a connu d’importants ratés avec cette transmission par le passé. Au chapitre de la consommation, notons que la manuelle boit 1 L/100 km de plus, soit 7,7 L/100 km. De la part d’une citadine, on pourrait s’attendre à mieux. Les versions SV et SR figurent aussi au catalogue.

Au cours de notre essai de la Versa, nous avons été enchantés par la taille de son coffre. En effet, bien qu’elle soit une sous-compacte, on peut y loger énormément de choses. Les places arrière ne sont pas extraordinaires mais conviennent tout à fait. À l’avant, le confort est également rudimentaire. On apprécie quand même l’accoudoir fixé au siège du conducteur. En ce qui a trait au système d’infodivertissement, l’infographie et la présentation des différents menus pourraient être améliorées.

Est-ce que Nissan veut réellement en vendre?

Malheureusement, il n’est plus rentable en 2022 d’offrir une voiture neuve, aussi dénuée d’options qu’elle soit, à un prix avoisinant les 10 000 $. Il ne reste que la Spark, qui affiche un prix de 12 500 $ transport et préparation inclus, et encore là, on estime que ses jours sont comptés. Même la Mitsubishi Mirage est étiquetée à plus de 16 000 $! Ça dit tout. Ainsi, il ne faut pas s’étonner de constater que la Versa, finalement, coûte près de 20 000 $.

Et à ce point, la marge est minime pour se tourner vers une berline compacte comme la Sentra, pour rester dans le giron de Nissan. Plus puissante, plus spacieuse, plus confortable et plus polyvalente, elle représente une valeur vraiment plus intéressante pour le consommateur. Au moment d’écrire ces quelques lignes, il en coûtait 250 $ par mois pour une Versa S à transmission à variation continue sur une durée de 48 mois. Et combien coûte une Sentra S Plus CVT en location sur une durée de 48 mois? Exactement 250 $. Certes, on veut bien relever les qualités de la Versa, mais de son côté, le constructeur japonais devra redoubler d’ardeur s’il veut réellement en vendre. 

On s’ennuie déjà de la Micra

La Micra avait une bouille on ne peut plus sympathique. Elle adoptait aussi un comportement routier fort impressionnant et lorsque l’on optait pour la transmission manuelle, on pouvait ressentir un très haut niveau de plaisir à son volant. Or, on ne retrouve malheureusement aucun de ces attributs avec la Versa. Plus pratique, elle est aussi plus anonyme.

Bien qu’elle soit plus moderne – toute chose étant relative, car la conception de la Micra était carrément archaïque -, sa personnalité est moins marquante que sa devancière. Au Québec, la Micra aura été un véritable succès. S’il est trop tôt pour se prononcer, il demeure toutefois difficile d’imaginer que la Versa brillera autant sur notre territoire.

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