Kia Stinger - En phase terminale?

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Germain Goyer

Introduite en 2018, la Kia Stinger était un réel coup d’éclat de la part du constructeur coréen. Elle n’était ni plus ni moins qu’un imposant doigt d’honneur aux gens qui clamaient haut et fort que les véhicules Kia étaient des produits bon marché. Si cette partie du mandat a été dûment remplie, on ne peut en dire autant de la seconde. En effet, la Stinger avait la prétention de donner du fil à retordre au trio allemand composé des Audi A4/A5, BMW Série 3/Série 4 et Mercedes-Benz Classe C. Mais ne respire pas fort dans le cou de ces berlines qui veut. Proposant une silhouette à couper le souffle, une mécanique absolument foudroyante et une facture raisonnable, la Stinger avait pourtant les bonnes cartes en main pour réussir. Hélas, elle ne peut toujours pas crier victoire.

Plusieurs années après son arrivée sur le marché, la Stinger continue d’épater par sa silhouette. Ne ressemblant à rien d’autre – pas même à la Genesis G70 avec laquelle elle partage bon nombre de ses composantes -, la Stinger demeure sexy et racée. Elle est toujours aussi élégante et singulière. Et tout ça, on le doit à Peter Schreyer et à son talentueux coup de crayon.

Sur le plan de la mécanique, on a affaire à un V6 de 3,3 L à double turbocompresseur. Celui-ci génère 368 ch et un couple de 376 lb-pi. Le tout est accouplé à une transmission automatique à huit rapports. Par rapport à l’année dernière, il s’agit d’une hausse de trois chevaux, aussi insignifiante soit-elle. Si certaines rumeurs laissent sous-entendre la venue d’une transmission manuelle qui aurait pu bonifier l’expérience au volant, on se rend désormais à l’évidence que l’on n’y aura jamais droit. Au Canada, il s’agit de la seule mécanique proposée. Rappelons que par le passé, un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2 L était offert. Il n’a connu aucun succès sur notre marché et il a aussitôt été retiré du catalogue. De son côté, la Genesis G70, sa presque jumelle, continue d’offrir le choix du quatre cylindres de 2 litres.

Lorsque l’on prend le volant de la Stinger, on ressent un réel plaisir. Quand on active le mode Sport, le soutien latéral des sièges baquets devient plus agressif. On l’apprécie, bien entendu, à condition de ne pas être trop bedonnant. Quant à son châssis, il est suffisamment rigide et à la hauteur des performances de la mécanique. Soulignons cependant que l’on peut très bien se servir de la voiture sur une base quotidienne.

De maigres nouveautés

2022 marque la cinquième année modèle de la Stinger. Des changements s’imposaient. Hélas, ceux-ci sont trop subtils pour notre marché. Le constructeur a d’abord réduit le nombre de versions pour n’en conserver que deux, soient les GT Limitée (50 495 $) et GT Élite (52 995 $). Forcément, la Stinger voit son prix d’entrée grimper de plusieurs milliers de dollars. Pour 2022, quelques maigres changements figurent au menu. La Stinger  est en effet dotée de nouvelles jantes de 19 pouces. On remarque aussi que l’enveloppe du tableau de bord a été modifiée et que maintenant des surpiqûres rouges et des ceintures de la même teinte sont en option, mais tout le reste demeure identique. Notons aussi que la palette de couleurs se voit bonifiée.

On ajoute le vert Ascot et en toute impartialité, force est d’admettre que cette teinte est absolument magnifique. On aurait aimé que l’instrumentation numérique fasse partie de la liste des nouveautés. Il faut avoir un œil de lynx pour soulever ces détails. Chez nos voisins américains, le moteur de base de 2 L a laissé sa place au moteur turbocompressé de 2,5 L. Mais il n’en est pas question pour notre marché.

Le début de la fin?

À sa cinquième année sur le marché, la Stinger aurait mérité davantage de changements et ce manque de volonté de la part du constructeur nous laisse croire qu’il n’attendra pas longtemps avant de la retirer. La Stinger a suscité d’innombrables réactions à son arrivée, elle a fait jaser autant en bien qu’en mal et ceux et celles qui ont été charmés s’en sont procuré une. Kia a démontré qu’il était capable de commercialiser un véhicule de ce calibre.

Or, les acheteurs ne sont malheureusement pas au rendez-vous. Bien que la Stinger demeure plus populaire que la G70 au Canada (1 125 unités contre 962 en 2020), on semble dorénavant mettre l’accent sur celle qui porte le logo de Genesis. Sous le giron d’une marque de prestige, elle jure sans doute moins avec le reste du catalogue que la Stinger. De son côté, la G70 a eu droit à un remodelage beaucoup plus sérieux, ce qui la place devant sa presque jumelle au chapitre de la modernité. Bien qu’elle mériterait un autre sort, la Stinger n’aura été qu’une aventure, prédit-on.

Feu vert

Feu rouge

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