Subaru Legacy - Un secret trop bien gardé
Par les temps qui courent, la catégorie des berlines intermédiaires a des allures de créneau spécialisé alors que ce type de voiture était, il n’y a tout de même pas un siècle, l’espèce dominante sur ce continent. Aujourd’hui, on choisit une berline en toute connaissance de cause, pour la somme de ses vertus, au lieu de louer le multisegment à la mode pour 84 $ par mois, comme tout le monde. Et dans cette discrète loterie, la Legacy actuelle est un numéro gagnant largement méconnu. Spécialement si l’on profite à fond des quatre saisons, sur les routes du Québec.
N’empêche que Subaru a vendu presque huit fois plus de son multisegment ou utilitaire sport Outback que de berlines Legacy chez nous, l’année dernière. Pas étonnant que le constructeur présente d’ailleurs la Legacy comme « le VUS des berlines », en se disant sûrement que ça ne peut pas nuire. Ces deux séries, après tout, sont construites sur la même architecture SGP (Subaru Global Platform) depuis leur refonte complète, il y a deux ans.
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Semblables et tellement différentes
Les Legacy et Outback sont pratiquement identiques en longueur, largeur et empattement. Le dernier est plus haut de 18 cm, avec une garde au sol de 22 cm, ce qui lui confère l’assise plus surélevée et l’allure plus costaude qui ont fait son immense réussite, avec l’aide de quelques moulures et renflements additionnels pour sa carrosserie. Sans compter un grand coffre à bagages sous son hayon alors que la Legacy n’est plus offerte en familiale, en raison du succès monstre de l’autre, encore une fois. Son coffre de 428 litres est quand même très correct et s’allonge facilement en repliant le dossier arrière, découpé en portions asymétriques 60/40. On trouve aussi d’autres bacs de rangement, pas très profonds mais pratiques, sous le plancher.
Or, ce que la Legacy concède à l’Outback en hauteur et en impression de sécurité, elle le reprend largement en agilité et en stabilité. Donc en sécurité active réelle. Particulièrement sur la neige où le rouage intégral élimine virtuellement tout sous-virage et permet un comportement neutre et une conduite réjouissante, à l’accélérateur, en acheminant toujours une part bien mesurée de couple aux roues arrière. La qualité de roulement est également remarquable, comme dans toutes les berlines et tous les utilitaires Subaru, quel que soit l’état de la chaussée.
La visibilité globale est également excellente, grâce aux montants étroits du pavillon de la Legacy, à des rétroviseurs bien détachés et aux lucarnes découpées entre les deux. Depuis leur refonte, les deux séries sont disponibles avec un quatre cylindres turbocompressé de 2,4 litres qui est plus puissant, souple et frugal que le six cylindres de 3,6 litres qu’il a remplacé. À ce compte-là, tant pis pour la jolie sonorité en accélération. Cette nouvelle motorisation réussit d’ailleurs encore mieux à la Legacy GT, plus légère de 66 kg que sa costaude de sœur, à groupe propulseur égal. La GT passe effectivement de 0 à 100 km/h en 6,47 secondes contre 6,71 secondes pour l’Outback XT.
Quant au moteur de base, un vénérable quatre cylindres à plat atmosphérique de 2,5 litres et 182 chevaux, maintenant à injection directe, le mieux que l’on puisse en dire est qu’il fait honnêtement son boulot. Au quotidien, on finit par aimer son grognement caractéristique de « boxer », sa souplesse convenable et sa bonne fiabilité. À défaut d’une sobriété exceptionnelle. Les deux moteurs sont jumelés à des transmissions à variation continue superbement adaptées qui simulent 8 rapports. Et ça fonctionne.
Enfin plus conviviale
La vie à bord est nettement plus agréable, dans cette septième génération un peu plus spacieuse de la Legacy. Principalement parce que la présentation, la qualité des matériaux et la finition de l’habitacle se sont grandement améliorées à la refonte. On passe aussi d’un écran double de 7 pouces dans la version de base à un écran vertical de 11,6 pouces pour les quatre suivantes. Sa résolution est bonne, son graphisme soigné et ses menus clairs et logiques.
Ce sera encore mieux lorsque l’on ramènera vers la surface certaines commandes, dont celles qui désactivent l’antipatinage et l’arrêt-redémarrage automatique du moteur, à défaut d’ajouter des touches physiques. Enfin, Subaru a raffiné les systèmes de sécurité inclus de série dans le groupe EyeSight pour les versions Limited et Limited GT, en plus de les doter de l’excellent système anti-distraction à capteurs infrarouges.
Chose certaine, il faut conduire une Legacy au cœur glacial de l’hiver québécois pour comprendre à quel point ces voitures sont bien adaptées à ses rigueurs impitoyables. Ces jours-là, aucune voiture ne leur arrive à la cheville. Pour vous dire, leur système de chauffage est peut-être même trop performant. Bien sûr, ne le dites surtout à personne. C’est pour les initiés seulement.
Feu vert
- Moteur 2,4 litres turbo souple et musclé (GT)
- Comportement toutes saisons impeccable
- Excellente qualité de roulement
- Écran central clair et logique
Feu rouge
- Sensible au vent latéral
- Certains réglages enfouis dans les menus
- Repose-pied limité en hauteur
- Phares à DEL trop peu puissants