Toyota Camry - Des versions et encore des versions
À voir le nombre de versions dans la gamme Toyota Camry, on croirait que le segment des berlines intermédiaires est l’un des plus populaires au Canada. Avec un grand nombre de modèles, trois choix de motorisations incluant l’hybride et la possibilité d’équiper la Camry d’un rouage intégral, il y a une auto pour tous les goûts dans cette gamme. Améliorée en 2021, la Camry domine son segment au chapitre des ventes et demeure une référence.
Cette catégorie, cependant, est en décroissance. Comme plusieurs bagnoles, la Camry perd des adeptes au profit des VUS. La Toyota a également une réputation de voiture peu amusante à conduire et visant surtout les acheteurs plus âgés. Pourtant, la version XSE n’a rien de fade en matière de style. Cette dernière possède un aileron, un ensemble aérodynamique très agressif et des jantes de 19 pouces. On ne peut que sourire quand on la voit et que l’on réalise à quel point Toyota met les bouchées doubles pour changer les idées préconçues que plusieurs se font de la Camry.
Toujours une grande routière
Aussi bien régler la question maintenant. Non, la Toyota Camry n’est pas plate à conduire. Évidemment, tout dépend de notre définition de « plate », mais quand on compare la Camry à ses rivales directes, il n’y a que la Mazda6, récemment abandonnée, qui pouvait se vanter d’être plus sportive. Peut-être la Kia K5. Sinon, la tenue de route et les sensations derrière le volant sont similaires à la Honda Accord, la Subaru Legacy et la Nissan Altima. Par contre, la Honda Accord n’a pas de traction intégrale et la Camry est un tantinet plus confortable que les Legacy et Altima, les deux seules options du segment à offrir la traction aux quatre roues. De plus, la Camry héberge une motorisation hybride que Subaru et Nissan n’ont pas. Nous avons donc droit à une grande routière dont le silence de roulement et le confort des sièges sont toujours légèrement en avance sur ses rivales. Il n’y a que les sièges avant dont l’assise est un peu basse.
Est-ce que la XSE ajoute quelque chose au niveau sportif? Rien de concret mécaniquement, mais le style se démarque certainement des autres Camry. Les jantes de 19 pouces et des pare-chocs plus bas donnent à la XSE une allure distincte au sein de la gamme. La TRD apporte quant à elle des changements qui ont une incidence directe sur le comportement routier. Une barre antiroulis plus large et rigide et des amortisseurs plus fermes sont combinés à un renfort arrière en V pour améliorer la tenue de route et la stabilité quand on attaque les virages avec plus de vitesse. Les freins sont plus larges de 2,3 cm et les jantes noires sont plus légères de 1,4 kg comparées aux jantes de la XSE. Le résultat est une voiture qui a de l’aplomb et il ne serait pas exagéré de nommer la TRD la berline intermédiaire la plus sportive de son segment.
Plusieurs motorisations au programme
La TRD est alimentée par un puissant V6 de 3,5 litres développant 301 ch et 267 lb-pi de couple. Il n’y a pas d’autres voitures qui rivalisent avec la Camry et qui peuvent se vanter d’offrir plus de 300 ch. Dans la TRD, ce moteur complémente bien l’aspect sportif du modèle, mais le six cylindres est aussi monté dans plusieurs autres versions et se démarque avec ses accélérations linéaires et surtout, ses reprises rapides. Les V6 ne sont pas aussi populaires qu’auparavant en raison de leur consommation élevée, celui de la Camry consomme entre 9 et 9,5 L/100 km en moyenne. Une balade aller-retour de près de 12 heures sur l’autoroute 401 s’est soldée par une consommation de 8,6 L/100 km au volant de la TRD, ce qui est raisonnable. Il est malheureux que l’on ne puisse pas jumeler le rouage intégral au V6, car ce dernier est l’un des plus intéressants sur le marché.
Ceci dit, le moteur hybride de la Camry demeure la meilleure option pour ceux qui roulent beaucoup. Avec une moyenne d’environ 5 L/100km en ville, la Camry hybride montre sa valeur surtout en milieu urbain. Mais peu importe l’environnement, elle enregistre une consommation étonnante pour une voiture si spacieuse. Le moteur hybride n’a évidemment pas le même pep que le V6, toutefois il est loin d’être lent. Même que, dans certaines situations, il démontre moins d’hésitation. Comme avec le V6, il faut se contenter d’un véhicule à traction alors que Toyota n’a pas cru bon ajouter le rouage intégral aux versions hybrides.
Donc, si l’on veut une Camry à traction intégrale, il faut opter pour le moteur de base, soit un quatre cylindres de 2,5 litres libérant 203 ch, ou 206 dans les XSE (non, on ne remarque pas les trois chevaux de plus). De prime abord, la différence de consommation est négligeable avec l’ajout du rouage intégral. Le système exige un déboursé supplémentaire (de 1 800 et 3 300 $ selon les moutures), mais il en vaut vraiment la peine. Les différences entre un véhicule à traction et un à traction intégrale sont notables sur des routes mouillées et en hiver. La confiance ressentie au volant lors d’une tempête vaut à elle seule le surplus pour le système intégral. Sinon, les performances livrées par ce moteur sont correctes et similaires aux motorisations d’entrée de gamme de la concurrence.
La Toyota Camry n’est pas le modèle le plus vendu de sa catégorie par hasard. Elle propose assez de versions pour plaire à n’importe qui, des technologies de pointe en matière de sécurité, un bon niveau de confort et si vous la voyez toujours comme une voiture plate, vous devriez en faire l’essai. Elle a beaucoup changé au cours des dernières années et si Toyota jumelait le rouage intégral au moteur hybride, elle serait presque parfaite.
Feu vert
- Version hybride économique
- Moteur V6 performant
- Rouage intégral disponible
- Excellente fiabilité et sécurité
Feu rouge
- Pas de traction intégrale avec V6 ou l’hybride
- Habitacle un peu vieillot
- Position de conduite une peu basse