Alfa Romeo Stelvio - Son absence étonne

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Marc-André Gauthier

Certains amateurs de voitures et de performances se plaisent à dire que l’on n’est pas un vrai « amateur » de voitures tant et aussi longtemps que l’on n’a pas possédé une Alfa Romeo. C’est un peu exagéré, on s’entend, mais il est vrai que ces voitures italiennes ont toutes quelque chose de spécial. Quand nous avons appris que la marque revenait en Amérique du Nord, c’est avec joie que la « communauté » accueillait la nouvelle. Alfa Romeo a d’abord ramené deux sportives, la 8C, puis la 4C, et finalement, la Giulia, une rivale à la BMW Série 3 qui se distingue par sa conduite dynamique et agréable.

Malheureusement pour Alfa Romeo, la Giulia, celle qui devait démocratiser la marque, n’a pas eu le succès espéré. Le constructeur a donc misé sur un VUS compact, le Stelvio, pour mousser les ventes. Est-ce que ce rival des BMW X3 et Audi Q5 de ce monde allait réussir là où la Giulia a échoué? Pas vraiment. Il a eu un certain succès, néanmoins il se vend très peu et demeure dans les bas-fonds des palmarès, et ça, c’est difficile à expliquer.

Tout simplement magnifique

Si le Stelvio était une œuvre musicale, on dirait qu’il frappe fort dès les premières notes, comme la suite symphonique Schéhérazade du grand compositeur russe Rimsky-Korsakov. Imaginez, silence total, et puis, quelques notes poussées fortement par les cuivres. Ici, vous comprendrez que l’on parle de son style. Parce qu’il est beau, le Stelvio. Il ne ressemble à rien, étant unique et italien à souhait. 

Ce look d’enfer est transposé dans son habitacle. Adieu la froideur germanique, et bonjour à la chaleur du design italien. Ainsi, on propose des lignes qui incorporent un bel écran multimédia large, sans pour autant lui donner toute la place.

Le tableau de bord, lui, se compose de cadrans normaux, mais on retrouve, entre le compte-tours et l’indicateur de vitesse un écran qui permet d’afficher de l’information relative à l’état du véhicule. Cependant, c’est le volant qui vole la vedette. Quel style! On le croirait sorti d’une voiture de course, dominé qu’il est par de grandes palettes de sélection de vitesse en métal. Et quelle prise en main! On a véritablement l’impression d’être aux commandes!

Les sièges avant offrent un maintien plutôt sportif : s’ils changent en fonction de la version choisie, dans tous les cas, on a énormément de support latéral, parfait pour prendre les courbes, sans toutefois compromettre le confort. Malheureusement, les places arrière sont assez limitées pour un VUS, dans la mesure où elles conviennent à des enfants, vos adolescents s’y sentiront rapidement à l’étroit.

Mécaniques et comportement raffinés

Le Stelvio est disponible avec deux moteurs différents. Les versions « normales » viennent avec un quatre cylindres de 2 turbocompressé, le même qui niche dans le Jeep Wrangler… Mais, il est ici ajusté pour produire 280 ch et 306 lb-pi de couple. Il envoie sa puissance aux quatre roues à l’aide d’une transmission automatique à 8 rapports fabriquée par la compagnie ZF. Si cette transmission a mauvaise réputation, elle est ici dans sa meilleure itération. Elle passe les rapports rapidement, et selon les modes de conduite, réalise des performances sans reproches. Même en mode Manuel, elle surprend. Pour les amateurs de performances, le Stelvio est disponible en version Quadrifoglio, le « AMG » d’Alfa Romeo. Étiqueté à plus de 100 000 $ (transport et préparation inclus), il abrite l’un des moteurs les plus passionnants du marché, un V6 biturbo de 2,9 litres, dérivé d’une mécanique Ferrari.

Dire qu’il est performant est un euphémisme : il développe 505 ch et 443 lb-pi de couple! Mais les chiffres ne disent pas tout. C’est la manière dont cette puissance est délivrée aux quatre roues qui impressionne. On est collé à notre siège, bercé par un son qui nous fait regretter l’avènement de la voiture électrique.

Cela dit, la véritable magie se fait au niveau de la direction et de la tenue de route. La précision du Stelvio, pour un VUS, est chirurgicale, et son châssis affûté en fait l’un des meilleurs de son segment. Derrière le volant, sa conduite se rapproche plus d’une auto sport que d’un véhicule utilitaire. Et ça, ce n’est pas réservé qu’à la version Quadrifoglio, même les moutures de base ont cette conduite engageante, mais attention aux mauvaises chaussées, puisque la suspension est relativement ferme.

Difficile, donc, d’expliquer pourquoi personne ne pense au Stelvio quand c’est le temps de se procurer un VUS compact de luxe. Est-ce les problèmes de fiabilité de la marque qui sont à blâmer? Cette dernière a-t-elle de la difficulté à se tailler une place dans un marché dominé par les Allemands? Espérons, pour ceux qui aiment la conduite, que les personnes chargées du marketing chez Alfa Romeo trouvent la réponse.

Feu vert

Feu rouge

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