Mercedes-Benz Classe G - Pour safaris et sorties tranquilles

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Marc Lachapelle

Il n’existe pas de star de Hollywood plus improbable que cet utilitaire sport de luxe allemand au profil rigoureusement carré, conçu à l’origine comme véhicule militaire, il y a près d’un demi-siècle. Beverly Hills fourmille de Classe G et on le voit rôder aussi sur Crescent et Grande-Allée en temps normal, alors qu’il a tout ce qu’il faut pour escalader une montagne en appuyant sur quelques boutons. Que voulez-vous, il est le chouchou de gens riches et branchés qui l’aiment comme on aime un pug ou un bouledogue. Sans raison et sans condition.

Avec sa haute carrosserie aux arêtes à peine adoucies, le Classe G semble avoir été découpé à la hache mais c’est tout le contraire. Cette silhouette toute en angles et en surfaces quasiment planes a été dessinée sous la direction de l’ingénieur et styliste italien Bruno Sacco, dont l’équipe a créé plusieurs classiques tandis qu’il était patron du design chez Mercedes-Benz.

La forme du G tient d’abord compte de la nécessité pour un vrai tout-terrain d’afficher des porte-à-faux très courts qui vont lui découper les meilleurs angles d’approche et de dégagement possibles. Des flancs très plats et de grandes surfaces vitrées permettent aussi de passer plus facilement partout et de mieux voir où l’on roule, de tous les côtés. Comme dans un Range Rover, tiens, le seul qui puisse espérer suivre un Classe G en tout-terrain dans cette catégorie très sélecte des VUS dits exotiques.

Métamorphoses variables

Après avoir voulu remplacer le Classe G par le GLS en 2006, le doyen des constructeurs a cédé à la clameur outrée des inconditionnels et à une demande soutenue en poursuivant sa production. Il a donc fallu attendre encore douze années avant que Mercedes présente enfin un Classe G entièrement renouvelé, dans le cadre du Salon de Detroit édition 2018. Le dévoilement de ce nouveau G 550 fut suivi, un mois plus tard, par celui du G 63, version la plus chère et toujours la plus populaire.

Bien malin qui sait distinguer le nouveau Classe G de l’ancien au premier coup d’œil, de l’extérieur, même s’il est plus long de 5,3 cm et plus large de 12,1 cm. En fait, les trois seuls éléments conservés sont les lave-phares, les boutons d’ouverture des portières et la coquille pour la roue de rechange, toujours montée sur le battant arrière à ouverture latérale. Ce nouveau G plus grand est pourtant plus léger de près de 170 kg, grâce au recours à l’aluminium pour les ailes, le capot et les portières, entre autres.

À l’intérieur, aucun doute possible sur la transformation puisque l’habitacle a été complètement refait. Le tableau de bord, surtout, a fait un sérieux bond vers l’avant, rattrapant quatre décennies de statu quo d’un seul trait. La partie supérieure gauche est dominée par un immense affichage numérique horizontal formé par deux écrans à haute résolution juxtaposés de 12,3 pouces. La partie droite est tactile, appuyée par une molette installée sur la console centrale, surplombée d’un pavé tactile. Tout ça permet de naviguer et fouiller de son mieux à travers les menus et réglages encore nombreux, dispersés et parfois mystérieux de l’interface multimédia.

Les grands cadrans et l’écran d’affichage nichés dans la nacelle du conducteur sont configurables à volonté, grâce à de minuscules pavés tactiles étonnamment efficaces que l’on trouve sur un volant dont la jante gainée de cuir est bien moulée. Tout ce qui est numérique à bord du Classe G est superbement clair et bien présenté. Quatre grandes buses d’aération circulaires évoquent ses phares ronds, encastrés dans de magnifiques moulures d’aluminium qui soulignent et rehaussent la modernité de l’ensemble.

Les baquets avant sont impeccables, la position de conduite haute et juste, les commandes d’une ergonomie très correcte. La banquette arrière n’est pas tellement spacieuse et accueillante, par contre, même si l’habitacle est plus large de 12,1 cm et que les jambes ont gagné 15 cm d’espace additionnel.

Aplomb nouveau et insoupçonné

Sous le capot du G 550, on retrouve le V8 biturbo de 4 litres et 416 chevaux, jumelé à une boîte automatique à 9 rapports qui réduit sa consommation de 4 à 5 L/100 km. Le G 63 est animé par le même moteur, dont la puissance grimpe toutefois à 577 chevaux. Les deux modèles partagent le rouage à quatre roues motrices avec boîtier de transfert à deux plages de rapports et trois différentiels verrouillables. Leurs aptitudes tout-terrain sont sans aucun reproche.

La surprise provient plutôt de la douceur, de la souplesse et de l’agilité du G 550 sur la route, même avec les roues d’alliage optionnelles de 20 pouces. La suspension avant à roues indépendantes et la direction à crémaillère, qui étaient toutes deux inédites, en ont tout le mérite. Il n’y a pas à dire, ce nouveau G est parti pour une autre trentaine d’années.

Feu vert

Feu rouge

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