Chrysler 300 - Dernière danse pour ce fossile vivant?

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Marc-André Gauthier

En paléontologie, un fossile vivant est une espèce qui existe depuis très longtemps sans avoir subi d’altération majeure, et qui a ainsi des caractéristiques que l’on retrouve uniquement sur des fossiles. N’est-ce pas une belle description pour parler de la Chrysler 300? Cette grosse berline américaine, âgée et ridiculement dispendieuse, est l’ultime représentante d’une race aujourd’hui disparue, sacrifiée sur l’autel des VUS.

Selon les rumeurs qui circulaient au moment d’écrire ces lignes, la Chrysler 300, inchangée depuis 10 ans, en serait à sa dernière danse, avant de céder sa place, ou devenir elle-même une grosse berline électrique que les nouveaux patrons de Stellantis, Peugeot, souhaitent amener de notre côté de l’océan. Quoi qu’il en soit, voilà l’occasion, probablement pour la dernière fois, d’écrire sur la 300, une voiture qui, malgré son grand retard technologique, a néanmoins assez de qualités pour plaire à plusieurs.

Une ancienne définition du luxe

Quand on regarde une Chrysler 300, on est frappé par son look ostentatoire, c’est-à-dire qu’elle met de l’avant une certaine opulence que l’on ne voit plus vraiment de nos jours. Encore moins de la part d’une marque qui ne fait pas dans le luxe à proprement parler. Si le chrome est omniprésent, il existe toutefois une version « sport » qui troque le chrome contre des accents noirs, plutôt réussie.

À l’intérieur, c’est une histoire un peu différente. À moins d’opter pour le modèle le plus cher, qui propose des matériaux plus luxueux, l’âge de la 300 se fait cruellement sentir. L’habitacle, autrefois prisé pour son design, paraît mal, et ne correspond plus du tout aux attentes actuelles. Par exemple, l’écran multimédia logé au milieu de la planche de bord est un tantinet trop petit selon les standards modernes, et il ne s’intègre pas au reste du style. Au moins, le logiciel qu’il abrite, Uconnect, demeure une référence, en dépit de son âge.

Dernière représentante des berlines pleine grandeur américaines, la 300 est naturellement spacieuse, capable d’accueillir confortablement quatre adultes. Notons au passage le confort des places avant. On aimerait des sièges avec un peu plus de support latéral, mais sur les longs trajets autoroutiers, ils gardent notre arrière-train en bonne condition.

Quatre roues motrices, ou plus de performances

Mécaniquement, la 300 dispose de moteurs qui datent de dix ans. À la base, on retrouve le bon vieux V6 Pentastar de 3,6 litres développant entre 292 et 300 ch selon les versions, le couple oscillant entre 260 et 264 lb-pi. Il envoie sa puissance aux roues arrière à l’aide d’une transmission automatique à 8 rapports. Le rouage intégral -  optionnel - est efficace et réalise des performances que l’on ne peut qualifier d’exaltantes, mais qui sont tout à fait adéquates. Malheureusement, l’économie d’essence est faible.

Pour ceux qui veulent davantage de performances, et une méchante facture à la pompe, il y a une mécanique V8 de 5,7 litres HEMI, générant 363 ch et 394 lb-pi de couple. Ce moteur est intéressant, dans la mesure où la puissance additionnelle est la bienvenue sur une voiture de cette dimension et de ce poids. Mais malheureusement, on perd le rouage intégral au profit d’une propulsion, et un V8 à propulsion dans la neige, ce n’est vraiment pas idéal.

La tenue de route de la 300 est orientée vers le confort, et c’est pas mal ça. Ce n’est pas une voiture que l’on veut amener dans les courbes de manière enthousiaste, et on sent rapidement les limites du châssis et de la plate-forme quand on pousse un peu la bagnole. Sur une Charger sport, qui partage la même plate-forme, on a des renforts qui corrigent la situation. Leur absence se fait cruellement sentir sur la 300, mais encore une fois, elle ne prétend pas offrir une conduite dynamique. Pourtant, on le voit sur les grosses berlines allemandes, il est possible d’allier les deux, mais c’est un autre débat…

Pour en revenir à la 300, c’est une auto globalement datée, mais encore efficace pour les gens qui désirent un véhicule confortable pour les longs trajets. Mais technophiles, prenez garde : la 300 n’a presque pas de technologies modernes, comme la conduite semi-autonome sur l’autoroute, un moteur hybride, ou le stationnement automatique. À l’image de sa mécanique et de son habitacle, on retrouve des commodités désuètes. On ne connaît pas le futur avec certitude, mais tout porte à croire que la 300 pourrait revenir en tant que voiture contemporaine, illustrant ce que Peugeot sait faire de mieux en Europe en matière de technologie.

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