Kia Telluride - Un camion presque parfait
Rares sont les véhicules au parcours aussi irréprochable que celui du Telluride. Première série entièrement conçue, dessinée, développée et fabriquée en Amérique pour Kia, ce grand VUS a été primé véhicule utilitaire canadien, nord-américain et mondial de l’année à son lancement. Il défend également son titre de meilleur achat de sa catégorie dans le Guide de l’auto. Pour couronner le tout, il affiche les meilleures cotes de fiabilité et de satisfaction possibles. Ce qui est plutôt étonnant, en fait, c’est qu’il n’ait pas anéanti ses rivaux au palmarès des ventes. Du moins, pas encore.
Dessinée et sculptée dans le studio californien de Kia, la silhouette haute, large, anguleuse et imposante du Telluride est tout indiquée pour les centres de ski huppés du genre Tremblant, Sutton, Mont Sainte-Anne ou le repaire de vedettes du Colorado qui lui a donné son nom. Le plus grand des Kia sera tout à fait à l’aise au milieu des Range Rover et Volvo XC90 auxquels cette formule a réussi parfaitement.
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On confond même facilement le Telluride avec le XC90 au premier coup d’œil, malgré la différence de prix et de statut, tellement sa silhouette, ses proportions et les détails de sa finition extérieure sont réussis. On peut croire, sans peine, qu’il appartient à une catégorie supérieure en termes de luxe et de prix. Ironiquement, cette perception lui nuit peut-être auprès de certains acheteurs potentiels qui n’en croient pas leurs yeux.
Vaisseau terrestre
Cette impression de luxe et de qualité persiste lorsque l’on ouvre la portière et que l’on grimpe à bord. Le dessin du tableau de bord et de la console du Telluride est simple et dégagé, à la manière européenne ou scandinave. Les grandes poignées de maintien gainées de cuir, fixées de part et d‘autre de la console, évoquent celles des Porsche Cayenne et Mercedes-Benz GLE, entre autres. La nacelle oblongue des instruments loge deux grands cadrans classiques superbement clairs qui flanquent un tableau numérique configurable où s’affiche une kyrielle de données.
Les commandes physiques sont claires, complètes, dégagées et disposées avec soin et logique, dans la meilleure tradition coréenne. On les retrouve au centre ou à gauche du tableau de bord, sur les branches horizontales d’un volant bien taillé et sur la console centrale. Juste devant le sélecteur droit de la boîte automatique à 8 rapports, dont le parcours est heureusement rectiligne. Entre les deux, une molette dentelée permet de choisir un des cinq modes de conduite ou de verrouiller le rouage en appuyant au centre.
Les designers et stylistes ont multiplié les lignes horizontales pour suggérer l’espace, aidés par le grand écran central tactile de 10,25 pouces qui surplombe trois buses d’aération alignées au milieu de la planche de bord. Et ça fonctionne. L’aspect et la qualité des matériaux utilisés sont impeccables et l’agencement des couleurs et des textures carrément sans reproche.
On peut en dire tout autant des sièges aux trois rangées, confort et maintien inclus. Pour la deuxième, on a le choix entre une banquette dont la place centrale est acceptable ou des sièges individuels. Ces derniers se replient pour favoriser l’accès à la troisième rangée en touchant un seul bouton, sur place ou dans le coffre. La banquette en dernière rangée est correcte et découpée en sections égales que l’on replie en tirant sur des sangles. Ses appuie-tête se mettent à plat pour dégager la vue dans le rétroviseur. Bravo pour ça.
Mobilité surtout responsable
Le Telluride est mû par un V6 à injection directe de 3,8 litres qui fonctionne selon le cycle Atkinson et libère jusqu’à 291 chevaux, sans être trop glouton. La boîte automatique à 8 rapports est douce en conduite normale. Le passage au 2e rapport était par contre hésitant puis sec, en pleine accélération, sur un SX conduit au cœur de l’hiver.
Le même spécimen s’est montré également sensible au vent oblique, sautillant et bruyant sur chaussée bosselée et franchement un peu pataud, accusant de surcroît une tenue de cap moyenne. Son rouage favorisait aussi nettement les roues motrices avant sur la neige, en mode Normal. Il faut donc le verrouiller pour que le couple soit transmis en portions égales aux essieux avant et arrière. En bref, il était plutôt décevant en conduite alors que les Telluride essayés précédemment s’étaient révélés très maniables et civilisés, sans être pour autant le moindrement sportifs ou stimulants à conduire.
Résolument moderne et raisonnablement puissant, le grand Telluride préfère donc nettement la conduite tranquille aux chevauchées débridées. Soit, puisque son élégance, son confort et son raffinement indéniables, combinés à une fiabilité louable et une garantie solide, en font un excellent choix dans cette catégorie. Sinon encore le meilleur.
Feu vert
- Silhouette élégante et moderne
- Confort et finition impeccables
- Habitacle spacieux et pratique
- Ergonomie sans faille
Feu rouge
- Freinage plutôt sec en amorce
- Touche de mise en marche bien cachée
- Le rétroviseur gauche bloque la vue en virage
- Allergique au vent oblique