Toyota 4Runner - Le dernier des Mohicans
2010. C’est l’année où le 4Runner actuel, de cinquième génération, a été lancé sur le marché. En 2014 et en 2021, le modèle a subi deux liftings, histoire de rajeunir son look, mais sur le plan technique il n’a pas vraiment évolué. À une époque où les VUS construits sur des structures monocoques et animés par des motorisations turbocompressées foisonnent, le 4Runner fait presque figure de dinosaure avec son châssis en échelle et son V6 atmosphérique, sans parler de son rouage 4x4 qui n’a rien à voir avec un rouage intégral moderne. Bref, le 4Runner, c’est un VUS à l’ancienne et c’est très bien ainsi…
Très bien, parce que ce type de véhicule réussit encore et toujours à séduire des acheteurs férus d’aventures, ou qui sont obnubilés par la fiabilité et la durabilité légendaire du 4Runner, qui ne compte que le Jeep Wrangler ou le nouveau Ford Bronco comme authentiques concurrents. Le look est très utilitaire avec des lignes carrées, des angles droits, un capot résolument plat et des pneus surdimensionnés.
Sur la version Trail, disponible en seulement deux couleurs de carrosserie (Gris béton et Vert kaki), on remarque la galerie de toit capable de transporter armes et bagages produite par l’équipementier Yakima. On retrouve aussi dans le coffre un très solide plateau coulissant permettant d’accéder au contenu plus facilement. Plateau sur lequel est également fixée une glacière qui semble indestructible. Vous l’avez compris, comme véhicule d’excursions de chasse et pêche, il est difficile de faire mieux que le 4Runner.
Un vrai 4x4
Pour la conduite hors route, le 4Runner se démarque par son authentique système 4x4, dont le sélecteur rotatif localisé sur la console centrale permet de choisir entre les gammes de vitesses basses et hautes. Ce rouage 4x4, jumelé à des pneus tout-terrain appropriés, autorise le 4Runner à s’aventurer sur à peu près tous les types de terrain, le seul facteur limitatif devenant la garde au sol, ainsi que les angles d’attaques et de départ lors du franchissement d’obstacles. Aussi, le V6 de 4 litres est un excellent moteur pour la conduite hors route parce qu’il est en mesure de livrer beaucoup de couple à bas régime.
Le système Hill Descent Control permet aussi de descendre des pentes abruptes sans que le conducteur n’ait à toucher les freins, la vitesse du véhicule étant alors contrôlée automatiquement. Donc amenez-en de la bouette, du sable ou des roches, tout ça ne posera aucun problème, en montée comme en descente… Cela étant dit, le 4Runner fait partie de ces véhicules qui ont les défauts de leurs qualités, dans la mesure où presque tout ce qui a été conçu pour qu’il évolue avec aisance en conduite hors route devient une sorte de handicap sur des routes balisées. Sur l’asphalte, le 4Runner se comporte en véritable camion, parce que c’est un véritable camion.
Retour vers le passé
Contrairement aux VUS actuels élaborés sur une structure monocoque, le 4Runner est conçu comme une camionnette avec un châssis en échelle sur lequel reposent les éléments mécaniques et la carrosserie. Il s’agit là d’une conception moins avancée sur le plan technique, mais qui a le mérite de doter les véhicules construits de la sorte d’une robustesse accrue, au prix d’un poids souvent plus élevé.
Le moteur du 4Runner date d’une autre époque, comme en témoigne son ventilateur de radiateur monté directement sur le moteur, alors que ceux des véhicules modernes sont à commande électrique. Ce V6 atmosphérique développe 270 chevaux et 278 lb-pi de couple. Et comme il est jumelé à une boîte automatique que l’on peut presque qualifier d’antédiluvienne puisqu’elle ne compte que cinq rapports, la consommation d’essence devient rapidement très élevée, tout comme les bruits de moteur, de roulement et de vent à vitesse d’autoroute.
Monter à bord du 4Runner, c’est faire un voyage dans le passé. Avec son tableau de bord et sa console centrale taillés au couteau et recouverts d’un océan de plastique, ainsi que ses gros boutons de contrôle pour le système de chauffage et de ventilation, le 4Runner appartient vraiment à une autre époque. On remarque avec le sourire, l’horloge numérique au pur look Casio qui trône au sommet et en plein centre de la planche de bord, et qui donne le ton. Ici, la seule concession à une certaine modernité est l’intégration des fonctionnalités Apple CarPlay et Android Auto qui permettent de rattraper quelque peu ce retard. À l’heure de l’électrification, quel est l’avenir du 4Runner? Comme le véhicule actuel date de la dernière décennie, il est inévitable qu’il soit renouvelé prochainement et que la transformation soit radicale.
Feu vert
- Fiabilité légendaire
- Aptitudes en conduite hors route
- Solidité et robustesse
Feu rouge
- Consommation très élevée
- Aménagement intérieur désuet
- Confort aléatoire