Cadillac XT4 - Jeune premier

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Marc Lachapelle

Le fait que les ventes du Cadillac XT4 aient progressé de 12,6% au Québec alors qu’elles chutaient de 16,6% pour l’ensemble des utilitaires sport compacts de luxe, en pleine pandémie, mérite certainement d’être souligné. Surtout que le XT4 en était alors à sa troisième année et n’affichait qu’une série d’ajouts, de retouches et de mises à jour assez mineures. Dans une catégorie bien peuplée et férocement compétitive, aucun de ses rivaux n’a d’ailleurs fait aussi bien que lui.

Malgré cette réussite louable, dans un contexte particulièrement difficile, le XT4 ne se retrouve pas pour autant au sommet de ces catégories aux contours un peu flous qui regroupent les VUS compacts et sous-compacts. Cette distinction revient encore à une cohorte bigarrée de rivaux allemands, japonais et suédois qui disposent, bien souvent, d’un arsenal plus complet. Y compris les mécaniques plus puissantes - des versions sportives -, des groupes propulseurs hybrides et même une paire de moteurs électriques, dans le cas d’un de ces concurrents.

Portait mécanique mitigé

Pour affronter cette brigade bien armée et bien pourvue, le XT4 se contente d’un quatre cylindres turbocompressé de 2 litres et 237 chevaux. Une mécanique qui n’a rien de spectaculaire, malgré un double arbre à cames en tête, l’injection directe et un système d'arrêt-démarrage automatique qui visent surtout à réduire, un tant soit peu, la consommation. N’attendez pas la cavalerie en renfort, puisque Cadillac a déjà annoncé qu’elle ne donnera pas suite aux moteurs thermiques actuels. La relève sera assurément électrique. Jumelé à une boîte automatique Hydra-Matic honnête à 9 rapports, le moteur est bien en verve mais son accélérateur électronique se montre franchement trop vif en amorce. Même chose pour les freins à commande électro-hydraulique, délicats à moduler.

Quant au rouage à quatre roues motrices, offert en option sur le modèle Luxe et de série sur les versions Luxe « haut de gamme » et Sport, il est plutôt intrigant. La motricité est bonne et les accélérations franches sur la neige. On contrôle alors aisément le train arrière en virage à l’accélérateur, grâce au double embrayage intégré à l’essieu arrière qui transfère davantage de couple vers la roue extérieure. Or, tout cela n’est possible que si l’on a d’abord choisi le mode AWD. Autrement, le XT4 se comporte comme une simple traction, en mode Normal ou Sport. De plus, il n’est pas très rassurant sur une autoroute enneigée où le train avant glisse facilement et la tenue de cap reste douteuse. Même en mode AWD. Vivement un vrai rouage intégral.

Côté suspension, le roulement est très ferme sur une chaussée gelée et le moindrement bosselée, à bord d’un XT4 Sport doté des jantes d’alliage optionnelles de 20 pouces, enveloppées de pneus de taille 245/45R20. Même avec l’amortissement variable de la suspension optionnelle. Cette robustesse l’aide, par contre, à tracter jusqu’à 3 500 livres. Autant, donc, que son frère le XT5 à moteur V6, si l’on a pris soin de cocher le groupe remorquage. Eh oui, une autre option…

Élégant et confortable

Le XT4 doit certainement une bonne part de sa popularité actuelle à une silhouette svelte et bien proportionnée, qui n’a pas pris une ride depuis son apparition au Salon de New York, édition 2018. La version Sport est particulièrement réussie, avec une calandre, des cadres de vitre latérales et des longerons de toit finis en noir lustré. On est loin de la Cadillac toute en chrome du grand-père. La ressemblance avec les XT5 et XT6 est indiscutable mais le XT4 rayonne d’un air de jeunesse.

Malgré les apparences, le XT4 est un peu plus grand que ses rivaux les plus sérieux. Son empattement plus long, entre autres, lui procure un habitacle spacieux et des places arrière extérieures accueillantes, pour la catégorie. Les sièges avant dispensent également un confort et un maintien impeccables. Le tableau de bord est dégagé, simple et moderne, à l’européenne. L’ergonomie des commandes est virtuellement sans reproche, avec un écran tactile central appuyé par une série de touches pour la climatisation et les aides à la conduite.

On apprécie également les boutons pour régler le remarquable affichage tête haute en couleurs et une paire de cadrans classiques qui flanque un deuxième écran où s’affiche une ribambelle de données. La liste des technologies embarquées est complète et le nombre de prises pour appareils numériques est plus que suffisant, comme d’habitude chez Cadillac. La visibilité est excellente et la position de conduite très juste, sauf pour un repose-pied un peu serré.

À vrai dire, la seule ombre sérieuse à la fiche du XT4 est une cote de fiabilité assez moyenne alors que Cadillac se débrouille plutôt bien à cet égard, dans son ensemble. Reste simplement à voir si l’on succombera à son charme et ses bonnes manières.

Feu vert

Feu rouge

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