Bentley Continental GT - En toute décontraction
La Bentley Continental GT, comme son nom l’indique, fait partie des voitures de Grand Tourisme. Une auto qui respecte à la lettre l’idée que l’on se fait d’une véritable GT, à savoir un véhicule statutaire, coupé à deux portes, et qui loge un gros moteur de huit, dix ou douze cylindres sous son long capot.
Dans le cas de la Continental, il est possible de choisir entre deux mécaniques distinctes. Le modèle de base (tout étant relatif…) reçoit un V8 de 4 litres. Grâce à la suralimentation, la puissance et le couple culminent à 542 ch et 568 lb-pi de couple. Au sommet de la gamme, les acheteurs plus exigeants, mais aussi plus fortunés, peuvent opter pour un W12 de 6 litres. Disposant également d’un turbocompresseur par banc de cylindre, il délivre 650 ch et 664 lb-pi. Et quel que soit le moteur, une seule transmission a été retenue : une boîte automatique à double embrayage comptant 8 rapports.
Une ambiance royale
Que ce soit les Bentley ou les Rolls-Royce, la qualité de finition fait partie des éléments mis en avant pour séduire les acheteurs. On comprend immédiatement pourquoi en montant à bord de la Continental GT. Fervents adeptes du classicisme, les designers ont opté pour des lignes sobres, rehaussées par des touches de chrome et des commandes inspirées de l’aviation. Les luxueuses boiseries se marient parfaitement au cuir, qui enivre le conducteur par ses effluves délicats.
Un grand écran central permet de profiter d’un système multimédia plutôt intuitif, comportant toutes les fonctionnalités actuelles. Monté sur un support triangulaire, il peut s’escamoter pour laisser apparaître un thermomètre, une boussole et un chronomètre. Enfin, un dernier appui sur la même commande permet de faire pivoter ces cadrans pour ne contempler qu’un simple panneau de bois, qui épure le design du tableau de bord.
En refermant la porte, qui se verrouille en douceur, le conducteur se retrouve isolé du reste du monde, dans une ambiance relaxante, qui incite à une conduite coulée. Que ce soit le V8 ou le W12, les deux moteurs se montrent discrets à basse vitesse. Rien à voir avec une Ferrari ou une Lamborghini qui rugit à la moindre sollicitation. La Continental GT préfère leur opposer un calme et une sérénité qui conviennent très bien à ce grand coupé. Parfaitement maintenu dans des sièges au confort princier, le conducteur vit une expérience sensorielle unique. L’excellente insonorisation, combinée à des suspensions pneumatiques très bien calibrées, permettent de bénéficier d’un confort remarquable. Des qualités qui font de la Continental GT une autoroutière magistrale. Et même sur des routes secondaires très mal revêtues, l’auto ne malmène jamais ses occupants.
Au moment d’aborder des virages, on s’étonne de sa maniabilité considérant son format . Mais n’allez pas la brusquer plus que de raison, la Continental GT n’a pas été faite pour cela et son poids élevé (plus de 2 200 kg) se rappellera rapidement à votre bon souvenir. Les freinages en appui et les coups de volant trop intenses ne vous apporteront que du sous-virage et un crissement prononcé des pneus avant. Mieux vaut revenir à un rythme plus en harmonie avec l’état d’esprit qu’elle communique à son conducteur.
Accélérer avec la manière
Sous le capot, la noblesse des deux moteurs est évidemment en adéquation avec les prétentions affichées par l’auto. Contrairement à d’autres constructeurs de véhicules exotiques qui font monter leur moteur à très haut régime, Bentley a décidé de conserver un régime maximal relativement bas (6 500 tr/min). Cela permet d’exploiter des blocs forts en couple, au bénéfice des accélérations à bas régime.
Et bien qu’ils ne se montrent jamais hargneux ou brutaux, le V8 comme le W12 vous gratifient d’accélérations et de reprises canon. Avec un 0 à 100 km/h avalé en 4 secondes avec le 8 cylindres (3,6 secondes avec le W12), vous possédez un véhicule plus rapide que la majorité du parc roulant au Québec.
Un appui modéré sur la pédale de droite permet de s’insérer aisément dans le trafic. Et si vous écrasez l’accélérateur jusqu’à l’épaisse moquette, l’aiguille de l’indicateur de vitesse monte si vite qu’il vous faudra rapidement relâcher la pression. Les deux moteurs donnent l’impression de disposer d’une réserve de couple quasi inépuisable. C’est encore plus vrai avec le W12, dont la force additionnelle intensifie cette sensation au volant.
En fin de compte, à part une visibilité arrière peu convaincante et des places arrière symboliques, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette GT performante et aboutie. On pourrait aussi évoquer son prix élevé, en particulier celui des options, qui fait rapidement grimper la facture. Mais quand on magasine une voiture de ce prix, 20 ou 30 000 $ d’options ne sont pas un frein pour finaliser son achat…
Feu vert
- Performances remarquables
- Un vrai régal à conduire
- Superbe habitacle
- Qualité de finition sans reproches
Feu rouge
- Visibilité réduite vers l’arrière
- Espace quasi inexistant à l’arrière
- Les options font vite monter la facture…