Nissan Sentra - Maintenant plus qu'un bon prix

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Antoine Joubert

En excluant la Subaru Impreza, qui cède tranquillement sa place au Crosstrek, la Nissan Sentra se situait en 2020 au dernier rang des ventes des voitures compactes. Un bien triste bilan, considérant qu’elle se renouvelait cette même année. Il faut néanmoins admettre que la Sentra débarquait au même moment que la pandémie, les efforts des stratèges marketing de la marque s’étant ainsi écroulés comme un château de cartes.

Bien sûr, cette voiture mérite un meilleur sort. Et les ventes, bien que loin de rejoindre celles des meneuses du segment, sont en nette progression. Or, si le positionnement de la Sentra est aujourd’hui si difficile, c’est parce que Nissan a clairement mis trop de temps à la renouveler. Qui plus est, le modèle de précédente génération était à ce point insipide que les ventes ont rapidement fléchi. Nissan n’avait donc comme seul argument qu’un prix attrayant, pour écouler ses exemplaires.

Vent de fraîcheur

À l’aube d’une troisième année de commercialisation, la Sentra nous semble encore toute nouvelle. Sa ligne dynamique et ses proportions plus musclées nous font oublier le modèle d’antan, proposant de surcroît un coup d’œil plus heureux que celui de bien des rivales. Et puis, avec l’offre d’une peinture deux tons sur sa version SR, Nissan réussi de belle façon à faire tourner les têtes. Sur le plan esthétique, on ne lui reprocherait en fait qu’une trop grande ressemblance avec sa grande sœur, l’Altima, ce qu’on reprocherait aussi à la Versa, petite sœur de la Sentra.

Joliment dessiné sans être particulièrement audacieux, le poste de conduite de la Sentra est on ne peut plus fonctionnel. Tout est positionné à portée de main alors que l’essentiel des équipements convoités est offert dès la version S. Cela dit, la version SV en offre tellement plus considérant que le faible écart de prix (1 400 $ de différence avec une S à boîte CVT), que la très grande majorité des acheteurs la choisissent. Celle-ci permet d’obtenir notamment le volant chauffant, l’écran central de 8 pouces, le régulateur de vitesse intelligent, les jantes en alliage, le démarreur à distance ainsi qu’une sellerie en tissu de meilleure qualité. Des éléments que vous obtiendrez aussi sur la version SR, d’apparence plus sportive.

Concernant l’habitacle, retenez que Nissan propose un très vaste volume habitacle ainsi que des sièges exceptionnellement confortables. La position de conduite y est d’ailleurs remarquable, bien qu’on reprocherait à Nissan une visibilité arrière gênée par un troisième feu de freinage extrêmement mal positionné. Il faut aussi avouer que le frein d’urgence au pied date franchement d’une autre époque.

Des gênes bien connus

Si la Sentra ne peut espérer se retrouver au sommet des ventes du segment, c’est aussi parce que Nissan ne la propose qu’en berline (pas de version à hayon) et qu’avec une seule option mécanique. Alors non, pas d’hybride, de rouage intégral ou de version plus performante, qui aurait pu rivaliser avec la Civic Si, l’Elantra N-Line ou la Jetta GLI. Ici, on ne propose qu’un quatre cylindres atmosphérique de 2 litres développant 149 chevaux.

Une mécanique fiable et frugale qu’on jumelle au choix, à une boîte manuelle (S et SR) ou à l’automatique à variation continue. Issu du Qashqai de précédente génération, ce moteur impressionne par une puissance linéaire mais aussi par sa très faible consommation de carburant, qui peut avoisiner les 6 L/100 km sur route (moyenne combinée d’environ 7 L/ 100 km).

En conduite, la Sentra est plus stable et précise dans ses manœuvres que la nouvelle Elantra ou la Corolla, bien que sa direction ne soit pas aussi vive que celle d’une Jetta. Il s’agit néanmoins d’une voiture nettement mieux adaptée à de longs trajets autoroutiers que par le passé. Le niveau sonore y est également adéquat. Sachez cependant que le régulateur de vitesse qu’on dit intelligent vous oblige à conserver des distances folles avec le véhicule vous précédent, une fonction dont on se passerait au final. Puis, notez que la version S de la Sentra conserve des freins arrière à tambours. Une économie de bout de chandelle, difficilement justifiable en 2022. Quant à l’amateur de boîte manuelle, il pourrait y trouver son compte avec l’essai d’une version SR. Une berline étonnement amusante, bien que la puissance y soit modeste.

La Sentra ne réinvente donc rien mais constitue aujourd’hui bien plus qu’une aubaine. En fait, voyez-là comme une voiture que vous apprécierez davantage de jour en jour. Pour son confort, son design, sa frugalité, pour son comportement routier et son faible coût de revient. Un achat rationnel, certes, mais avec lequel on se fait également plaisir. En terminant, permettez-moi d’insister sur le piège de la location sur 60 mois (au plus, 48 mois). Une option qu’on risque de vous suggérer pour une plus petite mensualité, mais qu’il faut à tout prix éviter.

Feu vert

Feu rouge

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