Polestar 1 - Concept devenu réalité

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Antoine Joubert

Avec seulement dix Polestar 1 à vendre pour le Canada en 2021 (500 dans le monde annuellement), inutile de vous dire que l’objectif avec ce modèle n’est pas la rentabilité! En fait, le constructeur souhaite plutôt démontrer son savoir-faire par le biais d’un véhicule quasi expérimental et de conception unique, mais dont le design date ironiquement de près de dix ans. En effet, c’est au Salon de Francfort à l’automne 2013 que Volvo avait présenté le Concept Coupe, lequel a servi de base pour l’élaboration de cette voiture.

Alors oui, vous aurez compris que Volvo et Polestar sont deux marques dont la proximité est évidente. Tellement proche que l’on se demande même en quoi Polestar se distingue réellement, considérant le virage électrifié de Volvo. Il faut dire que l’image de la marque n’est pas encore clairement définie et que son arrivée en pleine pandémie n’a certainement pas facilité les choses pour les stratèges de la marque, qui auraient sans doute espéré une lancée plus fulgurante.

Dans la mire de…

En étudiant la Polestar 1 de fond en comble, l’impression d’une voiture expérimentale saute aux yeux. D’abord, par le fait que l’on rende visible - dans le coffre - l’étendue de ses artifices technologiques à travers un panneau en verre, mais aussi parce que l’auto  hérite d’une carrosserie entièrement en fibre de carbone, matériau également utilisé pour une partie de la structure. Des éléments que l’on ne retrouve pour l’heure que dans certaines bagnoles exotiques, notamment du côté de McLaren.

Pourtant, en analysant le format, les proportions et la puissance disponible, on peut facilement effectuer un exercice de comparaison avec des bêtes comme les coupés BMW M4 et Mercedes-AMG C 63 S. Des voitures moins puissantes, mais légèrement plus rapides que notre sujet, sans doute pour une question de poids. Il ne faut pas oublier qu’avec tout l’attirail technique que l’on y retrouve, la Polestar 1 pèse très lourd. Encore plus lourd que le plus luxueux des Volvo XC90. Un exercice de comparaison bien cocasse, comme celui de mesurer notre sujet avec l’outrageuse M4. Parce que bien que l’on puisse faire le parallèle, la clientèle cible n’est clairement pas la même. Ici, Polestar propose une exclusivité, un statut. Une voiture de connaisseur qui ne fait pas nécessairement tourner les têtes, mais qui affiche pourtant des lignes sensationnelles et qui passera avec brio l’épreuve du temps.

Sur le plan technique, Polestar repousse donc les limites d’une technologie introduite avec le XC90, lequel marie un quatre cylindres turbocompressé et surcompressé à un moteur électrique et au rouage intégral. Toutefois, la combinaison se fait ici avec trois moteurs électriques et une batterie de 34 kWh, permettant d’obtenir une autonomie 100% électrique d’environ 100 km. Évidemment, dans la mesure où vous ne comptez pas exploiter la puissance maximale… chiffrée à 619 chevaux!

Maintenant, si la puissance sur papier fait décrocher la mâchoire, ne vous attendez pas à une puissance colossale. Les accélérations, bien qu’exceptionnelles, n’ont rien d’aussi enivrant que celles de la Tesla Model S ou de la Porsche Taycan. En revanche, et bien que l’on ne puisse initialement y croire, le comportement routier est digne d’une grande sportive. Il faut dire que la « 1 » profite d’un centre de gravité très bas, d’un moteur électrique sur chacune des roues arrière avec gestion de couple en virage ainsi que d’une suspension Ölhins (manuellement ajustable) tout simplement magique. Ajoutez à cela un châssis rigide et des freins ultraperformants pour obtenir tous les ingrédients d’une recette gagnante. Il ne lui manque en fait que les sensations, qui sans être décevantes, n’ont rien de celles d’une Porsche 911.

Ou une C90?

Hormis l’emblème Polestar au volant, tout l’habitacle nous réfère aux S90/V90. Même planche de bord, même système multimédia, sans oublier ce levier de vitesses en cristal Orrefors que l’on avait initialement intégré au XC90. Ainsi, et en référence aux voitures Volvo (S pour sedan, V pour vagon), il est clair que ce coupé aurait aussi pu s'appeler C90. Cela dit, il n’y a rien de décevant à bord. Les matériaux y sont sublimes, la présentation est riche et de bon goût, et comme il se doit, les sièges sont magnifiquement sculptés. Soulignons également la luminosité de l’habitacle, résultant du pavillon en verre, ainsi que l’exceptionnelle sonorité du système audio Bowers & Wilkins. En revanche, on aurait bien sûr souhaité bénéficier du système multimédia dernier cri intégré à sa petite sœur, avec interface Google.

En terminant, un mot sur la facture qui dépasse le seuil psychologique des 200 000 $ (avant taxes), si vous choisissez la peinture mate, à 7 500 $. Un montant que l’on attribuerait… à l’exclusivité?

Feu vert

Feu rouge

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