Lamborghini Gallardo, prise deux

Publié le 11 février 2008 dans 2008 par Gabriel Gélinas

Au cours des trois dernières années, j’ai eu un contact étroit avec deux exemplaires de la Lamborghini Gallardo par ma participation au Challenge Trioomph sur le Circuit Mont-Tremblant. La première de ces voitures a fait preuve d’une fiabilité très aléatoire, sa boîte robotisée E-gear s’avérant être son talon d’Achille et elle a été remplacée en 2007 par une autre Gallardo qui, après des débuts peu reluisants, s’est finalement montrée à la hauteur des attentes.

Cette fois-ci aura donc été la bonne pour nous avec la marque italienne, et ce, même si le moteur de la nouvelle voiture a fait défaillance dès ses débuts. Les gens de Lamborghini ont alors choisi de nous expédier un moteur neuf d’Italie et celui qui équipait notre voiture est retourné dans son pays d’origine pour analyse. Depuis cet incident, la Gallardo tourne rond pour notre plus grand plaisir. Pur produit italo-germanique, elle fait tourner les têtes avec sa couleur blanc perle et ses sièges en cuir noir rehaussés de coutures blanches. Visuellement, la Gallardo est une voiture frappante avec ses lignes ciselées et ses angles droits, et sa présence est remarquée partout où elle passe. Les portières ont beau être traditionnelles, plutôt qu’en élytre comme sur la Murcielago, le charme de la petite Lamborghini opère sans faille.

Étant donné ses origines, la Gallardo hérite de plusieurs éléments en provenance de chez Audi comme le système de chauffage/climatisation, la chaîne audio ainsi que plusieurs commutateurs et commandes. Si vous avez conduit une Audi récemment, vous ne serez pas dérouté par le poste de pilotage de la Gallardo qui convient à des gabarits moyens, les conducteurs faisant plus de six pieds ayant parfois de la difficulté à trouver une position de conduite idéale et confortable. La visibilité vers l’avant est bonne, mais ça se gâte vers l’arrière. Quant à l’espace de chargement situé à l’avant de la voiture, précisons que son volume est limité à 4 pieds cubes, donc on oublie le panier à pique-nique ! 

Construction tout alu

Sa construction tout aluminium signifie que cette exotique sportive appartient à la catégorie des poids plume puisqu’elle n’affiche que 1 535 kilos à la pesée, malgré le fait qu’elle soit animée par un moteur V10 de 5,0 litres développant 500 chevaux, ce qui représente tout un exploit sur le plan technique. Logé en position centrale, ce V10 est jumelé à une boîte manuelle courante à six vitesses ou encore à la boîte robotisée E-Gear, proposée en option et dotée de paliers de commande au volant. La motricité est livrée aux 4 roues par l’entremise d’un rouage intégral selon une répartition de deux tiers vers les roues arrière et d’un tiers vers les roues avant en conduite normale. Pour décoller rapidement avec la Gallardo, il suffit de désactiver le système de contrôle de la motricité, de sélectionner le mode sport qui commande le passage des vitesses en 12 millièmes de seconde et simplement d’accélérer à fond. La motricité initiale est fabuleuse et le bond en avant prodigieux, courtoisie de la traction intégrale. Une fois en piste au Circuit Mont-Tremblant, la traction intégrale représente encore un léger handicap puisqu’un faible sous-virage est toujours présent, mais je dois avouer que l’adhérence est tout de même impressionnante, la Gallardo étant capable de tenir 1G en virage.

Les nouvelles variantes

Lamborghini propose également la Gallardo Superleggera, qui est plus légère d’environ 100 kilos et, par conséquent, plus rapide. La Superleggera ne sera produite qu’à 350 exemplaires au cours des prochaines années, et elle a été conçue pour donner la réplique aux versions plus performantes de la Ferrari F430, comme la récente Scuderia, dévoilée au Salon de l’auto de Francfort. Ayant perdu une centaine de kilos par rapport à la Gallardo habituelle, la Superleggera obtient un rapport poids/puissance de 2,5 kg par cheval-vapeur, ce qui est remarquable. La fibre de carbone est utilisée pour plusieurs éléments de carrosserie comme le capot du moteur et les rétroviseurs latéraux. La Superleggera est dotée d’un aileron arrière fixe qui est lui aussi réalisé en fibre de carbone. La traction intégrale est encore au programme, et le V10 de 5,0 litres demeure inchangé mis à part certaines modifications apportées à l’admission d’air et au système d’échappement. Contrairement à la Gallardo habituelle, la Superleggera reçoit la boîte robotisée E-gear de série alors que la boîte manuelle est optionnelle. Quant aux freins, précisons qu’ils sont en composite de céramique. L’habitacle est beaucoup plus dépouillé. La climatisation est toujours de mise, mais la Superleggera n’a pas de radio, ses sièges ont été allégés, le vitrage est moins épais et elle possède moins de matériaux insonores, en vue de réduire le poids de la voiture.

De plus, Lamborghini procéderait actuellement à des essais effectués avec une Gallardo animée par le moteur V8 de 4,2 litres développé par Audi pour la récente R8. Lamborghini appartenant au groupe Volkswagen, tout comme Audi, voilà qui permettrait des économies d’échelle tout en offrant à la clientèle un nouveau modèle moins cher. Comme la Gallardo est plus légère, cette version à moteur V8 serait plus rapide que la Audi R8 qui devrait cependant corriger ce petit impair en recevant un moteur V10 dans les dix-huit prochains mois. Voilà pour la valse des motorisations dans l’univers Audi-Lamborghini !

Feu vert

Puissance accrue du moteur V10,
l'exotisme par excellence sur quatre roues,
traction intégrale de série, tenue de route plus qu'électrisante

Feu rouge

Prix très élevé, fiabilité perfectible,
visibilité très réduite vers l'arrière,
places exigues

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