Dans la boule de cristal de Mazda

Publié le 7 septembre 2022 dans Blogue par Antoine Joubert

Chez Mazda, tout n’est pas rose actuellement. Les ventes stagnent, les modèles vieillissent et la dernière vedette du constructeur japonais, le CX-50, entre au compte-gouttes chez les concessionnaires. N’oublions pas non plus que ceux-ci ont récemment perdu les CX-3 et Mazda6, deux modèles qui ne sont pas remplacés. Et puis, que dire du MX-30 qui, en raison de son prix élevé et de sa trop faible autonomie, peine à trouver preneur malgré la forte demande des consommateurs pour les véhicules électrifiés.

Pour le constructeur d’Hiroshima, le contexte actuel est donc loin d’être facile. Heureusement, le vent semble sur le point de tourner, puisque Mazda compte fabriquer d’ici 2030 pas moins de trois véhicules 100% électriques développés à partir d’une plate-forme maison qui leur sera entièrement dédiée. Également, la venue de cinq véhicules hybrides enfichables, lesquels seront aussi offerts en déclinaisons hybrides plus traditionnelles. Ces modèles devraient tous être disponibles en version électrifiée (de façon partielle ou complète), laissant ainsi présager que la survie de voitures comme la Mazda3 de même que l’iconique MX-5 passerait par cette voie.

Photo: Antoine Joubert

Sans surprise, la majorité des nouveautés du constructeur seront des VUS ou des multisegments. Ce créneau devrait se compléter d’ici moins de deux ans avec d’abord un CX-90, en remplacement du CX-9, puis un CX-70. Un véhicule de taille intermédiaire, mais à deux rangées de sièges, qui pourrait par exemple rivaliser avec un Hyundai Santa Fe ou un Nissan Murano. Mazda sera ainsi en mesure d’offrir un portfolio composé des CX-30, CX-50, CX-70 et CX-90, puisque disparaîtrait éventuellement le vieillissant CX-5.

Pour l’heure, peu de détails ont été divulgués concernant les futurs véhicules électriques. Nous savons cependant qu’en cours d’année une mouture plus convaincante du MX-30 se pointera, ce dernier étant équipé d’un moteur rotatif en guise de prolongateur d’autonomie. Un modèle qui devrait débarquer au premier trimestre de 2023 et qui, par sa conception, devrait comme le MX-30 EV être admissible aux crédits gouvernementaux. Il semble que cette version soit conçue un peu à la façon de la défunte BMW i3 REX, sur laquelle le petit moteur bicylindre avait pour seule mission de recharger les batteries servant à l’alimentation du moteur électrique.

L’avenir du moteur à combustion

Pour Mazda, le moteur à combustion est loin d’être mort. En fait, Mazda poursuit sa recherche afin de créer des mécaniques toujours plus performantes et efficaces sur le plan énergétique, conservant sa philosophie Skyactiv. Les rumeurs concernant un nouveau moteur à six cylindres en ligne étant maintenant fondées, nous savons ainsi que le constructeur travaille actuellement sur plusieurs déclinaisons d’une mécanique qui, chez nous, viendrait de série avec la turbocompression (à l’inverse du marché européen). Vraisemblablement, un 6 cylindres en ligne de 3 litres doté d’une hybridation légère et qui serait marié à cette nouvelle boîte automatique à 8 rapports, également développée à domicile.

Photo: Antoine Joubert

Malheureusement, il semble que l’adaptation de cette mécanique à une voiture qui pourrait en quelque sorte remplacer la Mazda6 ne soit plus dans les plans. En revanche, celle-ci logera sous le capot du CX-90 2024, que Mazda introduira en cours d’année 2023. Un véhicule qui sera proposé avec deux variations de ce 6 cylindres, le second produisant davantage de puissance. Ce véhicule, de même que le CX-70, héritera aussi d’une toute nouvelle architecture qui supporte pour l’heure le Mazda CX-60. Un véhicule que nous avons pu récemment mettre à l’essai en Europe, où débute sa commercialisation. Catégorisé là-bas comme un intermédiaire, ce dernier a un format trop près de celui de notre CX-50 pour qu’il soit réellement intéressant chez nous. On peut toutefois imaginer que les futurs VUS de Mazda qui exploiteront cette plate-forme adopteront une conduite tout aussi enivrante que celle du CX-60.

Il faut comprendre que cette architecture sur laquelle on achemine initialement la puissance aux roues arrière, permet d’obtenir une grande rigidité, contribuant au plaisir de conduire si précieux chez ce constructeur. Les moulins seront ainsi positionnés de façon longitudinale, à la façon de la Mazda MX-5. Entre moteur et transmission se trouve un moteur électrique qui, dans le cas des 6 cylindres, est de petite taille. Les CX-70 et CX-90 seront aussi proposés avec une motorisation hybride rechargeable (PHEV), exploitant d’abord le quatre cylindres de 2,5 litres de 187 chevaux, accouplé à un moteur électrique de 100 kW.

Photo: Antoine Joubert

Bien que les données techniques officielles de nos futurs modèles ne soient pas encore dévoilées, attendez-vous à ce qu’elles s’apparentent à celles du CX-60 PHEV 2023, que nous avons pu mettre à l’essai. Une mécanique qui, en somme, permet de conduire de 55 à 60 kilomètres en mode tout électrique avant de tomber en mode hybride, et qui produit une puissance combinée de 323 chevaux. Son couple de 369 lb-pi est également très impressionnant, contribuant de beaucoup au plaisir de conduire.

Lors de notre essai, et après avoir roulé sur 56 kilomètres en mode tout électrique, le véhicule a pu sur une distance d’environ 70 kilomètres emmagasiner autour de 18 kilomètres d’autonomie électrique par la seule régénération énergétique en décélération et en freinage. Une très belle surprise puisque sans équivalent sur des modèles comme le Santa FE PHEV ou le Toyota RAV4 Prime.

Naturellement, le CX-60 nous a aussi épatés par sa dynamique de conduite, sa grande tenue de route et son degré d’insonorisation poussé. Cependant, la transmission à 8 rapports s’est parfois montrée hésitante, surtout lors d’exercices de mise en marche du moteur.

Photo: Antoine Joubert

D’ici un an

En terminant, sachez qu’en plus de l’arrivée du MX-30 à prolongateur d’autonomie et du CX-90, Mazda devrait introduire en 2023 une version hybride du CX-50, ce qui pourrait coïncider avec la disparition du CX-5. Remarquez, il n’est pas impossible que Mazda Canada choisisse d’en prolonger la carrière d’un an, comme ce fut le cas avec le CX-3.

Parce qu’en dépit d’un plan bien défini et très prometteur, le CX-5 représente aujourd’hui 42% des ventes du constructeur. Un véhicule de bonne réputation et apprécié de la clientèle canadienne, mais qui fête cette année ses cinq ans sans changements d’importance.

Antoine Joubert présente le Mazda CX-60

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