Nissan Murano 2010, à la mode du jour

Publié le 3 mars 2010 dans Essais par Denis Duquet

Lorsque  Nissan a dévoilé la première Murano, cette nouvelle venue a eu l'effet d'une bombe dans la communauté des utilitaires. Jusqu'à ce moment, les stylistes voulaient nous offrir une  carrosserie aux allures machistes afin que son propriétaire puisse jouer les durs, et rouler des manivelles au volant de son tout-terrain. Cette silhouette agressive laissait supposer que le propriétaire du véhicule était un baroudeur prêt à affronter les pires conditions routières de la planète. Même si en réalité on se contentait de rouler peinard sur les grands boulevards et de stationner son tout-terrain rutilant en face des bars branchés.

La Murano faisait fi de tous cela en nous proposant une silhouette qui privilégiait une élégance certaine et même une certaine sportivité. Le rouage intégral était de série, tout comme une transmission à rapports continuellement variables et l'incontournable moteur V6 de 3,5 litres si cher à Nissan. En outre, l’habitacle et le tableau de bord s'apparentaient davantage à une berline sportive qu'à un véhicule à vocation utilitaire. Cet iconoclaste a connu beaucoup de succès non pas auprès des gens qui aimaient donner l'impression d'être des aventuriers, mais des automobilistes voulant combiner l'utile à l'agréable.

Mais toute bonne chose doit évoluer et il y a deux ans on s'est tapé une révision en profondeur de la Murano. Il faut avouer que l'enjeu était de taille puisque si on s’éloignait trop de la version originale, on l'aurait certainement boudé. Et on aurait eu le même résultat si on avait été trop timide dans les changements.

Pari réussi

Il faut rendre hommage à l'équipe de stylistes qui a présidé au rajeunissement de cette utilitaire. On à réussi à conserver la silhouette générale de ce modèle tout en accentuant l'importance de la calandre avant qui abrite  dans sa grille huit rayons verticaux se prolongeant vers des phares de route en forme d'amande qui se terminent dans l’aile. À tout seigneur tout honneur, l'écusson Nissan est placé en plein centre de la calandre. Ce museau incliné vers l'arrière, surplombant un vaste prise d’air  placée sous le pare-chocs avant, pare-chocs qui semble plus symbolique qu'autre chose, donne beaucoup de caractère à cette nipponne. Bien entendu, comme le veut la tendance actuelle, les porte-à-faux sont réduits au maximum tandis que les tôles latérales sont attendues avec pour seule perturbation des lignes des passages de roues en relief. Soulignons au passage que les jantes en alliage de notre véhicule d'essai étaient fort jolies. La partie arrière qui était ronde et très élevée sur la version originale, a été passablement modifiée. La lunette arrière est maintenant en cinq points, un peu comme sur certaine calandre, le hayon est moins arrondi tandis que les feux arrière sont situés à la fois dans l'aile et sur le hayon. Pour donner un peu plus de caractère, la partie supérieure de cette ouverture est dotée d'un léger déflecteur  qui donne un peu plus de dynamisme à la silhouette et qui doit protéger également l'avait arrière contre les projections de la route. Soulignons au passage, que ce hayon est motorisé ce qui est vraiment pratique en certaines circonstances.

Le tableau de bord a été complètement remanié et il ressemble à celui de certaines berlines de la marque, surtout la Maxima dont c'est pratiquement une copie conforme. Fort  est d'admettre que le résultat est élégant, pratique et bien réalisé en fait de qualité des matériaux. Sous l'écran servant à afficher les réglages de la climatisation, de la chaîne audio ou pour afficher la carte géographique du système de navigation, on trouve un gros bouton qui permet d'effectuer certains réglages. À une certaine époque, la disposition des commandes audio des véhicules Nissan me déconcertait. On s'est habitué au fil des années et les constructeurs allemands se sont chargés de compliquer les choses de sorte que l'approche de Nissan semble quasiment simpliste de nos jours.

Il est vrai que le véhicule est passablement haut sur pattes et que certaines personnes devront lever la jambe assez longue pour prendre place à bord. Mais une fois à l'intérieur, on se laisse dorloter par des sièges confortables et réglables de multiples façons. J'aurais apprécié un peu plus d'espace de rangement, mais je préfère avoir des sièges plus confortables que des ouvertures multiples servant à accueillir des babioles de toutes sortes. Soulignons au passage, que les cadrans indicateurs sont bien situés et très faciles de consultation. Comme c'est maintenant la norme chez Nissan, le volant est quasiment sportif, et son moyeu comporte plusieurs commandes permettant de régler la radio et le régulateur de vitesse.

Les passagers des places arrière ne sont pas laissés pour compte, bien au contraire. En effet, les places sont spacieuses, la banquette est même chauffante et on peut y prendre ses aises. De bonnes notes également pour la soute à bagages qui est passablement grande et il est facile de rabattre le dossier pour obtenir un espace de chargement encore plus grand. Il faut également souligner que la qualité des matériaux s'est de beaucoup amélioré par rapport à la première génération du Murano.

Mécanique habituelle

Si Nissan était une compagnie nord-américaine au lieu d'être l'un des principaux constructeurs japonais, elle serait fortement critiquée de toujours nous proposer le même moteur V6 de 3,5 litres reliés à une transmission CVT qui est pratiquement la seule offerte maintenant chez Nissan. Heureusement, ce moteur figure depuis des lunes sur la liste des meilleur moteur au monde, ce qui a pour effet de faire taire les dénigreurs. Quant à la transmission à rapports continuellement variables, force est d'admettre que les ingénieurs nippons ont bien maîtrisé cette technologie car contrairement à bien d'autres véhicules équipés de la même transmission, le niveau sonore est très faible et on ne perçoit pas certain cet incessant va-et-vient de la mécanique qui tourne sous le capot.

Bien entendu, il aurait été impensable de ne pas offrir une traction intégrale avec la Murano. Mais même si la garde au sol est passablement élevée et que la silhouette nous donne l'impression de véhicules capables d'en prendre, cette transmission intégrale est essentiellement conçue pour une utilisation toutes routes avec la possibilité de piquer à travers les champs de temps à autre. Cela n'empêchera pas un bon conducteur de pouvoir franchir des obstacles assez intimidants, mais il faut y aller avec beaucoup de précautions et de doigté. Le Murano est beaucoup plus à l'aise sur les boulevards et les routes secondaires que sur le sentier du Rubicon.

Compte tenu de sa vocation, il nous propose une suspension indépendante aux quatre roues, des freins à disques à l'avant et à l'arrière tandis que sa direction est à assistance variable. Cette suspension est plutôt calibrée en fonction du confort et de la tenue de route et n'ont pas en raison d'une utilisation hors route. Malgré tout, en dépit de son caractère quasiment citadin, la capacité de remorquage est tout de même digne de mention. En effet, le Murano peut traiter une charge de 1588 kg ou 3500 lbs, ce qui est appréciable pour la catégorie.

Le confort Marcel !

J'ai rencontré au cours des deux dernières années des propriétaires de Murano qui étaient littéralement en amour avec leurs véhicules. Au point qu'ils en étaient ennuyant. Je n'ai rien contre ce véhicule, même à se faire casser les oreilles à n'en plus finir par des personnes qui ne cessent de louanger leurs véhicules, on peut s'en passer. Mais après avoir passé une semaine au volant de cet utilitaire, il est facile de comprendre l'enthousiasme de ce gens.

En effet, cette Nissan ne fait rien de mal. Mais elle ne fait également rien d'extraordinaire c'est vrai mais dans le secteur de l'automobile, ce sont les modèles qui offrent un bel équilibre y sont les plus appréciés. Bien et si au volant de votre Murano, après avoir rédigé le volant actionné par un petit moteur électrique géré par un bouton placé sur la colonne de direction, vous prenez la route et le rouage intégral se révèle doux et silencieux. Soulignons que cette transmission est vraiment bien calibrée et ne souffre pas  du caractère hésitant de nombreuses transmissions du genre que j'ai pu essayer au fil des derniers mois. En fait, seul  Audi fait mieux. Il est vrai que la direction pourrait être moins assistée, que le tempérament de ce véhicule pourrait être plus sportif et que la visibilité arrière pourrait être de beaucoup meilleure, mais dans l'ensemble, c’est le genre de véhicules que l'on prend jour après jour sans vraiment à être agacé par quoi que ce soit.

Il est vrai  qu'avec un prix de plus de 50 000 $, il y a d'autres modèles concurrents plus rapides, meilleurs en hors route, plus puissants et même plus luxueux tout cela pour un prix équivalent. Mais rares sont ceux qui sont en mesure d'assurer et d'offrir un tel équilibre. C'est sans doute la raison pour laquelle on croise autant de Murano sur la route.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Nissan Murano 2010
Version à l'essai LE TI
Fourchette de prix 38 500 $ – 54 300 $
Prix du modèle à l'essai 51 033 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 11,8 / 8,7 / 12,8 L/100km
Options Groupe Technique, -Serveur Musique 9.3 Gig, - Bluetooth Audio, - Navigation HDD, Peinture Perle
Modèles concurrents GMC Acadia, Lincoln MKX, Mazda CX-9, Subaru Tribeca
Points forts
  • Style élégant
  • Moteur performant
  • Habitacle cossu
  • Bonne tenue de route
Points faibles
  • Direction trop assistée
  • Visibilité arrière
  • Capacités hors route limitées
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5
Valeur subjective 4.0/5
Esthétique 4.5/5
Confort n.d.
Performances 3.5/5
Appréciation générale 4.0/5
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