Volkswagen ID.4 2023 : bientôt le plus populaire?

Publié le 12 octobre 2022 dans Essais par Antoine Joubert

Aux dires des stratèges de Volkswagen Canada, l’ID.4 pourrait être le produit de la marque le plus populaire au pays. Devant la Jetta et surtout, devant le Tiguan, vendu l’an dernier à un peu plus de 19 000 unités. Or, nous sommes loin du jour où l’ID.4 pourra décrocher ce titre, les unités débarquant au compte-gouttes chez les concessionnaires.

La demande par rapport à l’offre est telle que Volkswagen doit se contraindre depuis plusieurs mois à refuser des commandes. Parce que le délai d’attente dépasse largement 24 mois et parce que la lumière au bout du tunnel ne brille visiblement pas assez. Heureusement, avec un approvisionnement qui sera désormais fait du côté des États-Unis, la division canadienne a aujourd’hui de bien meilleures chances de satisfaire davantage de clients.

Ainsi, c’est à l’usine de Chattanooga au Tennessee que débutait il y a quelques mois à peine la production de l’ID.4. Il est fabriqué sur la même chaîne d’assemblage que les Atlas et Atlas Cross Sport, et où on emploie aujourd’hui plus de 4 000 personnes. Celles-ci ont pour mandat d’assembler 7 000 unités de l’ID.4 chaque mois, uniquement destinées au marché canadien, américain et mexicain. En espérant que près de 10% de cette production puisse toucher le sol canadien, ce qui permettrait de diminuer les délais d’attente.

Photo: Antoine Joubert

C’est donc clair, l’ID.4 est appelé à devenir un produit phare pour le constructeur en Amérique du Nord. Vous pourrez à nouveau le commander sous peu, mais cette fois via la plate-forme VolksKlick. En effet, le manufacturier obligera sa clientèle à faire appel à cette technologie, uniquement pour ses modèles électrifiés, histoire de mieux contrôler les commandes et surtout d’éviter les frustrations auprès de clients qui constatent les passe-droits et injustices dont bénéficient certains acheteurs.

Prix à la baisse?

Volkswagen Canada annonçait récemment les prix de l’ID.4 pour 2023. Une facture étonnamment revue à la baisse, ce qui n’est pas dans les habitudes des constructeurs automobiles en cette période de flambée des prix. Cette baisse est attribuable à l’arrivée d’une nouvelle version de base à plus faible autonomie, laquelle n’est livrable qu’avec deux roues motrices. Elle bénéficie donc d’une batterie de 62 kWh pour une autonomie estimée à 335 kilomètres, le tout pour un prix de départ de 43 995 $ (avant les frais de transport et de préparation). Le constructeur estime que cette version pourrait permettre de rejoindre les gens en quête d’une bonne valeur, considérant qu’avec la mise en application des crédits au Québec, le coût de revient serait similaire à celui d’un Tiguan de base.

Cela dit, on estime à environ 90% le nombre d’acheteurs canadiens qui opteront pour un modèle à quatre roues motrices, avec batterie de 82 kWh. Un produit qui, sans options, débute à 52 995 $, offrant aussi l’avantage d’une puissance qui grimpe de 201 à 295 chevaux. Dans un tel contexte, l’autonomie passe à 410 kilomètres, rendant l’ID.4 directement comparable au Hyundai Ioniq 5 à rouage intégral. Il est également possible d’obtenir une version propulsée ne générant toujours que 201 chevaux, laquelle serait néanmoins dotée de la plus grande batterie, pour une autonomie de 443 kilomètres.

Maintenant

À l’écoute de sa clientèle, le constructeur allemand a choisi d’adapter l’ID.4 au marché nord-américain en modifiant quelques petits éléments. D’abord, sur le plan esthétique, où l’on constate l’offre de nouvelles teintes et de nouvelles jantes, de même que des pare-chocs et feux légèrement modifiés. Une façon de distinguer les modèles venus d’Europe de ceux qui sont fabriqués « chez nous », sur lesquels on constate quelques améliorations en matière de qualité d’assemblage et de finition.

Photo: Antoine Joubert

À bord, on troque l’ancienne console centrale moins pratique contre une unité surélevée et plus logeable, laquelle intègre désormais un accoudoir central fixe. Celui-ci remplace d’ailleurs les deux accoudoirs rabattables du précédent modèle, qu’une majorité d’acheteurs nord-américains ne semblait pas apprécier. Du reste, on constate à bord l’offre de nouvelles teintes, dont celle d’un environnement mariant le gris au marine et au blanc. C’est attrayant, bien qu’un volant blanc ne soit peut-être pas l’idée du siècle.

Proposant un équipement généreux, l’ID.4 s’enrichit avec l’ensemble Distinction qui, pour 4 700 $, ajoute une panoplie d’accessoires de luxe allant des sièges en similicuir à la climatisation trizone, en passant par l’éclairage des poignées de porte et les projecteurs ambiants au sol. C’est aussi avec cet ensemble que l’on obtient un éclairage ambiant personnalisable de 30 teintes, selon l’humeur du moment.

Pour 1 250 $ supplémentaires, on a un toit panoramique fixe, apportant beaucoup de luminosité à bord. Quant à la thermopompe optionnelle au coût de 1 500 $, gageons que l’ensemble des unités destinées au marché canadien en seront munies. Une option incontournable que la division canadienne aurait pu inclure de série, ce qui aurait cependant fait augmenter les prix de base.

Redécouvrir l’ID.4

Les VÉ se sont multipliés sur nos routes depuis quelque temps. Pour être honnête, mon opinion sur l’ID.4 n’était jusqu’ici que moyenne, puisqu’il me donnait l’impression d’être sans âme, et certainement moins amusant à conduire que le Ford Mustang Mach-E. D’ailleurs, nous avions effectué un match comparatif dans le Guide de l’auto 2022 où il était justement question de ces modèles, et où Ford s’était démarqué. Cela dit, l’ID.4 que nous avons pu conduire depuis Nashville jusqu’à Chattanooga m’a permis de le voir cette fois d’un œil différent.

Photo: Antoine Joubert

D’abord, parce qu’il convient aujourd’hui de le comparer aux IONIQ 5, Kia EV6 et Toyota bZ4X, mais aussi parce que la qualité d’assemblage m’a semblé nettement plus convaincante. Il faut savoir que le véhicule mis à l’essai dans le cadre du match comparatif du Guide de l’auto était un modèle propulsé de préproduction, qui ne rejoignait peut-être pas les standards d’aujourd’hui.

Soyons francs, l’ID.4 n’est toujours pas très passionnant à conduire. À ce compte, donnons encore l’avantage au Mustang Mach-E, plus incisif et doté d’une direction plus précise. On déplore aussi l’impossibilité d’une conduite à une seule pédale, comme la plupart des véhicules rivaux. Volkswagen explique cette approche en prétextant que l’effort d’accélération supplémentaire nécessaire à la résistance créée par la régénération d’énergie éliminerait les effets bénéfiques de cette technologie, ce pour quoi il a choisi de ne pas l’intégrer dans l’ID.4. Qui a tort, qui a raison? Toujours est-il que cette technologie est agréable et qu’il peut s’agir d’un facteur clé pour certains acheteurs.

D’un œil plus pragmatique, il faut cependant admettre que la maniabilité est excellente, que la puissance est beaucoup plus grande que nécessaire et que l’impression de masse est moindre que chez la concurrence coréenne. Puis sur le plan de la polyvalence, on fait difficilement mieux dans l’industrie. En effet, et bien qu’il n’y ait guère de rangement sous le capot, l’ID.4 possède le meilleur espace de chargement de sa catégorie. Son volume total est à un cheveu de celui du Tiguan, proposant un espace ultragénéreux pour les passagers arrière et ayant même l’avantage d’un double fond très pratique au niveau du coffre.

Photo: Antoine Joubert

Déroutant à première vue, le poste de conduite est pourtant très ergonomique. Le sélecteur de vitesse placé à droite de l’instrumentation est bien pensé alors que l’écran central incliné vers le conducteur est facile d’utilisation. On semble d’ailleurs avoir amélioré la rapidité d’exécution de ce dernier, qui répond rapidement aux commandes du conducteur.

Hélas, l’absence de boutons physiques servant à la climatisation et à la radio demeure un irritant, qui le devient davantage l’hiver venu quand vous portez des gants. Mentionnons toutefois qu’à la base du pare-brise se trouve un faisceau lumineux qui s’active lorsque les clignotants sont en place, s’il y a un danger ou un obstacle en mouvement et lorsque le véhicule est en mode recharge. Une idée toute simple, mais franchement efficace, qui risque d’être appliquée aux futurs véhicules de la marque.

Bienvenue chez Volkswagen

On dit que 63% des acheteurs d’ID.4 sont nouveaux chez Volkswagen. Voilà qui en dit long sur le succès de ce produit, qui tente de séduire une clientèle autre que celle qui se procurait des Golf, Jetta et Passat. N’oublions pas qu’aux États-Unis, le succès de Volkswagen n’a pas toujours été au rendez-vous, et que l’américanisation semble être l’ultime solution. D’ailleurs, l’Atlas est aujourd’hui le Volkswagen le plus populaire chez nos voisins du Sud, devant le Tiguan et la Jetta.

Photo: Antoine Joubert

Naturellement, l’implantation de l’ID.4 permettra à la marque d’élargir son marché nord-américain et sera suivie de celle de l’ID.Buzz en 2024, de même que de l’ID.Aero, une berline intermédiaire elle aussi 100% électrique, qui viendra en quelque sorte reprendre le flambeau de la défunte Passat. D’ici là, le plus gros mandat de Volkswagen sera de bien faire les choses en optimisant l’offre et en diminuant le temps d’attente pour mettre la main sur l’ID.4.

Un défi de taille pour la division canadienne du constructeur, qui doit se battre pour obtenir un maximum de véhicules. Des unités qui seront désormais distribuées d’un océan à l’autre, alors que les modèles 2021 et 2022 étaient réservés uniquement pour le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique.

À voir aussi : les modèles vendus aux États-Unis qu'on aurait voulu au Canada

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Volkswagen ID.4 2023
Version à l'essai Pro TI
Fourchette de prix 43 995 $ – 52 995 $
Prix du modèle à l'essai 60 445 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options Ensemble distinction (4 700$), Ensemble thermopompe (1 500$), Toit panoramique (1 250$)
Modèles concurrents Ford Mustang Mach-E, Genesis GV60, Hyundai IONIQ 5, Liteborne Aurium SEV, Kia EV6, Nissan Ariya, Subaru Solterra, Tesla Model Y, Toyota bZ4X, VinFast VF 8, Volvo C40 Recharge, Volvo XC40
Points forts
  • Confort et habitabilité
  • Puissance étonnante
  • Prix compétitif
Points faibles
  • Disponibilité cauchemardesque
  • Instrumentation simpliste
  • Assise des sièges courte
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 La consommation énergétique se situe dans la moyenne raisonnable de ce segment, annoncée à 22 kWh/100 km.
Confort 4.0/5 Un des avantage de ce véhicule, considérant aussi l'espace intérieur.
Performances 4.0/5 Avec 295 chevaux de puissance, l'ID.4 à quatre roues motrices propose plus de puissance que nécessaire.
Système multimédia 3.5/5 Si l'écran central est convaincant, l'instrumentation très simpliste déçoit.
Agrément de conduite 3.5/5 Bien que le véhicule soit nerveux et surprenant au chapitre da la maniabilité, ne tentez d'y retrouver l'ADN d'une GTI.
Appréciation générale 4.0/5 Un produit très convaincant et parfaitement ciblé pour le besoin des acheteurs, expliquant pourquoi les délais d'attente sont si longs.
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