Nouveaux paddocks du circuit Gilles-Villeneuve : la ville de Montréal doit allonger encore 6 M$ de fonds publics

Publié le 11 octobre 2022 dans Course automobile par Journal de Montréal

Par Jean-Louis Fortin

La Ville de Montréal devra finalement allonger 6 millions $ supplémentaires pour la construction des nouveaux paddocks du circuit Gilles-Villeneuve, elle qui était poursuivie en justice par l’entrepreneur responsable des travaux. 

La Société du Parc Jean-Drapeau (SPJD) et l’entrepreneur Groupe Geyser ont conclu une entente hors cour qui a été entérinée à huis clos par le Comité exécutif de la ville, la semaine dernière.

Geyser avait décroché, en avril 2018, un contrat de 60 M$ pour la construction du nouvel édifice qui accueille les écuries de Formule 1, les médias et une partie du public lors du Grand-Prix qui a lieu chaque année sur l’île Notre-Dame. 

Photo: STEVE MADDEN/AGENCE QMI

Mais en juin 2021, l’entrepreneur général a réclamé plus de 10 M$ supplémentaires à la Ville. Geyser soutenait notamment que l’accélération du chantier pour pouvoir terminer le bâtiment à temps pour l’édition 2019 du Grand-Prix avait entraîné des dépassements de coûts.

« Les discussions tenues entre les parties en cours de dossier et lors des séances de médiation ont mis en lumière un risque réel de responsabilité partagée, dont celle de la SPJD, pour les coûts additionnels réclamés par Geyser, principalement dû à des changements intervenus dans un contexte de projet avec un délai immuable », reconnaît la SPJD dans un document décisionnel que nous avons consulté.

Infiltrations d’eau

Selon le Parc Jean-Drapeau, une telle entente hors cour est une bonne chose pour la Ville car elle permettra « d’éviter ainsi les coûts, les inconvénients et les incertitudes d’un procès. ».

Cela ne met pas pour autant fin à la saga des dépassements de coûts de cette infrastructure qui sert à un événement privé, mais dont la construction a été entièrement financée par des fonds publics. 

Photo: STEVE MADDEN/AGENCE QMI

En effet, la SPJD admet que « des problématiques importantes d’infiltrations d’eau affectent l’immeuble (...) et les investigations sont toujours en cours, lesquelles sont exclues du règlement [hors cour].

C’est notre Bureau d’enquête qui a révélé en mai dernier que le bâtiment flambant neuf présentait de sérieux problèmes d’infiltration d’eau et de drainage.

Et ce qui devait arriver arriva: de fortes averses lors du week-end du Grand-Prix, un mois plus tard, ont inondé des studios de télévision et forcé des diffuseurs dont RDS et Sky Sports à déménager leur matériel.

Retombées économiques

Depuis 2017, ce sont plus de 91 M$ de fonds publics qui ont été investis par la Ville pour divers travaux autour du circuit. Il faut ajouter à cela le montant annuel que versent Ottawa, Québec et Montréal à l’organisateur Formula One World Championship. Ce montant était de 20 M$ cette année et s’élèvera à 26 M$ en 2031.

En mai dernier, l’administration de la mairesse Valérie Plante avait défendu ces dépenses, acceptables selon elle car le Grand-Prix est « un événement touristique unique pour la métropole, notamment en raison des retombées économiques majeures». 

Photo: PHOTO D'ARCHIVES AGENCE QMI
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