2022 : un char de factures pour les automobilistes

Publié le 10 novembre 2022 dans Blogue par Antoine Joubert

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’automobiliste québécois aura eu la vie dure cette année. Bien sûr, en raison des entraves causées par la construction, mais surtout parce qu’on lui a soutiré davantage de sous, peu importe où il lui faut débourser.

Les prix ont bien sûr monté en flèche à la pompe, alors que les pétrolières réalisent des profits records, pendant qu’elles continuent d’être soutenues financièrement par nos gouvernements. Chez les concessionnaires, les véhicules se font rares et l’ambiance s’apparente de plus en plus à celle d’une salle d’urgence. Avec des clients découragés, qui patientent, et patientent, et patientent encore...

En quête d’un nouveau véhicule? Préparez-vous à débourser des sommes que vous n’auriez pas cru possibles il y a un an à peine. Désormais, on paie le prix d’une Accord pour une Civic. Avec des taux d’intérêt quasi usuraires, y compris sur des véhicules qui sont loin d’être tendance.

Remarquez, il est indécent de cibler le modèle convoité de tous, puisque survient alors une surenchère insensée. Par exemple, pour un Ford F-150 Lightning 2022 de 1 000 km, on paie environ 20 000 $ de plus que pour un modèle 2023 neuf (très difficile à obtenir), lequel a vu sa facture grimper de 11 000 $ par rapport à 2022.

Et attention, ajoutez à cela la nouvelle taxe de luxe fédérale applicable sur tout véhicule de plus de 100 000 $. Une somme élevée, mais qui s’approche de la moyenne, est aujourd’hui commune pour un nouveau modèle. Parce que s’il y a quelque temps cette facture était celle d’une Porsche 911, elle est à présent celle d’une camionnette Chevrolet bien équipée, d’une BMW ou d’une Mercedes-Benz de taille moyenne, ou même du plus luxueux des Ford Bronco...

Une moyenne en hausse

Au fait,  quelle est cette moyenne transactionnelle des véhicules vendus au pays en 2022? On le saura bien assez tôt, mais attendez-vous à ce que l’on oscille autour de 50 000 $. Parce que l’on compte aujourd’hui sur les doigts d’une main les modèles vendus sous les 30 000 $, et parce que les constructeurs les éliminent les uns après les autres. Nous en sommes au point où la plus basique des fourgonnettes Chrysler coûte 48 000 $ avant taxes, avec un taux de financement à 6,99% jusqu’à 96 mois (8 ans), ou de location à 9,99%. Reculez de trois ans, et vous obtenez l’équivalent à 26 000 $, financé à 2,99%.

Le coût des assurances a également bondi. Parce que les valeurs des véhicules grimpent en flèche et parce que les coûts de réparation (incluant la main-d’œuvre) frisent l’indécence. D’ailleurs, le coût des pièces explose lui aussi, comme le constatent les gens qui doivent se procurer des pneus d’hiver. Des hausses de 15 à 20% pour certaines marques par rapport à l’an dernier, et une disponibilité de plus en plus limitée des pneus bon marché. Et je ne vous parle pas du coût d’un catalyseur, que l’on remplace régulièrement pour cause de « disparition » et non de défaillance.

Garder sa voiture

Évidemment, conserver sa voiture, malgré la hausse du coût du carburant, demeure la moins coûteuse des solutions. Même s’il faut investir des sommes importantes pour son entretien ou pour des réparations, et même s’il s’agit d’un type de véhicule de moins en moins populaire. Vous avez un véhicule en location? Rachetez-le. Sans hésiter. Même si le concessionnaire vous rend la vie difficile. Même si l’on fait tout pour vous en décourager. Ce sera assurément la moins coûteuse des solutions.

Pendant ce temps, plusieurs commerçants enregistrent de bénéfices records, malgré l’indisponibilité des modèles... Des gains qui s’expliquent notamment par des marges extraordinaires, souvent sans précédent dans le marché d’occasion, et par le fait que l’on ne supporte plus d’inventaire.

Photo: Chrysler

Ne vous demandez donc pas si les choses reviendront à la normale. Parce que jamais les concessionnaires n’accepteront de remplir à nouveau leur cour comme ils le faisaient avant la pandémie. Ne vous demandez pas non plus si le prix des véhicules neufs baissera. Ça n’arrivera pas. Parce que l’on  élimine tout ce qui est abordable, mais aussi parce qu’on  rattrape le temps perdu. Car si aujourd’hui nous sommes outrés par le prix d’une fourgonnette Chrysler, sachez que pendant 20 ans, son prix est resté à peu près pareil.

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