Mercedes-Benz SLR McLaren, à plus de 300 kilomètres/heure sur l'autobahn
Puissance : 626 chevaux. Vitesse maximale : 332 kilomètres/heure. Construction : fibre de carbone. Prix : 495,000 dollars américains. Bienvenue à bord de la nouvelle Mercedes-Benz SLR McLaren Roadster, une voiture qui est tellement rapide qu’elle est capable de parcourir une distance équivalente à la longueur d’un terrain de football à chaque seconde…
Après avoir construit 1100 exemplaires de la SLR McLaren depuis son lancement sur le marché en 2003, Mercedes-Benz a décidé de produire une version cabriolet de sa supervoiture qui est directement inspirée de son implication en Formule Un. Tout comme le coupé, le modèle cabriolet sera assemblé à l’usine McLaren de Formule Un à Woking en Angleterre. Cette nouvelle voiture fait elle aussi un usage exhaustif de matériaux de pointe comme la fibre de carbone qui est utilisée pour construire le châssis monocoque, de même que le plastique renforcé de fibre de carbone qui sert à la réalisation de la carrosserie et des très belles portières de type Gullwing. Pour ce qui est du style, le roadster reprend les éléments du coupé : même très long capot avec la pointe en flèche et la forme très stylisée du pare-choc avant qui évoque le museau et l’aileron de la McLaren de Formule Un, et mêmes ouvertures latérales sur les flancs de la voiture où l’on retrouve également les tubulures d’échappement. Mais bien que le style soit partagé avec le coupé, le roadster reçoit plus de 500 pièces qui sont soit inédites ou encore modifiées, comme le toit rétractable qui n’est pas composé de panneaux rigides qui sont en vogue à l’heure actuelle, mais qui est plutôt traditionnel et fait de toile. Cependant, le conducteur doit d’abord déverrouiller manuellement la poignée localisée à la jonction du toit et du pare-brise pour ensuite soulever légèrement le toit souple avant que le mécanisme d’ouverture électrique ne prenne le relais pour le replier et le ranger derrière les sièges. Dans une voiture de 495,000 dollars américains, on se serait attendu à mieux qu’un mécanisme semblable à celui d’une Volkswagen New Beetle Cabriolet… Toutefois, on peut se consoler en pensant que le roadster est capable d’une vitesse maximale de 332 kilomètres/heure avec le toit en place, un retrait de seulement 2 kilomètres/heure par rapport au coupé, et que ce toit souple est incroyablement rigide puisqu’il ne subit qu’une déflexion de 1 millimètre à vitesse maximale.
Vive l’Allemagne !
Glissez-vous dans les sièges moulés en plastique renforcé de fibre de carbone et habillés de cuir, et appuyez sur le bouton du démarreur qui est placé sur le pommeau du levier de vitesse pour mettre en marche le V8 AMG de 5,5 litres suralimenté par compresseur. Le moteur répond instantanément avec un grondement staccato qui ne laisse aucun doute quant à la suite des évènements. En accélérant brutalement, les roues arrière patinent pendant un bref moment alors que la traction asservie s’active pour harnacher les 626 chevaux et se transformer en système de départ automatisé qui livre une motricité phénoménale. Le son du moteur est absolument féroce, mais il est typique de la suralimentation par compresseur, ce qui fait que la bande sonore n’est pas celle d’un V12 qui hurle sa joie avec une gamme de notes très élevées, mais plutôt celle d’un son plus guttural de type « braaaaaat-braaaaaat », et la poussée vers l’avant semble sans fin tandis que l’on passe les rapports. La barre des 100 kilomètres/heure est atteinte en 3,8 secondes, celle des 200 kilomètres/heure en 10,9 secondes et l’indicateur de vitesse annonce les 300 kilomètres/heure en 30,8 secondes. C’est ce scénario qui s’est matérialisé par un beau samedi matin sur un tronçon pratiquement désert et sans limites de vitesse d’une autobahn située non loin de Francfort. Comme le toit souple était replié, je peux vous certifier qu’à cette vitesse-là, on cesse d’entendre le moteur et que le seul son qui est perceptible est celui des molécules d’air qui tentent de contourner la voiture dans un déferlement assourdissant…
La tenue de route d’une GT
De retour sur les routes de campagne de la vallée du Rhin, la SLR Roadster démontre beaucoup d’aplomb dans les virages. Toutefois, elle ne peut faire fi du fait qu’il s’agit d’une voiture dont le moteur est logé à l’avant et qui est passablement lourde. À 1825 kilos, la SLR Roadster est loin d’être un poids plume malgré toutes ses composantes en fibre de carbone. Aussi, même si le moteur est monté très bas et derrière l’axe des roues avant afin de donner une répartition des masses de 50,5 pour cent à l’avant et de 49,5 pour cent à l’arrière, la SLR McLaren Roadster affiche ce comportement caractéristique des voitures dont le moteur est à l’avant et qui ne sont pas aussi agiles qu’une authentique sportive à moteur central. La SLR roadster appartient donc à cette sous-catégorie exclusive des coupés et cabriolets hyperperformants de type GT qui peuvent être utilisés presque tous les jours sans que conducteur et passager n’aient à faire de compromis côté confort. En effet, les modèles SLR sont équipés d’une boîte automatique avec paliers de commande au volant, de systèmes de chauffage/climatisation automatiques, de sièges chauffants et d’une multitude d’équipements à commande électrique. Il y a même une chaîne audio développée conjointement avec la firme spécialisée Bang & Olufsen de même qu’un système de navigation assisté par satellite. Quoique l’écran qui permet d’interagir avec ces deux derniers dispositifs soit justement celui de la chaîne audio, il est tellement petit que l’usage du système de navigation est pratiquement impossible. Le volume du coffre est de 272 litres pour le Coupé et d’un peu plus de 200 pour le Roadster, ce qui est amplement pour un week-end à deux.
Ce qui fait le charme de la SLR, Coupé ou Roadster, c’est qu’il s’agit de voitures qui offrent le potentiel de performance d’une supervoiture, tout en étant faciles à conduire. Bien sûr, il faut composer avec une consommation élevée, j’ai enregistré une moyenne de 24,7 litres aux 100 kilomètres, mais cela ne dérangera pas trop la clientèle visée qui est par ailleurs assurée d’une certaine exclusivité puisque le Roadster ne sera produit qu’à 500 exemplaires par année.