Porsche Ice Experience : plus que des beignes dans un stationnement
Déraper, déraper et déraper, c’est ce que vous propose Porsche avec son programme Ice Experience. Depuis 2011, le constructeur allemand convie clients, journalistes, employés et influenceurs à suivre un cours intensif de conduite hivernale. L’idée n’est pas de fracasser nos propres records de vitesse, mais plutôt de cumuler les sourires au volant de la sportive par excellence : la 911.
Après avoir enfilé un col roulé, des bottines, un manteau, une paire de gants et un casque en poil, nous étions prêts à nous élancer sur l’enchanteur circuit Mécaglisse à Notre-Dame-de-la-Merci dans la région de Lanaudière. Au cours de cette journée, nous nous sommes glissés derrière le volant d’une Porsche 911 Carrera S et d’une 911 Carrera 4S chaussées de pneus Nokian cloutés.
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Deux roues motrices
C’est au volant d’une Porsche 911 Carrera S (donc propulsée) peinte en Jaune vitesse et dotée d’une boîte PDK (automatique à double embrayage) que nous avons amorcé la journée. Sur un anneau glacé et enneigé, notre instructeur, Stéphane Trindade, nous a fait mettre en pratique les théories du sous-virage et du survirage. Ainsi, en appuyant avec parcimonie sur la pédale d’accélérateur, nous étions en mesure de déraper de manière continue sur l’anneau… ou pas.
Dans un deuxième temps, un autre atelier sur la piste de Mécaglisse était prévu. Il s’agissait essentiellement d’un slalom entre les cônes. Le but de l’exercice était d’apprivoiser le système PSM (Porsche Stability Management ou Please Save Me, selon l’instructeur). Nous avons complété le parcours avec le système activé, avec le système activé en mode Sport et avec le système désactivé.
Avec le mode Sport, l’arrière-train se dandine quelque peu et le niveau de plaisir augmente tranquillement. Toutefois, lorsque l’on désactive complètement le système, le plaisir est totalement au rendez-vous.
Pour la fin de l’avant-midi, on nous avait réservé le dessert, c’est-à-dire quelques tours de circuit, toujours au volant de la 911 Carrera S. Il ne s’agissait évidemment pas d’une course et les dépassements étaient interdits, ce qui est compréhensible. Or, il faut savoir que certains participants n’avaient jamais conduit sur la neige jusqu’à ce jour, ce qui pouvait devenir un irritant pour les conducteurs expérimentés qui auraient souhaité pousser la machine un peu plus fort. Tous ne partaient pas à égalité.
Grâce à la combinaison du moteur arrière et des roues motrices arrière, la 911 dans sa forme traditionnelle représente une dose condensée de bonheur et de plaisir. À aucun moment sur la neige ou la glace, elle ne nous a paru handicapée par le fait qu’elle ne soit pas dotée des quatre roues motrices. Les pneumatiques y sont assurément pour quelque chose.
Quatre roues motrices
La seconde partie de la journée nous a permis de nous familiariser avec la 911 Carrera 4S, souvent désignée comme étant la déclinaison du modèle phare de Porsche que l’on peut conduire toute l’année. En effet, elle se démarque par ses quatre roues motrices.
Avec ce modèle, nous avons expérimenté des techniques de dérapage alternatives. L’instructeur a présenté la technique du dérapage obtenu en effectuant un transfert de poids de l’arrière vers l’avant en appuyant sur la pédale de frein. Moins intuitive, cette méthode s’avère pourtant tout aussi efficace. Nous avons également été à même de maîtriser le dérapage grâce au transfert latéral des masses auquel on parvient grâce à un coup de volant sur une portion de circuit délimitée par des cônes.
Pendant ces exercices, nous avons pu constater, une fois de plus, l’agilité et la nervosité de la Porsche 911. Elle n’est pas première de classe chez les sportives pour rien! Si la 911 propulsée a relevé avec brio les défis qui lui ont été lancés, la version à quatre roues motrices a fait preuve d’une plus grande maîtrise ainsi que d’une plus grande stabilité sur les surfaces particulièrement glissantes.
3 750 $
Le programme auquel nous avons participé coûte 3 750 $ (plus taxes)... Si j’avais eu à débourser ce montant, j’aurais été déçu au terme de la journée.
Bien que l’exercice s’étire sur quelques heures, une fois que l’on soustrait le temps de déplacement sur la piste, le temps consacré à l’explication des instructions, le temps pour changer de voiture, le temps d’attente lorsque les autres participants sont en piste, le temps que votre partenaire (car nous sommes placés en binôme dans les voitures) passe sur la piste et les pauses, vous ne passerez, finalement, que peu de temps à conduire sur la piste.
Beaucoup de temps à poireauter alors que dans les faits, tout ce que l’on veut, c’est pousser nos limites et celles de la voiture sur la piste gelée.