Tesla rappelle plus de 360 000 véhicules pour des problèmes d’aide à la conduite
Tesla a procédé jeudi au rappel de 362 758 voitures (NDLR : 20 667 au Canada) après avoir identifié des dysfonctionnements de son logiciel d’aide à la conduite, qui peuvent amener le véhicule à agir de façon potentiellement dangereuse aux intersections.
Le rappel porte sur tous les modèles de la gamme, Model S, Model X, Model Y et la Model 3 équipés du logiciel FSD (Full Self-Driving) ou prévus pour le recevoir, mais sur des périodes de fabrication différentes, remontant, pour certains, jusqu’à 2016.
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Le FSD, qui est en phase de test, est un logiciel dit de niveau 2, qui relève davantage de l’assistance à la conduite que de la véritable conduite autonome.
Selon l’avis publié par l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), les défauts du logiciel, lorsqu’il est activé, peuvent amener le véhicule à continuer tout droit alors qu’il s’est mis dans une voie de dégagement qui oblige théoriquement à tourner.
Une voiture dont le logiciel FSD est enclenché peut aussi traverser une intersection dotée de panneaux « stop » sans observer un arrêt complet, ou passer un carrefour avec des feux orange fixes sans ralentir.
Selon l’Agence, les véhicules concernés peuvent également « ne pas réagir suffisamment à des changements signalés de limites de vitesse » ou ne pas intervenir lorsqu’un conducteur dépasse la vitesse maximum autorisée.
Pour remédier à ces défauts, Tesla prévoit de procéder à une mise à jour du logiciel, à sa charge, est-il indiqué dans l’avis. Ce rappel ne nécessite pas de ramener son véhicule à un point de contrôle Tesla.
« Le terme "rappel" pour qualifier une mise à jour du logiciel est anachronique et simplement erroné », a tweeté Elon Musk, en réaction à l’annonce.
En juin 2022, la NHTSA avait publié un rapport mentionnant que des Tesla équipées d’un logiciel d’assistance à la conduite, actif à un moment ou un autre durant les 30 secondes précédentes, avaient été impliquées dans 273 accidents de la route aux États-Unis.
Le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête sur les systèmes d’aide à la conduite de Tesla, selon un document publié, fin janvier, par le régulateur boursier, la SEC.
Dans le document, Tesla avait rappelé que le FSD et l’autre logiciel, dit « Autopilot », étaient « conçus pour être utilisés par un conducteur vigilant dont les mains sont sur le volant et qui est prêt à reprendre le contrôle à tout moment ».
Mais depuis plusieurs années, le patron du constructeur, Elon Musk, a régulièrement été beaucoup plus loin dans ses déclarations.
Dès 2019, il promettait ainsi la mise en service, dans l’année, d’un véhicule capable d’assurer une conduite totalement autonome, sans aucune intervention d’un passager. Aucun véhicule de la gamme n’est, à ce jour, équipé d’un tel logiciel.