Le Guide de l’auto s’entretient avec le président de Hyundai Canada

Publié le 7 mars 2023 dans Événements spéciaux par Guillaume Rivard

Quatre constructeurs automobiles ont choisi d’être présents au Salon de l’auto de Québec 2023 cette semaine (sans compter les nombreuses autres marques représentées par des concessionnaires de la région). Parmi eux, Hyundai y expose une gamme complète dominée par sa toute dernière nouveauté, la berline électrique IONIQ 6.

Le Guide de l’auto a pu s’entretenir avec le président et chef de la direction de Hyundai Canada, Don Romano, quelques heures avant la soirée-bénéfice d’avant-première.

GA : Plusieurs constructeurs abandonnent les salons de l’auto. Pourquoi trouvez-vous important de continuer à participer à des salons comme ceux de Montréal et de Québec?

DR : Le Québec est notre plus important marché au Canada et les concessionnaires ici sont les meilleurs au monde. Ils sont passionnés et dévoués, et c’est ce qui rend ça excitant, avec nos produits. Nous avons toujours été là (aux salons de l’auto) et nous continuerons à y être.

GA : La grande nouveauté chez Hyundai cette année est bien sûr la IONIQ 6. Quelle clientèle espérez-vous attirer avec cette voiture?

DR : C’est ce qui se rapproche le plus d’une voiture sport électrique, évidemment, sans tomber dans l’exotique. La puissance est fantastique, l’autonomie et la capacité de recharge aussi. L’IONIQ 6 va attirer des clients qui sont davantage des mordus, alors que l’IONIQ 5 plaît surtout aux familles et que le Kona Électrique séduit par son prix avantageux.

Photo: Guillaume Rivard

GA : L’autonomie est supérieure à celle de l’IONIQ 5 (et de la Tesla Model 3), ce qui est excellent, mais pourquoi avez-vous choisi d’offrir uniquement la grosse batterie de 77,4 kWh au Canada?

DR : Nous n’avons pas considéré la plus petite batterie (58 kWh). Les Québécois aiment voyager et nous souhaitons accommoder leur style de vie. Une autonomie ordinaire, c’est bien pour rouler en ville, mais dans le cas de l’IONIQ 6, nous tenions à ce que les gens puissent parcourir plus de 400 km avec une pleine recharge. Le problème actuellement, c’est que le réseau de bornes ne permet pas de recharger assez rapidement les véhicules électriques pour qu’un conducteur se sente à l’aise de partir en Floride, par exemple. Même se rendre de Québec à Toronto est un défi.

GA : L’IONIQ 6 sera en vente ce printemps et tout ce qui reste à connaître maintenant, c’est son prix. Contrairement aux États-Unis, on imagine qu’elle coûtera plus cher que l’IONIQ 5 ici?

DR : J’aurais bien aimé pouvoir vous annoncer les prix aujourd’hui, mais ce n’était pas possible. Très bientôt, par contre, vous les aurez. Oui, l’IONIQ 6 aura un prix plus élevé que l’IONIQ 5 au Canada, mais il n’y aura pas une différence monstre entre les deux. Nous avons besoin du soutien du gouvernement pour vendre des véhicules électriques et il faut donc respecter certaines limites de prix (pour que les clients aient droit aux subventions).

Photo: Guillaume Rivard

GA : Les Québécois sont friands de véhicules électriques, mais les délais de livraison extrêmement longs en découragent plusieurs. Quelle est la situation présentement chez Hyundai à l’égard de la chaîne d’approvisionnement et de la production? Avez-vous un peu d’espoir à donner aux consommateurs?

DR : Nous avons commencé en octobre dernier la construction d’une usine en Géorgie, aux États-Unis, et elle sera prête vers la fin de l’an prochain, avec une capacité de production annuelle de 400 000 véhicules électriques pour l’Amérique du Nord. En attendant, je comprends la frustration de certains consommateurs et j’apprécie leur patience, mais la demande continue d’excéder ce que nous somme capables de fournir. Nous produisons aussi rapidement que nous le pouvons et nous priorisons des marchés comme le Canada, bien sûr, d’où justement notre présence au Salon de l’auto de Québec.

GA : Quand verrons-nous le modèle de production du VUS électrique à trois rangées, l’IONIQ 7?

DR : Lui aussi sera produit aux États-Unis, mais je ne peux pas vous dire pour le moment quand il sera prêt. Je ne dirais pas la fin de 2024. C’est plus probable qu’il arrive sur le marché en 2025. Comprenez ceci : nous ne voulons pas précipiter ce produit et risquer de compromettre la qualité, en particulier par temps froid. Nous avons encore plusieurs séries de tests et de contrôles à effectuer.

Photo: Gabriel Gelinas

GA : Hyundai a éliminé quelques voitures dans les dernières années (Accent, Elantra GT, Veloster). Comment entrevoyez-vous l’avenir de ce segment de marché?

DR : Nous avons le Venue, qui est offert environ au même prix que l’Accent à l’époque et qui est un très bon vendeur pour nous. Même chose avec l’Elantra. Vous savez, c’est la demande qui dicte le marché. Si les gens préfèrent conduire tel ou tel véhicule au lieu d’une Sonata, par exemple, nous allons leur offrir. Le segment des berlines intermédiaires a perdu énormément de parts de marché dans les dernières années. Tout ce que je peux vous dire de plus, c’est que les choses bougent très vite, surtout avec la venue de l’électrification dans l’industrie.

GA : La performance s’impose comme une nouvelle carte dans le jeu de Hyundai avec les modèles N et N Line. Quelle sera la prochaine étape?

DR : La marque N est un volet très important de notre marque globale et nous voulons démontrer que nous pouvons rivaliser avec les meilleures marques de performance sur le marché. Il y aura encore des ajouts, définitivement, mais lesquels? Je vous laisse deviner. Nous expérimentons en ce moment avec les moteurs électriques, parce que leur couple et leur performance se prêtent très bien à des véhicules sportifs.

Photo: Louis-Philippe Dubé

GA : Est-ce que les voitures de performance à combustion ont encore un avenir selon vous?

DR : Non. C’est plus pour épater la galerie qu’autre chose. Nous restons avant tout une compagnie axée sur la famille, même si nous aimons plaire aux amateurs de performance et leur montrer ce que nous sommes capables de faire.

GA : Enfin, comme les VUS et les camionnettes sont immensément populaires, croyez-vous que la gamme de Hyundai pourrait se doter d’un VUS plus gros que le Palisade ou d’une camionnette plus robuste et conventionnelle que le Santa Cruz?

DR : Je ne crois pas, non. Notre priorité pour l’instant est d’électrifier toute notre gamme de véhicules. Nous ne fabriquerons pas de Yukon ou d’Expedition. L’IONIQ 7, qui sera un peu le pendant électrique du Palisade, correspond au maximum de ce que nous allons construire.

En vidéo : Premier contact avec la Hyundai IONIQ 6

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